La sociologue Mira Radéva et les challenges du métier

Publié le 25/09/12 à 11:40

Photo: BGNES

Pendant les quatre prochaines années la Bulgarie entre dans un véritable marathon électoral. L’année prochaine auront lieu les législatives pour la 42e Assemblée nationale. En 2014 nous allons voter pour les membres du Parlement européen, l’année suivante seront les élections municipales, et au mois d’octobre 2016 les Bulgares devront choisir le président et le vice-président de la République. Les études sociologiques seront au centre de l’attention de la société. Très souvent dans l’espace public on doute que les résultats annoncés soient interprétés et trop différents des résultats finals. Est-ce vrai ? A cette question nous répond Mira Radéva – directrice de l’Institut d’études sociales et de marketing MBMD, dans une interview spécialement pour RBI.

« Les conceptions sur la réalisation professionnelle des études sont évidemment très différentes chez les collègues, considère Mira Radéva. Une partie d’entre eux, et ils l’avouent publiquement, ne présentent pas les données brutes. Ils y apportent plus ou moins un sens supplémentaire. Il est vrai qu’en Occident on utilise aussi une méthode pareille. On considère même que c’est la virtuosité de la sociologie – de pouvoir prévoir les mouvements sociaux. Autre question importante qui se pose dernièrement est que les données des sondages de l’opinion publique influençaient des décisions de gouvernance. Moi, je dirais – et si elles n’influençaient pas, pour quelle raison les ferions-nous ? Le bon choix est le choix informé, quand il existe un équilibre entre les différents points de vue. Ce débat public devrait être clair au sein de la société. »
Mira Radéva n’est pas d’accord avec la thèse que le vote des électeurs est impulsif. Selon elle, les gens ressentent bien la fausseté et l’hypocrisie et ils misent sur de nouveaux joueurs, car ils cherchent la vérité. Quand leurs attentes ne sont pas réalisées, il est normal qu’ils soient déçus, et cela est arrivé plusieurs fois. La sociologue conteste fermement l’opinion du faible taux de participation des Bulgares. Voici ses arguments :

« Le dernier recensement en est une preuve, est persuadée Mira Radéva. On ne peut pas avoir 6 900 000 dans la liste électorale en même temps que le recensement de la population donne le chiffre de 7 300 000, y compris les nouveau-nés. Je ne peux pas comprendre pourquoi on n’introduit pas « l’inscription active » des électeurs, telle qu’elle existe en France, en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis. On ne fait nulle part des listes à la base de la registration des citoyens. Et tant que nous avons un type pareil de registration, on parlera toujours que les Bulgares ont une faible participation aux élections. »

La directrice de MBMD note l’activité montante chez les jeunes, qui s’organisent sur les réseaux sociaux. Selon elle, en Bulgarie l’opinion publique est active et politisée. Elle rappelle que les mouvements « Bloques » et « Les Anonymes » nulle part dans le monde n’ont pas su réaliser des modifications législatives sauf dans notre pays.

Version française : Sia Karaguiozova
karaguiozova@bnr.bg

По публикацията работи: Ilyana Raytcheva

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