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La pandémie de Covid fait resurgir la vraie nature humaine...

| Modifié le 26/01/22 à 19:57

En nous affectant profondément, la pandémie de coronavirus a révélé des aspects insoupçonnés en chacun de nous. Pour certains, elle a soulevé des questions existentielles, les amenant à s’engager dans la voie de la spiritualité pour y trouver des réponses. D’autres, se trouvant dans l’incapacité de renoncer à leurs propres idées reçues et de considérer le coronavirus comme une épreuve, ont réagi de manière instinctive et agressive.

La pandémie qui sévit depuis deux ans, est une période de révélation, de cristallisation des aspects authentiques de l’être humain, d’après Birali Mümin, directeur du Centre musulman de direction spirituelle et d’accompagnement.


« Je me rappelle du temps que j’ai passé à l’hôpital, se souvient-il. « On n’attribuait aucune importance aux différences ethniques et religieuses. On essayait d’aider autrui même quand il s’agissait des menus besoins du quotidien. Comme le personnel était incapable de s’occuper de tout le monde, les patients avec une plus grande « expérience hospitalière » fermaient la perfusion de leurs voisins de lit. Tout cela est inconcevable dans d’autres circonstances. Les médecins, eux, étaient fous de joie quand quelqu’un s’en était sorti et se rétablissait peu à peu, car ce processus était très lent, presque imperceptible pour le patient.

D’après la psychologue clinicienne Velislava Donkina, une des tendances majeures à imputer au Covid est la régression sociétale et personnelle. 


« L’être humain, confronté à une expérience anxiogène, réagit aux menaces venant de l’extérieur, il est guidé par sa capacité de rester raisonnable et équilibré ou bien il n’y arrive pas, » affirme -t-elle. « Les reproches poussés à l’extrême, l’effroi, les soupçons, les menaces révèlent un traumatisme profond et le mal-être que nous avons. Parallèlement, l’Etat qui essaie de gérer tant bien que mal la situation de crise, nous dit ce qu’il faut faire, nous réduisant à un comportement infantile. Dans cette situation, en proie à la peur, nous sommes poussés à la régression. La pandémie nous a révélé notre propre immaturité, comme si nous étions des adolescents, nous comportant comme mus par une impuissance feinte ».

Après des semaines passées entre la vie et la mort quand le malade éprouvé n’a enfin plus besoin de respirateur, il se rend compte que la santé n’a pas de prix. On réévalue alors ses rapports avec les autres : les désaccords et les différends s’estompent, on se pose des questions sur le sens de l’existence, la foi se renforce, pour que la peur n’ait pas raison de nous, afin d’aller de l’avant.

« Je travaillais avec un jeune homme de 21 ans qui m’a surpris en déclarant qu’il avait vécu le plus beau moment de sa vie avec la pandémie » raconte Birali Mümin. « Je lui ai demandé ce qui était arrivé et il m’a répondu qu’en restant confiné, il s’était livré à des réflexions sur sa propre existence, sur le sens de la vie. C’est l’idée d’un au-delà qui affermit l’espoir et permet aux forces vitales de se reconstruire et de se mettre en œuvre pour corroborer l’endurance, afin qu’on puisse poursuivre sa vie, ne pas succomber à la peur et l’angoisse que ressentent beaucoup de malades. » 


Soumis à l’épreuve, tout le monde, même ceux qui nient l’existence d’une force suprême, se tournent vers la prière. Cela arrivait aussi à l’hôpital quand les médecins et les patients suppliaient Dieu d’accomplir ce qui les dépassait. 

« Les médecins faisaient ce qu’ils savaient faire, néanmoins c’est qui qui décide si quelqu’un restera en vie ? » s’interroge Birali Mümin. « Alors on comprend qu’on n’est pas ce qu’il y a de plus important au monde, que ce n’est pas nous qui décidons. Quel que soit notre progrès technique et le degré d’évolution de notre civilisation, c’est le rapport à Dieu qui régit la morale, l’éthique, les valeurs. Car cette dynamique dégrade l’homme, elle attise les mauvais traits de caractère comme l’égotisme, l’agressivité en réaction à chaque chose qui nous est soustraite. Pourtant, il me semble que nous nous sommes un peu calmés. »

Edition : DianaTsankova/d’après l’interview de Tsveta Nikolova, RNB et Guergana Hrischeca, Horizon/

Version française : Maria Stoéva

Photos : archives, Facebook /Birali Mümin, BNR, BGNES


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