Il y a quelques jours, sur l’aéroport de Tirana est arrivé le premier groupe de 70 Albanais ayant cherché refuge en Allemagne. Ils ont cherché, mais n’ont pas trouvé ! Et quand on dit arrivé, il faut comprendre rapatrié de force, un acte qualifié par la presse du pays de véritable coup de balai, rappelant fortement de pareils agissements entrepris par la Grèce dans le passé  toujours à l’égard des émigrés albanais.

L’émigration économique depuis les Balkans occidentaux en direction de l’Europe devient un problème qui prend des proportions de plus en plus sérieuses. Depuis le début de l’année, 22 000 Albanais ont demandé l’asile en Allemagne, et ils sont 5900 pour le seul mois de juin. Il ne s’agit pas d’une demande d’asile politique, mais d’une migration économique. Le flux étant important, les procédures d’examen des demandes seront simplifiées et accélérées, et en cas de refus, les Albanais devront être restitués à leur pays d’origine. C’est ce qu’a déclaré Helmut Hoffmann, l’ambassadeur d’Allemagne en Albanie, lors d’une inspection des postes-frontière avec la Grèce. En effet, depuis le début du mois de juillet, 20 policiers fédéraux viennent en renfort à la PAF albanaise dans ses opérations contre les clandestins qui tentent de franchir coûte que coûte la frontière. 

Cette tendance alarmante est observée depuis le début de l’année. D’après EUROSTAT, en l’espace des 6 premiers mois de l’année 2015, l’Union européenne a été submergée de demandes d’asile de la part de ressortissants du Kosovo, de la Syrie, d’Afghanistan, d’Albanie, d’Irak et même de Serbie.

Plus de la moitié des demandes ont été adressées à l’Allemagne, suivie de la Hongrie. Ce qui explique la décision de l’armée hongroise de mettre en place une clôture de barbelés à sa frontière avec la Serbie, alors que l’Allemagne doit resserrer le régime d’admission sur son territoire en votant de nouveaux textes de loi.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Thomas de Maizière a qualifié de honteux pour l’Europe le fait que plus de 40% des demandeurs d’asile viennent des Balkans occidentaux. « Leur nombre doit être diminué drastiquement » a-t-il précisé dans une tribune publiée dans le « Frankfurter Allgemeine Zeitung ». Ainsi d’ici la fin de l’année, l’Office fédéral de la migration et des réfugiés prévoit un afflux de 400 000 demandeurs d’asile qui frapperaient aux portes de l’Allemagne.

Craignant la saturation et la perte de contrôle, les politiques allemands envisagent l’idée de proclamer le Kosovo, l’Albanie et le Monténégro des « Safe countries of origin » /où pays d’origine sûrs /, mesure introduite l’année dernière à l’égard de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la république de Macédoine, qui réduit sérieusement les chances d'obtenir l’asile en accélérant les procédures d'examen des demandes et … d’expulsion physique des personnes en difficultés. 

Version française : Sonia Vasséva