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Sur la route: „If I love grad“

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Photo: ivailovgrad.com

Le titre n’a rien à voir avec le roman de Jack Kerouak. Et l’étrange combinaison de mots „If I love grad“, ne figure dans aucun dictionnaire. C’est tout bonnement un jeu de mots bon enfant avec le nom de la ville d’ Ivaylovgard, (grad voulant dire « ville » en bulgare) ce qui donne mot pour mot « si j’aime la ville ». Et il est bien connu qu’on aime sa ville, le « si » est donc superflu. Cette digression mise à part, si le hasard vous y emmène, vous tomberez immédiatement sous le charme, on s’y sent bien, loin des bruits et de l’atmosphère trépidante des grandes villes. A peine sorti d’Ivaylovgrad, on tombe en admiration devant les vestiges de plusieurs époques : les premiers cercles mégalithiques et les tombeaux des Thraces. Viennent ensuite les Romains, dont témoigne la splendide villa Armira et ses superbes mosaïques, de la haute époque romaine. Tout près se trouve, qui était le fort le plus au sud de l’Etat bulgare du 9-10e s. Distante de 30 km à peine d’ Andrinople, elle gardait l’ancienne route qui traversait les Rhodopes le long du cours de la rivière Arda. Et un autre point fort, la cité de marbre Lutitza, qui a existé du 11e au 17e s. et qui a conservé la mémoire du tsar bulgare Kaloyan qui avait marché sur Andrinople à la tête de son armée.

la forteresse Lutiza

Arriver à Lutitza, donc à Ivaylovgrad fait aussi partie de l’aventure, puisque il y a deux options: soit rester en Bulgarie, soit passer en Grèce, ce qui vous fait 20 km de route de moins à parcourir. Nous avons opté pour la deuxième version et en chemin nous sous sommes demandés pourquoi fallait-il arriver dans une ville bulgare en passant par le poste frontière avec le pays voisin ? Le tourisme et l’agriculture font vivre la région et pourtant le chômage y dépasse 20% et une grande partie des villages sont laissés à l’abandon. Comme dans les autres coins du pays on y trouve aussi des gens qui croient que la région peut rebondir et se reprendre en main. Une de ces personnes est Dimitrina Stéfanova, qui est gérante d’un hôtel et qui est venue s’installer ici de son Sliven natal.

Mon histoire n’a rien de particulier, je suis venue ici en touriste et j’y suis restée. Je suis tombée sous le charme de cette ville et j’y ai trouvé aussi l’amour de ma vie. Ivaylovgrad a conservé les traditions, la droiture d’esprit de nos anciens, à la différence des grandes villes dont les habitants ont tendance à se lâcher, à succomber aux attaques de la consommation et oublient les petits bonheurs quotidiens. „If I love grad” m’est venu à l’esprit parce que je tenais à montrer que nous aimons notre ville, que nous voulons garder ici nos jeunes. Mon métier me met en contact avec les gens qui viennent ici pour visiter les sites uniques.

Je vois aussi que les gens aiment leur ville ou leur village ils y sont attachés. Ils voudraient les voir bien aménagés. Le problème c’est plutôt dans les rapports entre les gens, je dirais dans leur mésentente, poursuit Dimitrina Stefanova: 

Dans notre ville cohabitent des gens de différentes ethnies et au lieu de s’entraider ils vivent repliés chacun chez soi et chacun pour soi. C’est une question de point de vue, de mode de pensée. Nous autres Bulgares, nous aimons nous comparer, loucher vers l’assiette  du voisin, nous n’apprécions pas ce que la vie nous donne.

la forteresse Rodostitza

Selon Dimitrina Stéfanova, la peur et l’envie sont des freins qui nous empêchent de progresser, de faire de notre pays un meilleur endroit pour y vivre. Parce que le grand changement commence par une série de petits pas, il ne faut pas s’arrêter en cours de route. Elle aime sa ville, elle croit que par son travail modeste elle aidera à son changement vers le meilleur. 


Version française Roumiana Markova

Photos: bulgariatravel.org et achives



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