Le monastère de Zemen abrite des peintures murales médiévales uniques

Publié le 17/06/11 à 11:25

Photo: Veneta Pavlova

A 70 km environ au sud-ouest de Sofia, près de la petite ville de Zemen, se trouve le beau monastère éponyme. Derrière ses lourdes portes, on découvre une grande cour verte entourée de grands arbres magnifiques. Dans le centre de cette cour se dresse une splendide petite église élégante dont l’âge mérite du respect. En effet, elle a été construite il y a environ 1000 ans, au 11e siècle. On remarque également le clocher et un long édifice de deux étages qui en fait représente une réplique de l’ancien bâtiment qui abritait les cellules des moines.

Sur le fronton de l'église on peut admirer la fresque de Saint Jean-le Théologien

« Ici se trouve une des plus anciennes églises en Bulgarie qui ont été conservées sans être détruites », c’est sur ces paroles que Kamélia Stoyancheva, le guide du complexe, nous emmène à l’intérieur du monastère. L’église, qui est un monument national de la culture, porte le nom de Saint-Jean le Théologien. Les premières peintures murales à l’intérieur de l’église datent du 11e siècle, par la suite l’église a été décorée une seconde fois au 14e siècle. C’est précisément les magnifiques fresques sans pareilles qu’on peut toujours voir aujourd’hui.
« Parmi les fresques les plus remarquables je mentionnerais celle de Sainte-Anne, la seule peinture murale dans l’église datant du 11e siècle. La scène de la forge des clous pour le crucifix du Christ mérite, elle aussi, de l’attention. C’est un sujet qui a été dessiné uniquement dans cette église. Il faut noter qu’un des forgerons est en réalité une femme. Pourquoi, se demande-t-on ? Selon la légende, lorsqu’on passait la commande pour les clous, il s’est avéré que le forgeron a refusé sous prétexte qu’il a mal au bras et, plus tard, son bras commence réellement à lui faire mal. Une autre peinture murale qui a été dessinée de manière non traditionnelle est celle de l’eucharistie des Apôtres. Il est bien connu que le Christ leur donne d’une main le pain, le vin de l’autre. Or, ici le maître peintre inconnu a peint deux fois le Christ et a divisé les Apôtres en deux groupes. Le premier Christ donne à six des Apôtres du pain, le second – du vin aux six autres. Ce sont des fresques qu’on ne peut voir qu’ici », affirme le guide Kamélia Stoyancheva.

La Dormition de la Vierge.

La fresque qui nous montre la Dormition de la Vierge se trouve sur le mur occidental de l’église. « La scène elle-même est très belle, explique Kamélia Stoyancheva. On y voit le Christ qui tient au dessus du lit de sa mère un petit être en blanc, c’est l’âme de Notre dame. ». On peut voir à l’intérieur de l’église de nombreuses autres fresques représentant des saints, des scènes de l’Evangile et des portraits de donateurs. Elles nous révèlent le talent du peintre médiéval qui les a peintes. L’autel antique en pierre est également impressionnant ainsi que le sol recouvert de dalles de pierre et de marbre de différentes époques.

Les cellules des moines.

« Personne ne pourrait rester indifférent lorsque il comprendra qu’il foule des dalles posées il y a 10 siècles, poursuit ses explications le guide. Tant de générations les ont foulées. Ces pierres sont très variées, il s’agit principalement de morceaux de marbre qui varient par leur forme, par leur couleur et par leurs dimensions. Lorsqu’on construisait au 11e siècle l’église, les gens du pays ont voulu participer en apportant au moins un morceau de pierre et donner de cette manière leur contribution. C’est pour cela qu’on voit des morceaux aussi hétéroclites. En effet, il y de grandes dalles, des petits cailloux, des briques romaines ce qui fait du sol un véritable kaléidoscope. L’autel de pierre est, lui aussi, est conservé dans son état original.
En ce qui concerne le monastère, il est tombé en ruine à plusieurs reprises pour être reconstruit de nouveau. Il a abrité des moines jusqu’en 1966.

Version française : Vladimir Sabev

По публикацията работи: Veneta Nikolova

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