Vidine - une ville à l’histoire millénaire

Publié le 10/02/12 à 11:32

La forteresse Baba Vida

Photo: wikipedia.bg

C’est dans le nord ouest de la Bulgarie, sur les rives du fleuve Danube que se trouve la ville de Vidine, dans une région traversée depuis des siècles par d’importantes routes européennes. Située dans un endroit stratégique près du grand fleuve elle a été une localité importante tout au long de l’histoire. Des sites thraces antiques ont été découverts non loin de l’actuelle ville. Mais les plus vieux vestiges sur le territoire de Vidine datent de l’époque romaine - depuis le début du IIème siècle. Les Romains y avaient construit la forteresse Bononia. Ses murailles impressionnantes couraient autour d’une vingtaine d’hectares.

« Il est regrettable que cette forteresse, soit sitrée dans le quartier de Vidine le plus peuplé de nos jours, portant le nom Kaléto (la forteresse) d’où la difficulté de faire des recherches archéologiques systématiques – dit dans une interview pour Radio Bulgarie Fionera Filipova, directrice du Musée d’Histoire de Vidine. Des segments du mur d’enceinte de la forteresse ont été mis au jour ainsi que huit des tours adjacentes d’un diamètre de 20 mètres et des bâtiments à l’intérieur de la ville. Actuellement, nous avons l’intention de continuer les fouilles dans les parties les mieux conservées de l’antique Bononia. Le plus précieux objet d’art de notre musée est une tête en bronze d’un jeune homme dont on considère qu’il s’agit d’une représentation de l’empereur Trajan. »
Pendant la période romaine Bononia est parmi les plus sûres forteresses dans cette partie de l’empire. Les recherches archéologiques indiquent que la ville n’a pas été détruite fatalement par les incursions dévastatrices des Barbares pendant la deuxième moitié du VIème siècle. Il est probable que son emplacement sur les rives du fleuve et ses hautes murailles ont attiré les Slaves dans la ville. Ainsi au VIIème siècle il y a une localité slave fortifiée. Les savants estiment qu’elle faisait partie de l’Etat bulgare créé par le khan Asparoukh en 681.

« La frontière occidentale de l’Etat bulgare lors de cette époque était très contestéen mais l’on sait avec une grande certitude que Vidine fait partie de ses limites – explique Fionera Filipova. Lors du temps du premier Etat bulgare (681-1018) Vidine est le centre d’une des dix régions et depuis le 9ème siècle il y a désormais ici un diocèse. »
Au début du XVème siècle, dans cette région de la Bulgarie a éclaté aussi la première insurrection contre les Ottomans, sous la conduite de Constantin et Froujine – les fils d’Ivan Sratzimir et Ivan Chichmane. Malheureusement, au bout de quelques années l’insurrection est écrasée.

La forteresse Kaléto - l'entrée de Stambul kapia ( la Porte d'Istanbul)

« Les nouveaux conquérants apprécient aussi l’emplacement stratégique de Vidine », poursuit son récit Fionera Filipova. C’est le centre d’une région de l’empire ottoman qui, en ligne générale, recouvre le royaume d’Ivan Sratzimir. Au XVIIème siècle, la ville devient une frontière de l’empire Ottoman. En ces temps là, fut érigée la grande forteresse turque Kaléto pour protéger les intérêts des Ottomans dans le Nord-Ouest.
Après la Libération de la Bulgarie de la domination ottomane Vidine ne s’affirme pas comme un grand centre économique bien qu’elle s’était agrandie relativement vite. Mais son prestige en tant que ville qui est la porte vers l’Europe occidentale est attesté par le fait que c’est là qu’en 1891 est construit le premier bâtiment, abritant un théâtre. Cinq ans plus tard, Vidine invite aussi des chanteurs d’opéra d’Europe. C’est grâce à la riche histoire de la ville que de nos jours sont encore conservés de merveilleux monuments.

La caserne en forme de croix

« Vidine possède un riche patrimoine non seulement de notre région, mais aussi de toute la Bulgarie. Je ne mentionnerai que la forteresse du moyen Age Baba Vida, qui est l’emblème de notre cité – relève la directrice du Musée d’Histoire de Vidine et qui, chaque année accueille quelque 50 mille personnes dont un cinquième est composé d’étrangers.

Version française: Roumène Miliov

По публикацията работи: Vénéta Pavlova

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