Toujours en quête de sa propre identité, la Bulgarie pourrait puiser dans l’imaginaire candide des enfants. La Bulgarie vue à travers le langage, les couleurs et la musique, c’est ainsi que les enfants bulgares de l’étranger l’ont imaginée dans le cadre des trois concours organisés par l’Agence des Bulgares de l’étranger : le concours littéraire “Stéphane Guetchev”, le concours de dessin “Mes rêves de Bulgarie” et la compétition vocale “Lyubka Rondova”.

Les récompenses ont été remises par la vice-présidente Iliyana Yotova aux gagnants qui ont pu rencontrer leurs camarades venus de différents pays.

“La devise du concours est très belle : nous autres bulgares à travers le monde, libres, unis et dignes,” a déclaré Yotova lors de la cérémonie tenue au Palais national de l’enfance. “Toute notre mentalité bulgare, nos désirs et nos rêves semblent être contenus en ces trois mots : garder en mémoire notre riche et longue histoire et avoir l’esprit libre, c’est la condition pour être un vrai Bulgare. Il importe peu où le destin nous a emmené vivre, toutefois c’est à l’étranger que se situe l’empire spirituel de la Bulgarie. Partout où il y a des Bulgares, il y aura de l’esprit et de la mémoire historique bulgares.”

La lycéenne Adelina Hristova de la communauté des Bulgares de Bessarabie en Ukraine a été émue de voir pour la première fois son “archi-patrie” comme elle l’appelle dans son poème. Elle apprend la langue et la littérature bulgare, la Bulgarie lui plaît beaucoup. Elle voudrait faire des études d’informatique dans une université bulgare.

“Je suis très contente que Dieu m’a fait rencontrer tant de gens de bien“, affirme Adelina, lauréate du concours de poésie pour sa tranche d’âge. “Je viens de Bolhrad en Bessarabie. J’ai mal pour ma mère l’Ukraine. Chaque instant pourrait être le dernier. Nous ne savons pas ce qui nous attend, alors nous vivons et nous sommes heureux de ce que la vie nous offre.”

“L’école fonctionne, pourvu qu’ils ne tirent pas,” intervient Nataliya Peytchéva, la directrice de l’école bulgare où Adelina suit des cours hebdomadaires. L’enseignante s’est rendue à la cérémonie pour recevoir les récompenses de ses élèves qui ont remporté plusieurs prix.

“Nous retournons en Ukraine car nous l’aimons,” ajoute-t-elle. “C’est vraiment atroce chez nous. La Russie nous détruit. Je ne peux rien dire de bon au sujet de Poutine. C’est inconcevable de causer des destructions au XXI siècle : il faut de la paix, il faut que les enfants grandissent, s’instruisent, s’épanouissent. Lui, il veut détruire le monde entier en commençant par nous, les Ukrainiens. Nous sommes Bulgares qui vivent en Ukraine. Nous parlons russe, ukrainien, bulgare, anglais, plusieurs langues.”

Anne-Michelle Héron qui a 12 ans a eu la chance de naître dans un pays plus heureux, pourtant elle a choisi d’écrire un essai sur la “Paix dans le monde”. “La situation en Ukraine m’attriste beaucoup. C’est épouvantable. Je souhaite bon courage aux gens là-bas et j’espère que tout ira bien,” indique-t-elle. La jeune fille et son frère de 9 ans Dave-Stephen sont nés à Paris d’une mère bulgare et un père français. Ils maîtrisent très bien leur langue maternelle et passent leurs vacances à Vratsa chez leur grand-mère.

“Je joue de piano dès l’âge de 5 ans, raconte Anne-Michelle. “Je suis inscrite à la Conservatoire de Paris. J’ai participé à plusieurs concours internationaux, j’ai joué à Carnegie Hall à New York, à Salzbourg, en Grèce. Je voudrais être pianiste.”

Dave-Stephen lui rêve de travailler avec des ordinateurs. Entre-temps, il écrit et dessine. C’est son dessin représentant une colombe blanche tout au centre qui était le plus frappant sur la scène. 

“Mon dessin est dédié à tous les enfants dans le monde avec un message d’amitié,” dit-il en se précipitant vers le groupe d’enfants pour une photo commune.

• L’Agence des Bulgares de l’étranger a récompensé les jeunes gagnants des concours nationaux

Version française : Maria Stoéva

Photos : Diana Tsankova