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Le filigrane, un métier d'art traditionnel menacé d’oubli...

“La semaine des artisanats” se tient au Musée régional de Plovdiv

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Photo: Facebook / @Filigree.bg

“A chaque travail son maître” dit un proverbe bulgare. Pour devenir un vrai maître il faut du talent, de la persévérance et beaucoup de temps, des années d’efforts afin de peaufiner ce style personnel qui se pérennisera intégré à la tradition. Aujourd’hui quand notre société est dominée par la vitesse et le confort, beaucoup d’artisanats bulgares sont en voie d’extinction car il n’y a plus de maîtres pour les pratiquer. A titre d’exemple, l’orfèvrerie et en particulier la technique du filigrane. Ce terme vient du latin (filum – fil et granum - grain) et désigne un fin entrelacs de fils en or ou en argent soudés pour créer un effet de dentelle ajourée. Le filigrane ne sert pas seulement à décorer des bijoux comme des boucles d’oreilles, des colliers, des tiares mais aussi des coupes, des plateaux, des boucles de ceintures, des cadres.

La technique exige une bonne maîtrise de l’art de l’orfèvrerie, tout le travail est fait à la main, explique à la RNB la maître bijoutière de Berkovitsa Tsetsa Damyanova. A ses dires, ce pratique date d’un temps très reculé, étant apparu sur les terres bulgares environ 3000 ans avant J-C. Au Moyen-Age la technique du filigrane était extrêmement perfectionné, les maîtres orfèvres étaient doués pour le détail, leurs œuvres ornaient les objets de culte, les reliures des évangiles, les lampes éternelles, les calices et les couvre-chefs des métropolites. Plus tard, les bijoux en filigrane sont devenus un symbole de statut social. Les maîtres de l’Ecole de Tchiprovtsi élaborent des ouvrages d’orfèvrerie en or ou argent pur devenus célèbres à travers l’Europe.

"C’est très compliqué et cela demande des années de formation pour créer de jolis bijoux en ayant son propre style", indique Tsetsa Damyanova qui s’occupe de cet art depuis plus de 60 ans. A Berkovitsa, sa ville natale, elle faisait partie de l’association "Souvenirs et bijoux de Berkovitsa“ fondée pendant les années 60 par le représentant de l’Ecole de Tchiprovtsi Théodor Spassov et regroupant à l’époque plus de 200 maîtres orfèvres. Aujourd’hui l’association compte une dizaine de membres sans le moindre intérêt de la part des jeunes. Il n’y a d’ailleurs qu’une seule école qui propose des cours de bijouterie : le lycée “Nikola Vaptsarov” à Plovdiv. Depuis deux décennies, des centaines de jeunes Bulgares ont la chance de s’engager dans la voie de ce bel artisanat de plus en plus élitiste.

Récemment, les élèves de la classe de bijouterie ont été initiés à l’art du filigrane par les maîtres qui ne sont déjà que très peu nombreux – Stéphane Stephtchev, Albéna Stephtchéva, Tsetsa Damyanova.

"J’ai été très heureuse d’apprendre qu’il y avait à Plovdiv une classe de bijoutiers. C’est merveilleux. Ces jeunes gens s’y investissent, travaillent, veulent s’instruire, intègrent quelque chose de moderne à la technique du filigrane ce qui résulte en de très belles œuvres. Ces enfants méritent d’être soutenus," déclare Damyanova.

Les maîtres ont été impressionnés par l’enthousiasme et l’application des élèves. Les jeunes artisans ont créé des boucles d’oreilles et des pendentifs en argent en se servant de cette technique qui sera peut-être bientôt jetée aux oubliettes. 


Si nous avons éveillé votre curiosité envers les vieux artisanats bulgares, nous vous conseillons de visiter le Musée régional d’ethnographie à Plovdiv, la ville aux 5 collines.

Edition: Vessela Krastéva /propos recueillis par Lili Goléminova, RNB Sofia/

Photos : filigree.bg, Facebook / @Filigree.bg, ruralbalkans.com


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