La Bulgarie fait son entrée au Guinness Book des records

Publié le 21/06/12 à 11:50

Photo: BGNES

Les kaba gaïdi en action

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La musique des Rhodopes tourne dans l’Univers, sonorise des films holywoodiens, et maintenant prend sa place dans Le Livre Guinness des records. Car la Bulgarie s’est assurée un record mondial avec une interprétation de gaïda, la cornemuse bulgare. L’événement a eu lieu le 16 mai à Sofia. Ce jour-là, 333 joueurs de kaba gaïda en costumes traditionnels des Rhodopes ont interprété avec une virtuosité extraordinaire une suite folklorique. Le 19 juin, est arrivée la confirmation officielle que cette interprétation des musiciens est reconnue par le Guinness des records. Ainsi les Bulgares ont battu le précédent record, établi par 240 cornemuseux écossais.

Dix-neuf minutes et 13 secondes a duré l’interprétation de fragments de 8 chansons des Rhodopes, qui a mis debout près de 4000 personnes au Palais national de la Culture. Le plus jeune cornemuseur avait 7 ans et ses premiers contacts avec cet instrument de musique difficile avaient commencé encore à la crèche. Le plus âgé des cornemuseux des Rhodopes avait 80 ans. La cornemuse bulgare kaba gaïda est le symbole des Rhodopes et on la trouve uniquement sur ces terres. Depuis l’antiquité jusqu’à nos jours sa voix accompagne tous les évènements importants dans la vie des habitants locaux – veillées, foires, noces, baptêmes, etc., ses sons puissants donnent la chair de poule à tous – petits et grands. A la différence de la cornemuse écossaise et de la djoura gaïda bulgare, qui produisent des sons plus hauts, la kaba gaïda émet un son plus grave. C’est le 10e record bulgare, inscrit dans le Livre Guinness des records. Mais c’est aussi le plus attractif – imaginez seulement - 333 kaba gaïda jouer en même temps ! Qu’est-ce que cela signifie pour la Bulgarie ?

« C’est encore une raison de fierté d’être Bulgare – commente les résultats pour Radio Bulgarie Internationale Sana Alsbey de la fondation « L’Art de Vivre », organisateur de l’événement. – Notre entrée dans le Livre Guinness des records représente une reconnaissance mondiale pour notre pays. Nous avons vraiment quoi montrer au monde – notre musique et nos traditions sont autant précieuses que celles de toute autre plus grande nation ».

Quelle a été la sensation, l’émotion du son puissant des centaines de cornemuses bulgares dans la grande salle du Palais national de la Culture ?

« La sensation était extraordinaire, surtout au lever du rideau – se souvient de l’euphorie le chef des gaïdari Kostadin Iltchev dans une interview pour RBI. - Quand le public a vu sur la scène les 333 musiciens, il s’est levé. Les applaudissements étaient si forts, qu’à un moment je ne pouvais plus entendre les sons des instruments. Les gens ont dit qu’ils n’avaient jamais vu et entendu pareille merveille dans leur vie. On criait dans la salle… »

Et pourquoi les organisateurs ont-ils choisi justement les kaba gaïda bulgares ?

« Le choix n’était pas facile – avoue Sana Alsbey. - Les kaba gaïda émettent un son unique, qui vous emporte profondément dans la montagne et tous ceux qui ont été témoins de ce record, ont vécu en live cette sensation – l’adrénaline nous a foudroyés. Les gaïda dévoilent la spiritualité profonde des Bulgares. »

Des dizaines d’ethnographes ont essayé de découvrir le mystère du son des Rhodopes. On a beaucoup écrit sur l’histoire et les origines de la kaba gaïda.

« La kaba gaïda ne connaît pas son âge, ni son créateur, mais elle apparaît en premier chez nous, dans les Rhodopes – explique avec fierté Kostadin Iltchev, qui est aussi chef de l’orchestre « Les 101 kaba gaïda ». Grâce à ses sons plus bas on chante plus facilement en son accompagnement. »

Comment arrive-t-on à synchroniser 333 joueurs de gaïda de différents coins des Rhodopes ? Même si les chansons sont populaires, ce sont des gens de différent âge, de différentes écoles et de différentes coutumes. « C’est une question de sensation » - explique avec simplicité la virtuosité de ses musiciens Kostadin Iltchev.

« Le secret de la synchronisation vient des joueurs de gaïda – ce sont des professionnels exceptionnels – ajoute Sana Alsbey. Tous les participants ont terminé des écoles de musique, ils ont tous une éducation musicale. Il faut savoir que la gaïda n’est pas du tout un instrument facile. Chacun d’entre eux a répété seul la suite. Les 333 musiciens se sont rassemblés et ont eu une répétition ensemble que le jour même de l’événement. Mais leur interprétation a été exceptionnelle, comme si l'on n'entendait qu'un seul instrument.»

Version française : Sia Karaguiozova

По публикацията работи: Tania Harizanova

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