Le musée de Roussé et sa façon moderniste du passé

La ville de Roussé a une place emblématique dans l’histoire de la Bulgarie. Elle se trouve à une importante croisée de chemins en Europe. En effet, en empruntant la voie ferrée de Roussé par Giurgiu et Bucarest on peut se retrouver dans presque tous les coins d’Europe. D’autre part, un des plus grands fleuves du Vieux continent, le Danube, a toujours été une voie que les gens ont empruntée pour communiquer, échanger des marchandises et s'imprégner de cultures nouvelles. Ce n’est pas par hasard si la ville de Roussé et parmi les villes bulgares où les nouvelles tendances en matière d’architecture, de mode de vie et de culture aux 19 et 20e siècles arrivent le plus vite.

« Les habitants de Roussé en voyage » - c’est le nom de l’exposition qui a été ouverte au début de ce mois dans la maison de Calliope, construite en 1864. Aujourd’hui cette maison est une filiale du musée historique régional et les visiteurs peuvent voir dans son exposition permanente le mode de vie d’autrefois. L’exposition, selon le directeur du musée, le maître de conférence, Dr ès sciences Nikolay Nénov, nous montre les voyages des habitants de la ville depuis le milieu du 19e siècle jusqu'à nos jours. Il est, bien sûr, important de montrer aussi les gens qui ont séjourné à Roussé, d’autant plus que parmi il y a eu des princes et des rois, des chefs d’état aussi.
« Je citerais parmi les souverains le premier monarque bulgare après la Libération de la domination ottomane en 1878, le prince Alexandre Battenberg. Il arrive en Bulgarie au port de Roussé, nous explique le maître de conférence, le Dr ès sciences Nikolay Nénov. Le souverain suivant, le prince Ferdinand, vient lui aussi pour la première fois en Bulgarie en accostant au port de Roussé. Son fils, le roi Boris III accueille le roi roumain Carol II en 1933 toujours à Roussé. Le roi serbe est venu plus tôt dans la ville, lui aussi. Après les changements au milieu du 20e siècle, la ville accueille des dirigeants de pays du bloc de l’Est. Ceausescu est, bien sûr, le cas le plus emblématique, mais Roussé a été visitée également par Fidel Castro. Plus tard, on voit ici des cosmonautes russes et bulgares et, même Neil Armstrong, le premier homme qui a avoir posé pied sur la Lune.
Le musée d’histoire de Roussé peut être fier de ses riches collections. Le 12 mai dernier a été le vernissage de la nouvelle exposition « Des ombres dans les rochers – la biodiversité et les minéraux ».

« Cette collection de minéraux ainsi que celle avec les animaux empaillés sont en fait celles qui ont servi de base pour l’ouverture du musée, poursuit le maître de conférence Nikolay Nénov. Le musée ouvre ses portes pour la première fois au 19e siècle sur la base des collections du lycée de Rousse. Un oukase du roi de 1904 légalise en réalité le musée et ses premières expositions sont archéologiques et d’histoire naturelle. L’archéologie, sans aucun doute, est un des sujets qui attirent le plus l’attention dans un musée et nous avons déjà quelques expositions archéologiques. L’une d’elles est consacrée à l’héritage préhistorique dans notre région, nous l’avons appelée Les chasseurs de mammouths et les agriculteurs. Nous y exposons des os de mammouths et de mastodontes, le mode de vie des hommes de l’antiquité. Parmi les choses les plus précieuses je mentionnerais nos recherches sur les Thraces et la présence romaine sur nos terres. Deux salles différentes sont consacrées à Sexaginta Prista (le port aux 60 bateaux) et à un autre port sur le Danube – celui de Yatrus, on peut y voir des objets de la vie quotidienne, mais aussi des guerres de Rome contre les Barbares sur la rive gauche du Danube.

A 60 km seulement de la ville de Roussé on découvre le tombeau de Svechtari, un monument architectural splendide protégé par l’UNESCO. Mentionnons aussi que dans la ville elle-même on conserve le trésor de Borovo – un service à vin de rituel en argent avec des dorures. En plus de son principal immeuble, le musée de Roussé possède aussi des filiales consacrées à différentes périodes de l’histoire de la ville.
« La Renaissance est elle aussi une période très importante pour les habitants de la ville et pour les visiteurs, nous explique le docteur ès sciences Nénov. A ce titre nous sommes fiers de notre Panthéon des personnalités de la Renaissance où se trouvent les ossements de 450 héros parmi lesquels des enseignants, des révolutionnaires, des volontaires dans la guerre de libération Russo-turque de 1877-78. Une de nos expositions se trouve dans la maison de Zacharie Stoyanov, un révolutionnaire et un écrivain qui a beaucoup écrit sur l’insurrection d’Avril 1876, un politicien. Dans cette exposition nous avons présenté des objets consacrés à la remarquable grand-mère Tonka et ses fils, une famille avec une contribution exceptionnelle aux luttes de libération nationale.
L’année dernière le musée de Roussé a accueilli la Foire des expositions de musée. Nikolay Nénov espère voir en octobre prochain de nouveau à Roussé des experts de renommée dans ce domaine. Car lors de manifestations de ce genre on voit des projets d’expositions mobiles qui sillonnent à travers le pays et sont présentées même à l’étranger.

Version française : Vladimir Sabev

Partager

Le musée de Roussé et sa façon moderniste du passé

Tous les articles

7e Colloque international consacré aux provinces danubiennes sous l’Empire romain

Le 22 septembre 1908 la Bulgarie proclame son indépendance

Découverte d'une deuxième statue romaine sur le site Heraclea Sintica...