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Une coalition pour gouverner la Bulgarie est-elle inévitable?

Photo: archives

La Bulgarie est à la veille des plus importantes législatives depuis le début de la transition à la démocratie, affirment des analystes du pays. Il ne reste plus que quelques jours avant le lancement de la campagne électorale. Quel sera le taux de participation – telle est la grande inconnue jusqu’au moment. Le vote du 4 avril en pleine pandémie rend pratiquement impossibles les prévisions à ce sujet.

« Personne n’est capable de dire à quoi ressemblera le futur parlement en raison de la situation sans pareille. Car il s’agit d’élections dans les conditions de pandémie pour lesquelles le gouvernement bulgare n’a rien fait pour augmenter le taux des votants – a souligné pour la Radio publique le professeur agrégé Svetoslav Malinov, chef de la chaire « Politologie » de l’Université de Sofia. Nous tous nous savions qu’il y aura une deuxième et maintenant une troisième vague de l’épidémie et pour plus de sécurité on aurait dû changer la date des élections, introduire le vote à distance ou par courrier. Le gouvernement a attendu que le temps pour ces changements passe et en pratique nous allons voter le 4 avril avec les mêmes règles, à quelques exceptions près pour ceux qui sont en quarantaine. La campagne vaccinale va bon train mais en réalité le vrai « sauvetage » du taux de participation devait passer par des modifications des règles en vigueur ».
 
Svetoslav Malinov
Selon Svetoslav Malinov,  nous avons besoin d’un taux de participation élevé et de résultats convaincants des élections qui permettront la formation d’une majorité durable. « A l’heure actuelle le futur parlement semble fragmenté. Et ce qui compte ce n’est pas le nombre des partis qui y entreront mais leurs positions l’un vers l’autre ». Malinov recommande aux leaders et aux électeurs d’accepter dès maintenant l’idée que la coalition est inévitable : « Elle ne sera pas convaincante et ce sera une coalition des compromis qu’une grande majorité des gens ne souhaitent pas aujourd’hui ». Il n’exclut non plus pas la possibilité de voir une coalition de partis de droite et de gauche: 

« C’est pour cette raison que les électeurs doivent dire ce qui compte le plus – la haine de l’adversaire ou bien la mise en place de règles permettant à la démocratie bulgare de mieux fonctionner. /…/ Les électeurs devraient être plus tolérants par rapport aux leaders politiques en ce moment car si l’aversion prend le dessus et les compromis sont rejetés il ne restera plus qu’à convoquer de nouvelles élections anticipées mais je pense que cela n’est pas bon pour le pays. La thèse sur le gouvernement de coalition accompagnée de mes craintes d’un faible taux de participation sont les choses les plus préoccupantes pour moi », a résumé Malinov. 

La campagne électorale sera de courte durée, agressive et inefficace, anticipe le professeur Antonii Galabov du département “Sciences politiques » de la Nouvelle université bulgare en précisant que « Ce sera une démonstration de force par la manière de s’exprimer et non pas par la force des arguments ». 

Antonii Galabov
Pour le moment toutefois, tous les partis enregistrés pour les législatives qui sont trois fois plus nombreux qu’au vote en 2017, évitent à tout prix comme le diable l’encens le mot « coalition ». « Il est probable que les leaders essaient plutôt de prendre leurs distances les uns des autres pour qu’ils soient plus visibles au lieu de penser à un horizon commun », souligne l’analyste. 

« L’absence d’un concept cohérent proposant un horizon différent et une manière différente de gouvernance  est préoccupante. C’est pour cela que les collègues n’enregistrent en ce moment qu’une chute du taux de participation aux législatives. La raison en est non seulement le risque sanitaire mais plutôt le sentiment d’absence d’enjeux dans ces élections. » 

Interview de Daniela Goleminova. RNB-Horizon

Version française: Vladimir Sabev
    
Photos: BGNES



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