Bien que nous ayons fait nos adieux à l’année 2020 qui a été marquée par la crise du Covid il y a à peine quelque jours, les effets de cette crise exerceront encore longtemps une influence sur l’état psychique et émotionnel et, avant tout, sur les finances des Bulgares et des autres nations dans le monde. Car nous ne devons pas oublier qu’avec l’arrivée de la nouvelle année à minuit du 31 décembre, le coronavirus n’a pas disparu et en dépit de la vaccination qui a commencé il reste dangereux et imprévisible. Un autre évènement qui aura un impact sur tout ce qui nous attend au cours de cette année est la sortie officielle de la Grande-Bretagne de l’UE. Ce n’est pas par hasard si l’ex-ministre des Finances bulgare Siméon Dyankov prévoit dans une interview pour le programme “Horizon » de la Radio publique que l’année 2021 sera une année de l’incertitude.

„Je sais que l’année passée a déjà été difficile pour de nombreuses industries et entreprises et que les gens en ont assez d’être comme cela. Réellement cependant les prochains mois seront également difficiles car, d’une part, il y a des difficultés avec la répartition des vaccins, et, d’autre part –les investissements en Bulgarie ont chuté d’environ 60% et je ne crois pas que le business dispose d’amortisseurs susceptibles d’absorber les chocs. Jusque-là, grâce à ces tampons tout comme à la politique cohérente de la Banque nationale de Bulgarie du point de vue des ressources du système bancaire, la plupart des faillites ont été évitées. Les prochains mois seront difficiles pour tous les secteurs car nos grands partenaires commerciaux (en Allemagne, Grande-Bretagne, etc.) ferment les uns après les autres.“

Le ministre des Finances du premier cabinet du premier ministre Boyko Borissov ne manque toutefois pas de reconnaître que la Bulgarie est le pays au déficit le plus faible en Europe tout comme les effets positifs des mesures prises pour sauver les emplois dans certains secteurs, n’hésitant cependant pas de recommander de ne pas supprimer ces moyens financiers car le monde des affaires en Bulgarie sera en difficultés au moins jusqu’à l’automne prochain.

Il est persuadé que le prochain gouvernement se dressera face à la nécessité de rectifier le budget dès le mois d’avril ou de mai.

„Nous avons espéré que cela ne concernerait que l’année 2020 mais nous continuons à lutter contre le coronavirus. La rectification du budget en avril ou en mai sera orientée vers les politiques sectorielles. Bien que certains des dispositifs appliqués par l’Etat déjà donnent des résultats.“

En ce qui concerne les impôts, Dyankov est convaincu qu’une réforme fiscale sérieuse est à venir:

„Au moment des changements dans le système des retraites, il devient nécessaire d’apporter des modifications au système fiscal également. Je ne crois pas que le prochain gouvernement commencera avec cette difficile tâche, mais je m’attends à ce que les deux prochaines années soient menées des modifications sérieuses en direction de la hausse des impôts. Il est possible de modifier le taux de la TVA en l’augmentant de 2-3%.“

C’est un scénario fort probable car les recettes de la TVA constituent 60 à 65% des rentrées fiscales.

Il y aura également des retombées du Brexit. Nos compatriotes qui vivent et travaillent en Grande-Bretagne comptent quelque 300 000 personnes. Siméon Dyankov a exprimé sa conviction qu’une partie de ces expatriés reviendront dans le pays ce qui posera au début des problèmes pour le budget public et pour le marché de l’emploi. En dépit de cela il se dit persuadé que ces expatriés commenceront très vite grâce à leur expérience professionnelle et compétences à stimuler l’économie et que cela sera visible dans peu de temps.

Edition: Yoan Kolev /sur la base d’une interview de Snéjana Ivanova de la RNB – programme “Horizon”)