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Sophroni de Vratsa – figure de proue de la Renaissance bulgare

L’écrivain et grand esprit de la Renaissance, Saint Sophroni de Vratsa, né en tant que Stoyko Vladislavov, voit le jour en 1739 à Kotel, une ville prospère du massif de la Stara planina. Il est connu pour avoir écrit la première autobiographie bulgare – Vie et souffrances du pécheur Sophroni, qui est considéré comme le premier livre de la littérature moderne bulgare. C’est à lui qu’appartient aussi la première copie de l’Histoire des Slaves et des Bulgares de Paissii de Hilendar, histoire qui a joué un rôle remarquable pendant la Renaissance durant la période du joug ottoman de cinq siècles. Voici comment Nikola Hadjiev, directeur du musée national d’Histoire de l’Eglise et d’Archéologie décrit Sophroni de Vratsa.
« Amour, fidélité, dévouement pour la nation et la patrie – c’est cela la vie de Sophroni de Vratsa. Il perd sa mère à l’âge de 3 ans et son père à l’âge de 11 ans. Les habitants de Kotel qui ont remarqué ses talents et ses intérêts pour la vie spirituelle le poussent à fonder une famille à l’âge de 18 ans pour pouvoir l’élire un peu plus tard prêtre de la paroisse. C’était un homme gentil, affable, bien élevé, toujours prêt à venir en aide. Sa rencontre avec Paissii de Hilendar est absolument incroyable. Paissii apporta son Histoire des Slaves et des Bulgares dans la ville de Kotel. En 1765 il frappe à la porte du prêtre Stoyko Vladislavov, il se présente et il lui montre ce qu’il a écrit. Le prêtre de Kotel le remercie pour la confiance et commence avec beaucoup d’application et de zèle à recopier son livre. Ce travail ne fait que provoquer des sentiments patriotiques très forts dans le cœur du prêtre. Il est tellement impressionné par le contenu de l’histoire de Paissii que sa vie à partir de ce moment prend un nouveau sens et une nouvelle expression. Sophroni se consacre à son peuple avec abnégation.
Le prêtre Stoyko fait deux copies de l’Histoire des Bulgares et des Slaves. La jalousie des notables de sa ville natale le font fuir et il part pour un autre diocèse. En 1794, sous le nom de Sophroni il est sacré évêque de Vratsa en Bulgarie du nord-ouest où il s’occupe de nombreuses questions de la communauté. Les émeutes à cette époque dans le pays l’obligent à partir pour Bucarest. Là bas il participe activement aux activités en faveur de la libération de la Bulgarie. Pendant la guerre Russo-turque de 1806-1812 il donne sa contribution à la constitution d’une armée de volontaires bulgares qui combattent aux côtés des Russes. Sophroni de Vratsa rédige également une Requête de 15 articles adressée au commandant en chef de l’armée russe. Dans ce document il met en relief la nécessité de mettre sur pied un programme pour la solution du problème national bulgare. Les meilleures œuvres de Sophroni de Vratsa sont écrites lors de son séjour à Bucarest. On mentionnera le Recueil de dominicales consacré à tous les dimanches et à toutes les fêtes au cours de l’année. Inspiré de sources slaves religieuses et grecques, ce recueil est la seule œuvre de Sophroni de Vratsa qui a été imprimée. C’est justement lui qui pose le début du livre imprimé moderne bulgare. « Le recueil est si impressionnant et important pour son époque que les Bulgares éduqués commencent à l’appeler le Sophronié. Même aujourd’hui il est toujours intéressant et d’actualité», relève Nikola Hadjiev :
« Sophroni écrit bien d’autres œuvres mais le Recueil est son chef-d’œuvre. La personnalité de Sophroni de Vratsa exprime la conscience sociale de l’époque et l’appartenance nationale. Il a vécu dans des conditions extrêmement difficiles. C’est un véritable martyr et c’est pour cette raison qu’il intitule son autobiographie "Vie et souffrances du pécheur Sophroni". Cette autobiographie est un document historique important, un document qui reflète très bien la situation en Bulgarie à la fin du 18e siècle et elle représente une sorte de confession du Bulgare de cette époque. Saint Sophroni maîtrise parfaitement le grec et il traduit de nombreux livres saints. Il est également un excellent peintre et il illustre les livres qu’il a écrits. Il peint aussi la nature ainsi que son propre portrait et les portraits de quelques personnalités de la Renaissance bulgare. Apres la guerre Russo-turque 1806-1812 Sophroni reste jusqu'à la fin de sa vie à Bucarest.

Version française : Vladimir Sabev
По публикацията работи: Darina Grigorova


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