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Un des visages de l’esclavage contemporain

La pandémie augmente le risque de l’exploitation du travail

Dans 24% des cas de traite d’êtres humains tout commence par de fausses offres d’emploi

Photo: pixabay

Il y a de nos jours à travers le monde plus d’esclaves qu’à chaque autre période de l’histoire humaine. C’est ce dont témoignent les données de l’Organisation internationale du Travail (OIT) auprès de l’ONU fournies en 2021, selon lesquelles 25 millions de personnes vivent dans des conditions d’une sorte d’esclavage contemporain et de travail forcé. Et si au cours des deux dernières années l’accent est mis principalement sur les mesures anti-Covid qui limitent d’une manière ou d’une autre notre liberté personnelle, il existe toutefois des millions de gens qui se voient entièrement privés de leur capacité d’agir en fonction de leurs besoins :des citoyens déchus de leurs droits civils, s’étant retrouvés dans le piège de l’esclavage contemporain - le trafic d’êtres humains.

La Bulgarie est pays d’origine des victimes de la traite d’êtres humains.

Selon différentes études, notre pays se partage la première position avec la Roumanie pour ce qui est du trafic d’êtres humains par habitant, déclare sur la TV publique Martin Stéfanov, représentant de la Fondation « A21 – Bulgarie ». L’organisation non gouvernementale a des succursales dans 14 Etats du monde entier et fonctionne en Bulgarie depuis 9 ans déjà sur la prévention du Trafic d’êtres humains, ainsi qu’en soutien de ses victimes.

L’exploitation du travail constitue cependant un problème très sérieux à l’échelle mondiale, estiment les experts en la matière.« Il n’existe pas de race, genre, éducation ou statutsocial étant à même de garantir qu’on est protégé de ce type d’exploitation », indique Stéfanov. Il précise que les méthodes de « sélection » des victimes sont si nombreuses et variées que même les spécialistes en charge d’examiner le problème se voient très souvent terrifiés par les constats qu’ils font au fur et à mesure de leurs recherches.


Dans la mesure où notre vulnérabilité en ce moment de pandémie est deux fois plus importante qu’elle ne l’est pas dans des conditions normales, le risque de se retrouver dans un réseau de trafic d’êtres humains est de loin plus élevé. Une personne ayant perdu son travail pendant qu’il s’était trouvé en isolement n’a aucune idée de ce qu’il devra faire après son expiration, ce qui le rend facilement maniable. Dans la plupart des cas il s’agit surtout de personnes à l’âge de 40 à 50 ans qui se sentent coincées par les circonstances.

D’habitude ce type de fausses offres d’emploi viennent de l’étranger. Elles semblent très attractives et il est très facile de se faire avoir quand on est dans le besoin. Raison pour laquelle il est extrêmement important d’être très attentif à l’égard de ce type d’offres d’emploi et d’éviter de s’y confier à l’aveuglette–explique Sréfanov.

Au cours de l’année dernière des huit fondations vérifiées offrant des emplois vacants, sept se sont avérées fausses et très risquées. Leurs offres d’emploi sont le plus souvent affichées sur Facebook, souligne sur la RNB la cheffe de la ligne directe de lutte contre le trafic d’êtres humains qui préfère ne pas s’identifier pour des raisons de sécurité. Celle-ci précise que chaque personne qui se sent menacée peut solliciter une aide par le biais de la Ligne téléphonique nationale0800 20 100. Des signalements peuvent y être adressés 24/24h depuis chaque pays membre de l’Union européenne.

Les habitants de la Bulgarie se sentent souvent si désespérés quand ils cherchent du travail qu’ils n’arrivent pas à détecter d’évidents éléments frauduleux.


La statistique qui est menée sur la base des appels sur la ligne téléphonique directemontre que pour les 24% des cas de trafic d’êtres humains tout avait commencé par de fausses offres d’emploi. La statistique globale montre pour sa part qu’uniquement 1% des victimes de trafic pourront un jour y échapper. –déclare la cheffe de la ligne directe. A ses dires, les hommes ont du mal à avouer qu’ils sont devenus des victimes de trafic, leur groupe étant cependant fortement vulnérable quand il s’agit d’exploitation du travail.

Et bien que l’expertise des spécialistes en la matière ne se fonde principalement qu’à des constats faits en Bulgarie, ceux-ci soulignent que le trafic d’êtres humains dont le but final estl’exploitation du travail risque de revêtir différentes formes. L’unique possibilité d’y échapper réside dans la sensibilisation et la prévention. Ce que nous ne devons guère oublier est le fait qu’aucun employeur n’ait le droit de refuser de vous rendre en temps utile vos papiers d’identité, ni d’empêcher la résiliation de votre contrat de travail.

Edition : VessélaKrastéva (d’après des interviews de LubomiraKonstantinova, RNB – programme « Christo Botev »)

Version française : Nina Kounova

Photos : BGNES


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