Après des semaines de discussions et de tractations improbables, au bout de moult rebondissements et autres revirements inattendus, le Bloc réformateur a déclaré forfait, malgré son intention de former un gouvernement sous l’actuelle législature de l’Assemblée nationale. Mais la situation ne paraît pas plus claire, car de nouvelles questions se bousculent : à quand les législatives anticipées ? Selon quel mode de scrutin ? Dans quelle configuration ? Rossen Plévnéliev a ce matin reconnu en personne que les élections étaient inévitables et que les nombreux essais d’y échapper s’étaient soldés par un échec ! 

Il est toutefois clair que la date des élections anticipées sera choisie et communiquée par le nouveau président élu, Roumen Radev, vu que le président sortant n’a pas ce genre de pouvoir constitutionnel. Donc il faudra attendre le 22 janvier, et l’entrée du nouveau chef de l’Etat à la Présidence. Alors, il pourra nommer un gouvernement intérimaire, chargé de préparer les législatives anticipées, c’est-à-dire pas plus tôt que fin mars 2017. Le parti GERB préfère, lui, début avril. Quelle que soit la date choisie, ce qui compte le plus c’est le mode de scrutin qui sera retenu et globalement les règles qui dicteront le processus électoral.

Pour en revenir au parti GERB, il tient à ce que la volonté des électeurs bulgares soit respectée, du moins celle exprimée lors du referendum le 6 novembre, c’est-à-dire que le système majoritaire soit introduit dans une élection en deux tours. Comme l’on souhaité 2,5 millions de Bulgares… Sauf que d’après les experts en la matière, le système majoritaire ne ferait profiter que les grands partis, tels que GERB et le PS, même si le PS penche plutôt pour un système mixte, moitié proportionnel moitié majorité.

Autre question dont nous n’avons pas la réponse : faut-il initier des amendements au Code électoral maintenant, avant les élections, ou laisser cette mission aux députés de la prochaine Assemblée nationale ? Pour ce qui est des propositions de modifications, elles ont déjà été formulées et déposées au Parlement, même si elles ne font pas l’unanimité. Même le petit partenaire de GERB dans le gouvernement qui s’en va, le Bloc réformateur, trouve « périlleux » un tel virage, pouvant ouvrir les portes de l’Assemblée nationale à des « élus à la réputation plus que douteuse »… Le Front patriotique, n’est pas non plus prêt à suivre une telle évolution législative, jugeant inacceptable l’introduction précipitée du scrutin majoritaire, surtout à quelques jours de la dissolution de l’actuelle assemblée. Dans cet état de choses, les législatives anticipées par scrutin majoritaire en deux tours semblent très peu probables. Mais c’est sans compter avec les effets surprise et les virages inattendus, mais néanmoins fréquents, sur l’échiquier politique bulgare… 

Version française: Sonia Vasséva