Perperikon – un des sites historiques et culturels le plus visité de Bulgarie

Publié le 19/08/10 à 10:55

L’archéologue, le prof. Nikolay Ovtharov a récemment montré aux journalistes quelques uns des objets les plus intéressants découverts cette saison archéologique. Depuis dix ans déjà il fouille avec son équipe la ville sacrée de Perperikon qui date de 7 000 ans environ. Les objets montrés par le prof. Ovtcharov étaient arrangés de manière à présenter les différentes étapes de l’évolution historique de la ville de Perperikon. Ainsi, par exemple, l’objet le plus ancien était une idole en pierre âgée de presque 6000 ans, suivie d’une hachette de bronze du 14-15e siècle avant J.-C. Le couteau de combat thrace, les morceaux d’une lampe de céramique avec un sujet érotique et un instrument médical venaient de l’antiquité.

Cet instrument servait à extirper les dangeureux vers parasitaires.

« Cet instrument est du 2-4e siècle et il a été utilisé par les guérisseurs de l’antiquité lorsque les conditions d’hygiène étaient assez rudimentaires, explique l’archéologue:à cette époque les gens souffraient beaucoup d’un ver parasite qui pénétrait sous la peau et pouvait même provoquer la mort. Ce ver existe toujours d’ailleurs, surtout sous les tropiques. Comment faisaient les docteurs de l’antiquité pour enlever le ver ? A l’aide de la lame du couteau ils pratiquaient une petite incision dans la peau et avec la partie plate de l’instrument ils extirpaient le ver et nettoyaient la petite plaie, explique l’archéologue. J’aimerais montrer un autre objet que nous avons découvert il y a quelques jours seulement, poursuit le prof. Ovtcharov dans son rôle de guide. C’est quelque chose d’unique. C’est la partie supérieure d’une lampe romaine du 3e siècle. Il y a sur elle gravée une danseuse à demi nue. On voit très bien son visage, son corps, sa ceinture. Elle danse et elle a au dessus de la tête une écharpe ».

La danseuse antique.

Les lampes de céramique dans l’antiquité étaient décorées de figures de dieux, de scènes de la mythologie... Les sujets érotiques n’étaient pas rares non plus. Le prof. Ovtcharov nous montre deux objets en argent de la période médiévale de la ville de Perperikon : un fragment très fin d’un diadème et une pièce de monnaie à l’effigie du roi bulgare Ivan-Alexandre (1331-1371) et de son fils, Michaïl. L’archéologue rappelle qu’un grand nombre de pièces de monnaie de ce temps ont été découvertes dans la capitale médiévale bulgare de Veliko Tirnovo, à la différence dans les Rhodopes, où elles sont plutôt rares. C’est pour cela que le fait d’avoir trouvé une pièce de monnaie de ce genre confirme, selon le professeur, les sources historiques affirmant qu’en 1343 la ville de Perperikon a été prise par le roi Ivan Alexandre, bien que pour une période assez courte.

Monnaie du temps du roi Ivan-Alexandre et fragment de diadème.

En effet, quelques mois plus tard les Byzantins reprennent Perperikon. « Perperikon était la plus grande ville dans les Rhodopes et une des plus grandes villes de l’antiquité et du Moyen âge des Balkans », affirme le prof. Nikolay Ovtcharov. Et d’ajouter :
« Il y a deux ans, notre grand spécialiste en préhistoire, le maître de conférence Krassimir Lechtakov de l’Université de Sofia a fait des évaluations selon lesquelles la superficie du sanctuaire à l’époque de bronze, c’est-à-dire il y 3500 années, était de 12 km carrés. La colline de pierre était le centre des cérémonies de culte, mais elle était entourée d’autres sanctuaires également qui fonctionnaient simultanément avec le sanctuaire principal et tout ceci représentait un énorme complexe religieux et spirituel. Rien que l’Acropole du temps de l’antiquité et du moyen age était sur 2.2 ha. Elle était entourée de murs fortifiés d’une épaisseur de 3 mètres. La ville tout entière, avec ses banlieues, s’étendait sur 24 ha. Ce centre spirituel a été entre le XII et le XIV siècle le siège d’un évéché jusqu’en 1362 lorsqu’il tombe dans les mains des ottomans », raconte le prof. Ovcharov.
En 2008 et en 2009 le sanctuaire de Perperikon a été visité par 200-250 mille personnes par an.

Version française: Vladimir Sabev

По публикацията работи: Veneta Pavlova

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