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Elin Pélin, un peintre inégalé de la vie paysanne

Photo: lostbulgaria.com
Il y a des écrivains, qui n’ont pas les biographies pompeuses et n’ont pas fait des études prestigieuses, mais qui ont une lucidité d’esprit et un talent rare. Des écrivains qui donnent des réponses aux éternelles questions de la vie même dans leurs oeuvres les plus courtes. Un de ces écrivains bulgares, dont les oeuvres nous font revenir à la vie des Bulgares ordinaires des débuts du siècle précédent. Pour le lecteur ce ne sont pas des histoires au passé, car aujourd’hui encore notre société est confrontée à des problèmes sociaux identiques. Nous allons maintenant nous rappeler quelques moments intéressants de la biographie et de l’œuvre du classique de la littérature bulgare. Dans ce voyage dans le temps nous aurons comme guide Anna Tsvetkova - bibliothécaire au foyer de culture du village Baylovo, qui porte le nom de l’écrivain que nous vous présentons.

© Photo: Nikolay Métév

La maison natale d'Elin Pélin

“Elin Pélin, de son vrai nom Dimitar Ivanov est né le 18 juillet 1877 à Baylovo un petit village non loin de Sofia. Le futur écrivain grandit dans un milieu qui tient les études en grand respect. Adolescent, Dimitar voulait devenir artiste peintre, mais il n’est pas admis à l’Ecole de dessin. Alors, son pinceau devient la plume et il transmet ses messages par les tableaux qu’il dépeint dans ses oeuvres littéraires. Encore élève, il commence à écrire de la poésie et des récits. A cette époque, les écrivains bulgares avaient l’habitude de signer leurs oeuvres avec des pseudonymes. Et Dimitar était à la recherche d’un nom qui se termine par “in”. Par hasard il tombe sur une chanson folklorique, commençant par “Elin Pélin”. Il trouve qu’il sonne bien et c’est ainsi qu’il choisit son pseudonyme (le mot “pélin” signifie absinthe). Ses premières oeuvres importantes il commence à écrire à Baylovo.”

Elin Pelin devient instituteur dans son village natal, mais pas pour longtemps. Il décide de le quitter pour faire carrière dans la grande ville. Il part s’installer à Sofia, où il continue le métier d’instituteur dans un lycée, puis il part spécialiser en France.

De retour à Sofia il travaille à la Bibliothèque Nationale et plus tard devient conservateur du Musée d’un autre classique bulgare - Ivan Vazov. En 1940, il est élu membre de l’Académie bulgare des sciences et président de l’Union des écrivains bulgares.

Pour les jeunes lecteurs Elin Pelin reste un auteur favori avec les aventures de Jan Bibian – le héros qui a donné le titre de son livre pour enfants, qui est un conte fantastique. Ce livre est d’ailleurs édité en France, il y a une vingtaine d’années.
Les critiques l’appellent “chantre des peines paysannes”, “conteur des us et des coutumes”, “maître du récit”. Les personnages principaux de ses oeuvres sont les gens ordinaires avec leurs souffrances et leurs peines. Le décor de ses récits est la campagne, la nature où l’homme est confronté aux éléments. Elin Pelin, homme peu causant, voire taciturne dessine le village comme le gardien des valeurs patriarcales face au moral nouveau, venant de la grande ville.

L'oeuvre d' Elin Pelin le range parmi les grands écrivains bulgares. C’est un des auteurs les plus traduits - en plus de 40 langues. Selon Anna Tsvetkova le maître des mots trouvait son inspiration dans la source inépuisable qui est la vie dans les villages bulgares.

“La plupart de ses personnages ont leur prototype de Baylovo. Il aimait se balader à travers les forêts et les champs, où il rencontrait des gens différents, avec lesquels il discutait. Il observait et étudiait leurs tempéraments et caractères. Après beaucoup d’entre eux revivaient dans ses oeuvres. A l’époque où il était instituteur dans son village Elin Pelin rassemblait le soir les paysans et leur lisait ses récits. Souvent, certains se reconnaissaient dans ses héros ou entendaient quelques unes de leurs propres petites histoires.”

© Photo: Nikolay Métev

Le foyer de la culture de Baylovo avec la statue d'Elin Péline - un monument en hommage au grand conteur de la vie des paysans d'autrefois.  

L’homme qui savait montrer à merveille la vie et les traditions des paysans bulgares est un homme très respecté à Baylovo. En 1977 sa maison natale est restaurée et ouverte à tous ceux, qui aimeraient en ressentir l’ambiance. Le centre culturel édifié dans le village est un vrai monument en hommage à Elin Pelin, où est arrangée actuellement une exposition, consacrée à la vie et à l’œuvre de l’écrivain.

Aujourd’hui les oeuvres d’Elin Pelin, avec leurs thèmes universels, sont toujours aussi émouvantes car, pour reprendre les paroles de leur auteur: “Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’être humain et sa destinée”.

Version française: Sia Karaguiozova
По публикацията работи: Maria Pééva


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