Les mystères du phare de Chabla

Publié le 25/11/10 à 12:42

Photo: Veneta Nikolova

Il est un endroit sur le littoral de la mer Noire où même en hiver les touristes sont nombreux. Cet endroit se trouve dans la commune de Chabla située à la pointe nord de la côte bulgare. Sur le territoire de cette commune on dénombre trois zones humides qui abritent l’hiver des dizaines d’espèces menacées d’oies sauvages, y compris une considérable population de bernaches à cou roux. Les mois d’hiver, une saison de léthargie pour les stations maritimes, la commune de Chabla accueille des cars d’ornithologistes et d’amis de la nature, toute une armée munie d’appareils photo, de cameras et de jumelles. Avant de se diriger vers les zones humides, les visiteurs prennent cependant le temps de jeter un coup d’oeil sur un coin romantique qui surplombe la mer et où le temps semble arrêté. Là, offert aux vents et hanté par les légendes, survolé par les mouettes, se dresse le phare de Chabla.

Le plus ancien phare du littoral bulgare de la mer Noire est situé sur la pointe orientale de la Bulgarie, le cap de Chabla. La nouvelle année astronomique arrive ici plus tôt que dans le reste du pays. Ainsi, le 31 décembre le phare se retrouvera en 2011 19 minutes avant la capitale Sofia, située à quelque 550 Km à l’ouest du cap. Le point de repère que représente le phare est peint en bandes horizontales rouge foncé et blanc et il représente un des sites les plus pittoresques sur le littoral septentrional. La légende raconte qu’il a été construit sur le modèle d’une des 7 merveilles du monde – le phare d’Alexandrie, détruit par un tremblement de terre au Moyen âge. Le phare de Chabla a cependant résisté aux intempéries et aux caprices de la nature. On l’appelle encore le phare de sable car il tient à l’écart les navires des bancs de sable dans les eaux peu profondes entre le cap de Chabla et le village de pécheurs de Tulénovo. Les signaux lumineux émis depuis une hauteur de 32 mètres clignotent toutes les 25 secondes et sont visibles à une distance de 17 miles marins. Le phare date de 1856 et il est conservé en l’état. C’est alors qu’il a été reconstruit et mis en exploitation à la place d’une installation plus ancienne bâtie une centaine d’années auparavant. Il y a cependant des sources qui affirment que des signaux lumineux été transmis depuis le phare dès l’antiquité, époque à laquelle la mer Noire était une voie maritime animée par des navigateurs de la région. « De nos jours, malgré l’évolution des technologies de navigation, tous les navires ne possèdent toujours pas des systèmes GPS. En plus de cela, la région est dangereuse en raison des récifs sous-marins. Ceci fait que le phare n’est pas uniquement un souvenir de valeur sentimentale, il reste une nécessité », nous explique Ilian Christakiev de l’administration municipale de la ville de Chabla. Comme la plupart des phares maritimes bulgares, le phare de Chabla est mis en exploitation et ensuite il est géré par la compagnie française Compagnie des Phares de l’Empire Ottoman au milieu du 19e siècle, époque à laquelle la Bulgarie est toujours sous domination ottomane.

« Dans la tour du phare on a gravé un monogramme du sultan Abdul Medjid qui régnait sur l’empire à cette époque. Des monogrammes de ce genre étaient gravés sur des bâtiments d’importance spéciale pour l’empire. Il mérite d’être mentionné que le phare, qui est l’édifice le plus haut sur les côtes bulgares, a été relativement facilement et rapidement construit et que les coûts ont été considérablement moins élevés que ceux pour la construction des autres phares bulgares. La raison en est qu’à quelques mètres seulement du phare il y avait des murailles d’une forteresse romaine, murailles qui ont été utilisées pour s’approvisionner en matériaux de construction », nous explique l’expert de la municipalité de Chabla.
En 1901 un fort tremblement de terre secouait la région de Chabla, faisant des dommages considérables. Le phare, lui est resté pratiquement intact. Il n’y a que quelques fissures sur sa tour qui sont sécurisées à l’aide de cerceaux métalliques qu’on peut toujours voir. Le phare de Chabla a son secret. En 1996, l’année de son 140e anniversaire, les employés du phare enterrent dans ses fondations un message aux générations futures, message qui sera rendu public en 2056 à l’occasion de son 200e anniversaire.

Version française : Vladimir Sabev

По публикацията работи: Veneta Nikolova

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