Nous sommes à la veille du 3 mars, date à laquelle la Bulgarie retrouve sa liberté au terme de la guerre russo-turque de 1877-1878, et qui est fête nationale de la Bulgarie. Depuis cette date, et pour exprimer leur gratitude à l’égard de l’armée russe, les Bulgares ont construit de nombreux monuments dont la basilique « Alexandre Nevski » au cœur de la capitale, ou encore le monument du « Roi libérateur » en face de l’Assemblée nationale. Nous avons rencontré Katélina Saltirova, experte en chef à l’entreprise municipale « Vieille Sofia » qui fait le zoom sur 4 monuments emblématiques de la Bulgarie dont le premier est le « Monument russe », construit grâce aux dons du peuple russe en 1882 :
© Photo: Migléna Ivanova
« Ce monument est érigé à un emplacement qui, à l’époque, se trouvait en périphérie de la ville. Au nord, il y avait les cimetières bulgare et juif et au sud-est – les jardins potagers des Sofiotes. Deux architectes ont conçu les plans – Vokar de Constantinople et le Russe, Vladimir Chervud qui avaient pour mission d’installer des monuments de la reconnaissance bulgare à Pléven, Chipka et à tous les champs de bataille où des soldats et officiers russes avaient trouvé la mort. Le monument est officiellement inauguré le 29 juin 1882 par le prince Alexandre Battenberg. »
Le monument russe est un obélisque au croisement de deux grands boulevards de Sofia. Autre monument consacré à la libération de la Bulgarie, il s’agit du « Monument des Docteurs », situé pas loin de la bibliothèque nationale et au cœur du square qui porte son nom :
« Encore une fois, c’est un monument rendant hommage à tous les vaillants médecins et infirmiers qui ont trouvé la mort pendant la guerre de libération russo-turque. Leurs noms sont gravés dans la pierre, tout comme ceux de quelques aides-soignants polonais qui sont tombés lors des combats à Pléven. Au total 528 noms. L’architecte du monument qui date de 1883 est le Tchèque Tomasek. »
A l’entrée du bâtiment de l’Agence de presse bulgare se trouve un autre monument, celui des « Soldats de l’infanterie de la garde nationale » :
« La première pierre a été posée en 1884 et le monument est érigé en un an. Il rend hommage à tous les soldats du 3e régiment d’infanterie de la garde nationale dont le général Vassilii Kataley ou le major Dmitrii Filossov. Lors des bombardements de Sofia en 1944, le monument est détruit, mais il est reconstruit par la suite. »
Et le quatrième et dernier monument emblématique se trouve au quartier Lozenets de Sofia, au croisement de deux boulevards, d’où son nom « la Croix », car c’est à cet endroit qu’ont été menées de lourdes batailles.
« Un des premiers témoignages sur ce monument qui a donné lieu par la suite à la pratique de rituels à l’occasion de la Saint Spas, patron des boulangers, est fourni par l’historien tchèque Constantin Jirecek. Les gens affluaient sur le site de la Croix, allumaient de grands feux et y passaient la nuit à la belle étoile. Le lendemain ils rendaient hommage à Saint Spas dans des offices religieux et des processions aux flambeaux. »
Version française : Sonia Vasséva
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