L’heure est aux premiers bilans après les pluies torrentielles qui se sont abattues mardi 5 septembre en Bulgarie, sur la côte de la mer Noire, faisant quatre morts et affectant des milliers de touristes. Sans parler des destructions de routes, campings, ponts et autres infrastructures essentielles…

24 heures plus tard, les liaisons coupées avec Sinémorets ont été rétablies et tous les sinistrés ont été pris en charge. Depuis ce matin, un pont métallique est installé pour pouvoir joindre Tsarévo et Ahtopol. 

Le gouverneur de la région de Bourgas, Plamen Yanev a livré ses premiers constats et conclusions sur la chaîne info de la Radio nationale bulgare :

„Malheureusement, nous n’avons pas pu éviter les 4 victimes humaines, emportées par les flots, mais la bonne nouvelle est que plus aucune personne n’est portée disparue. Nous continuons à déblayer les artères routières et les accès aux maisons des particuliers et aux hôtels. On nous a signalé la disparition d’animaux de la ferme que nous recherchons activement. Une commission sera nommée pour inspecter le lit de la rivière Véléka qui a débordé. “

Stoyan Tchaykov fait partie des bénévoles arrivés sur les lieux. Sur Facebook, il administre le groupe "Tsarévo" et ne cache pas son désarroi : „C’est terrible, les destructions sont monstrueuses, mais j’ai bon espoir que petit à petit, la situation se normalisera“, a-t-il confié à la Radio nationale bulgare et d’ajouter :

„Nous avons essayé d’aider les sinistrés en tenant compte des consignes de la cellule de crise qui a aiguillé nos interventions surtout dans les villages Kosti et Brodilovo où la situation est la plus dramatique. Des personnes de plus de 70 ans nous ont dit que c’est pour la première fois qu’elles affrontaient pareille catastrophe dans la région. Mais que c’est la faute aussi aux humains, avec l’abattage massif des forêts dans la montagne Strandja“.

"Tous les pays exposés à de pareils cataclysmes ont adopté des mesures préventives, mais après coup", a indiqué Guéorgui Stéfanov de la coalition sur le climat. „Dieu merci, c’est pour la première fois que la Bulgarie connaît une telle apocalypse“, a ajouté Stéfanov pointant du doigt les dérèglements climatiques au cours des 30 dernières années, avec une alternance de périodes de sécheresse et d’inondations majeures. „Concrètement pour la Bulgarie, il faut craindre à 60% les inondations“, a ajouté Stéfanov, précisant que depuis 20 ans, il existait des textes stratégiques anticipant ce genre de catastrophes :

"Et pourtant, si l’État bulgare a réagi immédiatement après le déluge, rien n’a été entrepris en amont, en termes de prévention. Aucune estimation n’a jamais été faite sur le coût des dégâts causés par de tels phénomènes naturels et leur impact sur la société et l’économie bulgares. Il faut aussi mobiliser les compagnies d’assurance, introduire un système qu’on pourrait appeler "Fonds calamités naturelles", abondé par de petites contributions financières pour compenser les pertes subies suite à de telles catastrophes naturelles".

Selon le maire-adjoint de Tsarévo, Marin Kirov, il faudra beaucoup d’argent pour la reconstruction de la ville :

"D’ailleurs, nous n’avons pas attendu pour entreprendre les premières actions, dans la mesure de nos moyens. Nous avons dégagé les rues et les routes, enlevé les arbres arrachés ou brisés, nous travaillons sur la réhabilitation des ponts. Mais il faudra attendre un mois ou deux avant un retour à la normale".

Edition : Yoan Kolev sur des interviews de Sylvia Vélikova