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La dette publique bulgare gonfle encore tout en restant une des plus petites en Europe

Photo: BGNES

Il n’existe pas dans le monde, à quelques petites exceptions près qui ne font que confirmer la règle, un pays qui ne soit endetté. Les plus endettés dans le monde sont les plus grands en termes économique, les Etats-Unis, par exemple, qui ont à rembourser presque 20 trilllions de dollars. Cela cependant ne tracasse ni les autorités à Washington, ni les banques, ni les différentes compagnies et fonds d’investissements qui se marchent sur les pieds pour acheter des bons du trésor américains, ce qui signifie investir dans l’économie américaine. Et tout cela pour la simple raison que les investisseurs savent très bien combien puissante est cette économie et qu’il est fort peu probable qu’il y aura jamais de nouveau un mardi noir quand les Etats-Unis annonceront qu’ils ne peuvent plus payer leurs dettes et qu’ils sont en faillite. Or c’est justement ce qui se passe en Grèce voisine qui est tellement endettée – une dette de 160% du PIB, que les chances de rembourser dans un futur prévisible sont minimes sinon inexistantes.

La dette publique de l’Etat est une notion et un phénomène économique pas très clair pour un large public qui ne saisit pas de quelle manière et en quoi pourrait s’exprimer l’influence de cette dette sur la stabilité économique et la prospérité de l’Etat et de ses sujets. Le montant et la part du Produit intérieur brut (PIB) indiquent aux spécialistes plusieurs choses - où et comment cet argent emprunté a été dépensé.

Après cette longue introduction didactique sans laquelle les choses qui vont suivre seraient incompréhensibles, nous en venons au cas concret de la Bulgarie et de ses dettes. En ce moment elles se montent à 13.7 milliards d’euros avec une augmentation enregistrée uniquement l’année dernière de 2 milliards supplémentaires. Où est parti cet argent emprunté, a quelles fins il a été dépensé ? Car finalement les dettes devront avec les intérêts convenus être remboursées. Le gros de cet argent, presque la totalité des nouvelles dettes conclues en 2016 a servi à rembourser les dépôts bancaires garantis par la loi aux déposants dans la quatrième plus grande banque dans le pays – la Banque corporative qui a été déclarée en faillite pour des raisons politiques et économiques. Pas mal d’argent ont englouti les travaux de construction de quelques autoroutes dans le pays. 600 millions d’euros se sont envolés pour payer à la Russie les deux nouveaux réacteurs pour l’hypothétique deuxième centrale nucléaire en Bulgarie à Béléné. Le secteur social, malgré les misérables salaires et les humiliante pensions de retraite n’a pas réussi à obtenir un morceau du gâteau financier bien que pour 2016 la Bulgarie a enregistré un excédent budgétaire de 750 millions d’euros au lieu de déficit qui est la pratique normale en Europe. Ce n’est pas par hasard si le prestigieux cabinet de consulting et de recherches COFACE a amélioré d’un cran sa notation pour les éventuels investisseurs dans des bons du trésor bulgares annonçant que « le risque et acceptable”. Ceci pourrait être considéré comme une nouvelle preuve du fait que la Bulgarie se range en Europe à la troisième position pour le rapport dette/PIB devancée uniquement par la pas très prospère Estonie et le super riche et luxueux Luxembourg. Le ratio dette/PIB pour la Bulgarie est à peine de 28.7%. C’est une performance exclusive et un des atouts principaux exposés aux potentiels investisseurs en obligations souveraines bulgares. Il devrait toutefois souligner qu’il a été cette année interdit aux autorités d’émettre sur les marchés financiers de nouvelles dettes. Les besoins sont tellement réduits que, en cas de nécessité imprévue, on pourra vendre des bons du trésor sur le marché financier domestique à des investisseurs autochtones. On ne manquera certainement pas de se rappeler dans ce contexte que la réserve fiscale bulgare a atteint les 6.6 milliards d’euros en 2016 et que l’excédent budgétaire est de l’ordre de 750 millions d’euros. Notons en passant qu’un excédent a été enregistré même cette année – environ 400 millions d’euros en janvier.

Il existe cependant une chose qu’on ne devrait pas ignorer parlant dettes et budget. La Bulgarie est à la veille de législatives anticipées ce printemps. Selon les sondages préliminaires on observe une quasi égalité entre les deux plus grands adversaires politiques dans le pays – le Parti socialiste bulgare de gauche et le parti GERB de centre-droit. Si les socialistes remplacent au pouvoir GERB il ne sera pas très surprenant si la bourse de l’Etat soit quelque peu déliée pour remplir les objectifs et promesses sociales du PSB. Il est certain que la politique d’austérité sera plus souple en matière de dépenses publiques. Cela aura évidemment un impact sur l’endettement intérieur et international, sur la réserve fiscale et sur l’excédent budgétaire. De toute façon la majorité des experts et observateurs estiment que cette année on enregistrera un ralentissement de la croissance du PIB. Reste à voir ce qui va réellement se passer, mais la prudence et la sagesse sont plus nécessaires que jamais.



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