Femmes de pouvoir, femmes au pouvoir…

Publié le 07/10/11 à 10:59

Il y a deux ans, la Bulgare Irina Bokova est devenue la première femme à occuper le poste de directeur général de l’UNESCO. Par la suite la Bulgarie a désigné deux femmes qui sont devenues commissaires européennes, Mégléna Kounéva à la protection des consommateurs et Kristalina Guéorguiéva qui est actuellement la commissaire en charge de l’aide humanitaire, la coopération internationale et la gestion des risques. Pour mémoire, avant de devenir commissaire européenne, Kristalina Guéorguiéva occupait le poste prestigieux de vice-présidente de la Banque mondiale. Peut-on dire dans ce contexte que les femmes sont de plus en plus présentes dans la grande politique ?
Oui et non, répond Plamen Dimitrov, président de la Confédération des Syndicats Indépendants de Bulgarie, qui prône la parité hommes femmes au travail et en politique et qui a organisé cette semaine une conférence nationale sur le thème « les Femmes en politique » avec le soutien de la Fondation « Friedrich Ebert » :

« Il y a 20 ans, les femmes représentaient à peine 6% des députés à l’Assemblée nationale, elles sont aujourd’hui 22%, ce qui est une bonne progression. Quant au Parlement européen, nous avons 8 députées femmes sur les 18 députés européens bulgares. Mais les chiffres ne sont pas aussi bons dans les collectivités locales où les municipalités ne comptent pas plus de 10% de femmes. Bien plus, à peine 6,7% des maires et 26% des conseillers municipaux sont des femmes. Et même si les femmes sont très actives sur le marché du travail, leur rémunération n’est pas égale à celle des hommes. C’est ce que pense Yanka Takéva, présidente du syndicat des enseignants. Selon les données d’EUROSTAT, le salaire des femmes en Bulgarie est 13,7% inférieur à celui des hommes pour le même travail fourni. Yanka Takéva a quand même rappelé qu’en 2008, la discrimination était encore plus forte – 38%, alors que les femmes sont beaucoup plus instruites que les hommes. 61,4% ont au moins un diplôme universitaire contre 38,7% des hommes. Malheureusement, dans la sphère des affaires, seules 11% des femmes occupent des postes de responsabilités :
« Les femmes doivent s’affirmer encore plus catégoriquement en terme de management, dit encore Plamen Dimitrov. – Pas uniquement parce que d’après le dernier recensement de la population elles représentent 51,3% de la population, mais parce qu’elles ont tout pour réussir. Dans un contexte de crise, plus que jamais, la Bulgarie a besoin de la sagesse et du bon sens des femmes. »
« Les Bulgares sont des femmes totalement émancipées et libres qui ne sont pas disposées à obéir aux hommes et qui savent parfaitement ce qu’elles veulent », confie Mark Maynardus de la Fondation Friedrich Ebert, marié à une Bulgare. Mais c’est vrai que la société n’arrive pas encore à abandonner certains clichés du passé, qui imposent le modèle autoritaire et masculin du pouvoir. Mais c’est en train de changer et je pense que la politique a besoin de la présence plus active des femmes en Bulgarie…

Version française : Sonia Vasséva

По публикацията работи: Maria Dimitrova

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