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Les prix augmentent plus vite que les revenus – que faire?

Hausse des revenus, réduction du secteur public, TVA de 9% sur les aliments sont quelques-unes des propositions

Photo: archives

Les prix des produits alimentaires, des services, des carburants augmentent à une vitesse plus grande que les salaires, révèle une étude express de la Confédération des syndicats indépendants en Bulgarie (CSIB). Depuis le début de l’année les prix du gaz naturel ont augmenté de 158%, la hausse des tarifs de l’électricité est de 4.4%, du chauffage – de 16.1%. En ce qui concerne les produits alimentaires, les prix de l’huile ont augmenté le plus sensiblement – de 43% et il est fort probable que vers la fin de l’année nous achèterons du pain à 1 euro. Est-ce que nous sommes à la veille d’un hiver de crise à la Jean Videnov (ex-premier ministre socialiste), se demandent les consommateurs qui serrent de plus en plus les ceintures et réduisent leurs dépenses pour se préparer au choc des prix.

La tendance à la hausse des prix se poursuivra au cours des 5 prochains mois également, est convaincu l’économiste et expert financier Roumen Galabinov. Nous ne saurions rester isolés des processus à l’échelle mondiale mais il existe des solutions que l’Etat devrait appliquer dans ces conditions.


“La hausse des prix semble inévitable et c’est pour cela que nous devons tourner les regards vers les revenus afin qu’il y ait des compensations au moins partielles – poursuit Roumen Galabinov. Il est nécessaire que l’Etat joue un rôle plus actif comme par exemple des compensations énergétiques pour les citoyens et des subventions pour les firmes menacées de faillite en augmentant le chômage.Il serait normal que l’Etat pense au budget pour l’année prochaine et à la hausse du SMIC, à la hausse continuelle et à la revalorisation des pensions de retraite, aux aides sociales”.

Selon Bogomil Nikolov, président de l’association « Consommateurs actifs », l’établissement d’un plafond des prix serait une source de spéculations et c’est pour cela qu’il vaudrait mieux aider socialement les gens aux revenus les plus bas. La baisse de la TVA pour les principaux produits alimentaires est également une possible mesure mais sans les abus qu’on a observé l’année dernière dans les restaurants. En effet, la réduction du taux de la TVA de 20 à 9% concernait les boissons alcoolisées également et en plus de cela n’a pas été appliquée sur toute la chaîne d’approvisionnement de manière à ce que les consommateurs n’ont ressenti aucune réduction des prix et la baisse de 11% de la TVA a été empochée par les restaurateurs.

“Il y a quelques années quand il y avait une crise semblable on a commencé en masse à ajouter à l’huile de tournesol de l’huile de colza – avertit Bogomil Nikolov du danger de voir sur le marché des produits de qualité inférieure dans le contexte de la volonté des producteurs de conserver les prix.


En ce qui concerne la charcuterie, on risque de voir des produits à teneur plus élevée d’eau, tandis qu’au sujet du fromage où les exigences sont plus sévères on espère que le contrôle sera plus efficace. On doit également faire attention aux achats sur internet car on verra de nombreuses offres alléchantes – les prix pourraient être pour des marchandises de basse qualité ou des contrefaçons. Les gens doivent également savoir qu’ils ont le droit de retourner dans les 14 jours la marchandise sans explications.”

Mariana Koukoucheva, présidente de l’Union nationale des boulangers et des pâtissiers évoque deux principales mesures pour maîtriser l’inflation – l’introduction d’une TVA de 9% pour les produits alimentaires de base et la réduction des effectifs de la fonction publique.


“Dans la fonction publique travaillent environ 1 million de personnes – ce sont des gens qui ne paient pas des taxes et impôts directs et indirects. De l’autre côté nous avons 1.2 million de salariés dans le privé avec les saisonniers qui doivent payer pour le reste de la population – explique-t-elle. Selon un rapport de l’ex-ministre des Finances Assen Vassilev, entre 30 et 40% des fonctionnaires de la fonction publique ne savent pas ce qu’ils doivent faire et n’ont pas des obligations concrètes de travail.”

Si nous ne prenons pas rapidement des mesures, il y aura des faillites et un ralentissement de l’économie, estime Mariana Koukoucheva. En ce qui concerne le prix du pain, depuis longtemps il ne dépend plus des producteurs mais des enseignes de la grande distribution, précise-t-elle.

Version française: Vladimir Sabev

Edition: Diana Tsankova (sur la base d’interviews de la RNB-Vidin et la RNB-Plovdiv)

Photos : BNR, BGNES


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