Politique et pratique de l’intégration des Roms en Bulgarie

Publié le 08/04/11 à 12:24

Photo: BGNES

On ne peut pas connaître exactement le nombre des Roms en Bulgarie. Selon des données du recensement en 2001 ils étaient 370 mille, mais selon les organisations des Roms ils seraient 800 mille personnes ce qui représente environ un dixième de la nation. On s’attend à des données plus exactes du dernier recensement de février cette année. Mais quels que soient les chiffres, les douloureux problèmes de la communauté rom en Bulgarie demeurent malgré les tentatives des institutions pour qu’ils soient résolus. Depuis des années, on parle de l’intégration des Roms dans la société bulgare et d’un changement de leur niveau de vie. Des programmes sont adoptés, mais leur réalisation est difficile et aisée. D’autre part, la communauté rom elle non plus ne fournit pas suffisamment d’efforts pour accélérer ce processus.

La Bulgarie a adopté le Programme Cadre pour l’intégration des roms dans la société /2010-2020/, conformément aux principes européens de protection des droits de l’homme, pour la garantie de possibilités égales pour tous les citoyens et pour éliminer la discrimination. Ce document stratégique délimite les politiques envers la communauté rom dans les domaines prioritaires – l’éducation, la santé publique, l’amélioration des conditions de logement, l’emploi et les chances égales. La Bulgarie est aussi parmi les premiers Etats à se joindre à l’initiative internationale « La décennie de l’intégration des Roms » 2005-2015 conjointement avec encore 12 Etats européens.

Sur la toile de fonds du vieillissement de la population de l’Europe, la jeune population rom, pourrait se transformer en un facteur clé pour le sérieux problème de la main-d’œuvre et de sa qualification dans un proche avenir. C’est aussi pourquoi dans le programme Cadre pour l’intégration des Roms on met l’accent en premier lieu sur l’élévation du niveau d’éducation des Roms. On considère que pendant les deux dernières décennies de transition vers l’économie de marché environ 10 mille Roms ont obtenu une éducation supérieure. Cependant cela ne supprime pas un autre fait inquiétant - beaucoup de Roms décrochent, bien que l’Etat lie l’octroi d’aides sociales à la fréquentation des cours scolaires. Cela nous est confirmé par Deyan Kolev du Centre de Tolérance interethnique Amalipé.

« Le pourcentage des enfants roms qui ont quitté l’école continue d’être élevé et cela nous inquiète. Selon des données des inspecteurs régionaux de l’éducation d’il y a 2 années, dans la première classe les enfants roms sont 23 % de tous les enfants, et au bout de la 8 me année d’école ils ne sont qu’a peine 7,8 %, ce qui est une part très importante d’élèves qui abandonnent l’école. Donc les problèmes de l’éducation sont évidents».
Le faible degré d’éducation est la cause aussi du nombre peu élevé des emplois occupés par la communauté rom et la marginalisation d ‘une partie d’entre eux. Les revenus d’une partie assez importante des familles roms en Bulgarie sont formées par les aides sociales qu’ils reçoivent ainsi que les paiements pour les enfants qu’ils reçoivent pour leur familles nombreuses, au lieu du travail. C’est un sérieux défi pour l’intégration des roms.
Une étude menée dans 7 pays européens, y compris en Bulgarie, indique que la population roms chez nous est plus malade que par rapport aux communautés roms des autres pays étudies. Selon Ilona Tomova de l’Institut d’étude de la population et de l’homme auprès de l’Académie Bulgare des Sciences, les problèmes de la santé » de la communauté rom sont dus dans une grande mesure au mode de vie malsain.

« Plus de la moitié des Roms âgés ont une hypertension artérielle, chaque troisième souffre de sévère mal de tête, un Rom âgé sur quatre a de l’asthme ou une bronchite chronique, mais aussi la moitié des enfants souffrent d’asthme ou de bronchite chronique, précise le docteur Tomova. Une grande partie des personnes âgées ont des symptômes d’arthrite ou de rhumatisme. Cela dans la plupart des cas les chasse du marché du travail, étant donné que cela gène grandement l’exercice des professions liées à un travail difficile et non qualifié. »
Les roms bulgares sont à la première place pour la natalité précoce et pour la mortalité infantile au sein des communautés rom, par rapport aux autres pays étudiés, indiquent les données du sondage. La plus grande partie des Roms des villes vivent dans des quartiers dans lesquels les conditions de vie sont très mauvaises. Ils n’ont pas de canalisation et par endroit l’eau potable manque. Malgré le programme National adopté en 2006 pour les loger de manière décente, ce grave problème demeure quand même. »

Version française: Roumène Miliov

По публикацията работи: Milka Dimitrova

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