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Bienvenue au monastère de Tchirpan, là où Saint Athanase communiait avec Dieu…

Dans le calendrier orthodoxe bulgare, le 18 janvier est la fête votive de Saint Athanase

Photo: bulgariatravel.org

Il n’est point nécessaire de parcourir des milliers de kilomètres pour atteindre les lieux saints, chargés d’une puissante énergie chrétienne et boire à la source de la foi. Et les terres bulgares sont riches de centaines d’églises et monastères, porteurs d’espoir, de paix et d’inspiration pour les fidèles. Tel le monastère de Tchirpan, dédié à Saint Athanase d’Alexandrie dit le Grand, né au 3ème siècle après J.C., dans la capitale égyptienne Alexandrie. L’Eglise orthodoxe bulgare célèbre à deux reprises dans l’année Saint Athanase le Grand, le 2 mai, jour de sa mort et le 18 janvier, jour de son dernier retour en tant qu’archevêque d’Alexandrie.

Il doit sa notoriété à sa participation en qualité de diacre et secrétaire de l'évêque Alexandre au premier concile de Nicée (fin mai -25 août 325). Athanase est intronisé évêque d'Alexandrie le 8 juin suivant, âgé de seulement trente ans. En Bulgarie, cette fête est liée à l’annonce du printemps. Dans les croyances populaires, le saint vient chasser le froid hivernal, la neige et la glace. A la lecture de son hagiographie, nous apprenons que le monastère est fondé par le saint en l’an 344, à l’occasion du Grand rassemblement œcuménique à Serdica /343-344/, lorsque Saint Athanase fait escale près de la ville de Béroé /actuellement Stara Zagora/, ressentant un afflux inhabituel d’énergie et un regain de foi, ce qui lui donne l’idée de construire un monastère.


Le monastère de Tchirpan est associé à de nombreux miracles, qui en font une terre sainte et qui expliquent l’afflux de nombreux chrétiens de Bulgarie et de l’étranger.

Plus d’une fois, au cours de son histoire, le monastère de Tchirpan a été incendié, mis à sac et détruit mais il s’en est toujours relevé. Des vestiges archéologiques indiquent qu’il a fonctionné pendant la Basse Antiquité et le Moyen âge. Au cours des siècles de domination ottomane, le monastère Saint Athanase, à l’instar des autres lieux saints, accueillait les combattants pour la libération du pays. Les visiteurs peuvent visiter la cellule dans laquelle venait se réfugier Vassil Levski, surnommé par le peuple l’Apôtre de la liberté. On affirme même que le moine Païssi de Hilendar, auteur de l’Histoire slavo-bulgare, aurait trouvé le gîte et le couvert dans ce monastère. Après des années d’abandon, à la fin des années 60 du siècle dernier, il a rouvert ses portes et repris ses fonctions de monastère.

Le 18 janvier, fête votive de Saint Athanase, des centaines de fidèles seront accueillis au monastère par son supérieur, le père Boris, qui veille jalousement sur le site où le saint avait l’habitude de se recueillir pour communier avec Dieu.

La conservatrice du Musée d’Histoire de Tchirpan, Nancy Marinova nous en dit plus :

L'hagiographie de Saint Athanase relate un de ses voyages en 344, entrepris à l’occasion d’un Concile qui devait se tenir à Serdica. Saint Athanase fait halte à la forteresse romaine aux environs de la ville de Beroé, actuelle Stara Zagora. Défenseur convaincu de la religion chrétienne, Saint Athanase décide d’y faire bâtir un monastère et il y reste pour prier et s’adonner au jeûne. De nos jours encore on peut voir la cavité creusée dans la roche dans laquelle il s’adonnait à la pénitence.


Pour les fidèles cet endroit est source d’énergie et ils s’y rendent chaque fois qu’ils visitent le monastère. Quant à l’église du cloître, elle abrite une des plus précieuses icônes du monastère à l’effigie de son patron Saint Athanase, offerte par l’évêque d’Alexandrie. Une autre icône représentant également le saint a été offerte par des moines du Mont Athos. L’icône de Sainte Petka qui se trouve au-dessus de l’autel est elle aussi très belle.

De nombreux manuscrits sont également conservés dans ce monastère, explique Nancy Marinova:

„Il y a entre autres une copie de l’Evangile de Reims de 1395, dont l’original se trouve à la Bibliothèque de Reims, en France. C’est un texte en slavon, composé de deux parties – l’une écrite en cyrillique, l’autre, plus grande, en glagolitique. Il arrive en Bulgarie au début du 20e siècle et son unique copie en bulgare est une œuvre d’artistes bulgares qui en ont fait don au monastère Saint Athanase. Des siècles durant, les rois de France ont prêté serment devant cet Evangile lors de leur intronisation, sans trop se soucier de son contenu en glagolitique…


Récit: Sonia Vasséva

Photos: bulgariatravel.org et wikipedia


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