Le musée culturel et historique "Saint Païssi de Hilendar" à Bansko, dépositaire de la mémoire vive des Bulgares

Publié le 29/01/10 à 09:31

Le musée culturel et historique Saint Païssi de Hilendar de Bansko est un des sites incontournables de la station touristique. Ouvert en octobre 2008, ce musée porte le nom de l’auteur de l’Histoire slavo-bulgare, une oeuvre majeure de la Renaissance bulgare de l'époque de la domination ottomane du pays. Païssi se consacre corps et âme à la popularisation des savoirs sur « la nation bulgare, ses tsars et ses saints, ainsi que tous les événements et oeuvres bulgares. » Avant d’être moine à Athos, il habitait sa ville natale de Bansko. Stefka Bardaréva, employée du musée :

« C’est la maison natale de Païssi qui se trouvait à la place du musée. Elle était érigée vers la fin du XVIIe siècle, et avait servi d’école et de monastère. Même après 1912, lorsque ont éclaté les guerres balkaniques, l’administration régionale s’y était installée. Malheureusement, lors d’un grand incendie en 1922, la maison a entièrement brûlé. Des gens y ont alors placé une pierre commémorative, pour rappeler que Païssi de Hilendar était né à cet endroit en 1722. Païssi est devenu moine dès le plus jeune âge. Il a commencé son Histoire slavo-bulgare au monastère de Hilendar du mont Athos lorsqu’il avait 23 ans à peine. Pour « se documenter », il a voyagé à travers la Bulgarie et il est même allé en Allemagne actuelle. Il a fini son oeuvre au monastère Zografou en 1762. C’est le début de la Renaissance bulgare. Païssi s’est alors remis à sillonner le pays pour populariser son œuvre. Il est mort dans un village en 1773, en route pour le mont Athos. Ce n’est qu’au 26 juin 1962 qu’il sera canonisé par l’Église. »

Le photographe bulgare Mikhaïl Énev a visité le monastère de Hilandar à plusieurs reprises au fil des années. Il a pris des clichés de la cellule de Païssi et de la chapelle où il priait. Toutes deux ont été restaurées à l’identique au centre spirituel et historique.
La chapelle est petite. La porte d’entrée est basse, afin que l’on baisse la tête devant Dieu quand on y pénètre. On peut y lire une inscription de reconnaissance envers Hajji Valtcho de Bansko, qui a financé la construction de la chapelle. Hajji Valtcho était un mécène qui participait à tous les projets dans la sphère publique, à Bansko. Il était le frère de Païssi, il est également devenu moine, mais à un âge plus avancé, lorsqu’il avait accompli son devoir envers sa grande famille. Le frère cadet, Laurentias, était l’abbé du monastère de Hilandar à Athos.

Les portraits de Païssi, Laurentias et Hajji Valtcho accueillent les visiteurs dès l’entrée du musée. On peut aussi y avoir une représentation de Saint Jean de Rila, le parrain spirituel de la Bulgarie, ou celle de Néophyte de Rila, moine, professeur et peintre de l’époque de la Renaissance bulgare, né, lui aussi, à Bansko. Une copie authentique de l’Histoire slavo-bulgare, de la main de Constantin Tchoutchulaïne est montrée au musée. Une photocopie du brouillon de Païssi y est également exposée, l’original se trouvant au monastère de Hilandar. À côte, on peut voir une poignée de terre rapportée d’Athos. Stefka Bardaréva :
« Le centre a été créé pour conserver la mémoire historique de notre ville. Des personnes de tout âge viennent visiter. On reçoit souvent des grands groupes d’écoliers. Pour eux, c’est comme ci les textes d’Histoire prenaient vie. L’été et l’hiver, en pleine saison touristique, il y a beaucoup d’étrangers. Le musée est une véritable découverte pour eux. La collection ne cesse de s’enrichir, grâce aux dons des habitants de Bansko. »

Version française : Damian Vodénitcharov

По публикацията работи: Albena Bezovska

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