En cette année 2019, l’Académie bulgare des Sciences fête ses 150 ans. C'est la plus ancienne des institutions de recherche, dont les premiers pas sont esquissés à Brăila, en Roumanie, 9 ans avant la libération de la Bulgarie du joug ottoman, lorsqu’un centre d’éducation, de promotion de la culture et d’apprentissage de la langue bulgare est créé, avec le soutien de grands esprits éclairés de l'époque, tels Marin Drinov /professeur à l’Université de Kharkov/, Vassil Droumev / futur premier-ministre de la Principauté de Bulgarie/ et Gavril Krastévic /futur gouverneur de la Roumélie orientale/, sans oublier des révolutionnaires et patriotes, comme le grand Vassil Levski, que les Bulgares considèrent comme l’Apôtre de leur liberté…

De nos jours, l’Académie bulgare des Sciences /ABS/ possède 42 instituts et 8 laboratoires dans lesquels travaillent 2600 scientifiques, une maison d’édition, une bibliothèque et des archives particulièrement riches et précieuses.

Au début, l’activité était orientée surtout vers la Renaissance, la langue, l’histoire, l’esprit bulgare, alors qu’après la libération, l’Académie a joué un rôle important dans la construction de la nouvelle Bulgarie, commence son récit l’académicien Youlian Ravalski, président de l’Académie bulgare des Sciences. Ses membres, hommes de lettres, d’Etat, ministres, premiers-ministres ont non seulement pensé à construire la Bulgarie nouvelle, mais aussi à ouvrir une université, la future Université de Sofia. Donc, nous devons tout faire pour perpétuer leur œuvre, 150 ans plus tard…

Et pourtant, le budget de l’ABS étant insuffisant, le nombre des chercheurs est en chute ces dernières années, surtout parmi les jeunes qui doivent se contenter d’un salaire de départ de 400 euros. Alors, il ne faut pas s’étonner qu’ils cherchent mieux à l’étranger. Et pourtant, sans la science, l’éducation, la santé et même la sécurité nationales sont impensables, souligne l’académicien. Et justement, pour retenir les jeunes chercheurs, il demande une revalorisation de 20% des salaires, faute de quoi dans les 5 prochaines années, l’ABS perdra 700-800 chercheurs pour des raisons biologiques et alimentaires….

A l’occasion de ses 150 ans, le 12 octobre, l’Académie bulgare des Sciences ouvrira les portes de ses instituts et laboratoires en organisant une série d’évènements et colloques. Pour commencer, l’exposition sur le Pont des Amoureux au Palais national de la Culture, avec des photos de solutions innovantes sur l’industrie des batteries, des images en 3D d’hologrammes sur ordinateur, le prototype d’un purificateur de l’air photo-catalytique, des méthodes et appareils inédits, des projets en cours de réalisation.

A l’heure actuelle, les chercheurs de l’Académie travaillent sur 120 projets qui sont destinés aux entreprises, tous secteurs confondus. 

Il s’agit notamment de la conception de nouveaux matériaux polymères, qui serviront à la conception de nouveaux médicaments. Dans le domaine des technologies, nous travaillons sur des nano-revêtements et dans les technologies d’information et de communication, sur des écrans braille, qui faciliteront l’utilisation de l’ordinateur par les personnes malvoyantes. Je voudrais souligner qu’une partie des instituts de l’ABS sont engagées avec la préservation de l’identité nationale, de la langue, l’histoire, la littérature et les arts bulgares.

Le 8 octobre, qui est la Journée mondiale de la vue, des chercheurs organisent à l'Académie bulgare des Sciences un colloque sur la prévention et le traitement des pathologies qui affectent la vue. Le 10 octobre, au Laboratoire central de l’Energie solaire se tiendra une démonstration de la consommation d’énergie 0 dans un pavillon, et le 12 octobre, le Jardin des Plantes et les Musées de l’ABS seront ouverts gratuitement aux visiteurs. Le même jour, un grand concert sera organisé au Palais national de la Culture à l’occasion des 150 ans de l’Académie.