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L’Eglise de Boyana - monument du patrimoine de l'UNESCO

Photo: archives
Incontournable ! L'église de Boyana est certainement le site à ne pas manquer lors d'une visite à Sofia. Située au pied de la montagne Vitocha, elle est l'un des rares monuments du Moyen Age bulgare et un des premiers monuments bulgares à être inscrit en 1979 à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Elle se trouve en périphérie de la capitale, à Boïana, un lieu qui semble être chargé de bonnes ondes et d’énergies positives, à en croire les habitants de cet ancien village devenu aujourd’hui quartier de la banlieue de Sofia. Nous avons rencontré la conservatrice de cette église-musée, Maria Christova qui nous assure qu’entre elle et l’église, c’est une relation toute particulière…

© Photo: BGNES

« Dans ma vie, l’église de Boïana a été un vrai révélateur. Jamais je n’oublierai l’émotion que j’ai ressentie en 1977 lorsque nous avons découvert dans une cache au deuxième niveau de l’église ce qu’on appelle aujourd’hui le « Livre des Psaumes » ou Psautier qui, dans l’Ancien Testament des chrétiens se situe entre le livre de Job et celui des Proverbes. D’ailleurs les fresques de l’église de Boïana sont un vrai mystère, chaque jour on peut y découvrir un élément nouveau. »
L'église de Boyana date de la fin du 10e siècle - début 11e siècle et est construite sur un étage. Des rajouts et des réaménagements ont été faits par la suite dont une extension sous le Second Royaume Bulgare /100 ans après sa construction/ et une autre - 600 ans plus tard. La première grande restauration a lieu en 1912 par l’Autrichien Joseph Balla qui engage les travaux à la demande de la reine Eléonore, épouse du prince bulgare Ferdinand. Entre 1976 et 2008 l’église de Boïana est fermée aux visiteurs.

© Photo: archives

« L’intérêt pour ce temple de la foi chrétienne a grandi de jour en jour pour atteindre son apogée à notre époque. En 2011, nous avons enregistré un pic de visiteur, 4000 de plus que l’année d’avant, poursuit son récit Mariana Christova. – Je suppose qu’ils visitent notre site Internet et ca leur donne envie de venir. En 2011, nous avons organisé une grande conférence internationale consacrée au 750e anniversaire de la création des premières fresques de l’église. L’Unesco nous a aidés à éditer un joli album. Nous avons aussi tourné une vingtaine de vidéo-clips en plusieurs langues, dont le japonais.»
Plusieurs légendes sont liées à l’église de Boïana. Mais si elle existe c’est grâce à ses généreux donateurs dont les portraits sont reproduits dès l’entrée à gauche – le roi Kaloyan et son épouse, la reine Dessislava, souverains de la région de Sredetz /ancien nom de Sofia/ au 13e siècle. Si l'eglise de Boyana est si précieuse, c'est notamment en raison de ses fresques, environ 240, considérées comme les précurseurs de la Renaissance en Europe.
« L’église de Boïana est ouverte à la science dès la fin du 19e siècle et son premier explorateur est Victor Grigorovich, qui a sillonné les Balkans en 1844-1845, et qui en parle pour la première fois dans ses notes de voyage. La première monographie très détaillée et entièrement dédiée à l’église de Boïana est signée André Grabar en 1924. D’ailleurs l’église a fonctionné comme lieu de culte jusqu’en 1954, lorsqu’elle est proclamée monument national avant d’être inscrite au patrimoine culturel de l’Unesco en 1979. Pour ce qui est des fresques, la couche de peinture visible en cache une autre, antérieure, dont la création est attribuée aux peintres de l'école médiévale de Véliko Tarnovo.

© Photo: Albéna Bézovska

Les donateurs de l'église de Boyana, le sébastocrator Kaoyan et son épouse Dessislava
Des traces de cette première couche sont visibles dans les parties supérieures du mur ouest et l'entrée sud et la partie basse du mur nord. Dans la coupole de l'église de Boyana est dessiné de façon impressionnante le visage de Jésus Christ. En dessous sont dessinés des anges et les quatres évangélistes Jean, Marc, Luca et Mathieu. Sont également dessinés des scènes des Grandes célebrations chrétiennes et la Semaine de la Passion. Saint Nicolas occupe une place de choix dans la galerie de personnages bibliques, pas moins de 18 scènes de sa vie. A l’église de Boïana se trouve aussi le plus ancien portrait de Saint Jean de Rila, patron céleste de la Bulgarie. »
Si vous souhaitez visiter l’église de Boïana, sachez que les visites sont organisées, par petits groupes de 8 personnes au plus et pour une durée de 10 minutes au plus. Et quand vous ressortez, vous vous retrouvez dans un joli parc peuplé d’espèces végétales rares, dont 3 séquoias géants, à proximité de la tombe de la reine Eléonore, épouse du prince Ferdinand qui était amoureuse de cet endroit. Vous pourrez aussi vous désaltérer à la fontaine du coin qu’un orfèvre de Sofia a construite en 1882, pour la « rédemption de son âme », comme il l’a fait graver sur la pierre.

Version française : Sonia Vasséva

По публикацията работи: Albéna Bézovska


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