Il y a cent ans, les pays des Balkans entraient en guerre

Publié le 01/10/12 à 08:32

La mobilisation générale a été décretée

Photo: lostbulgaria.com

Le 5 octobre, nous commémorons le centenaire de l’éclatement de la Première guerre des Balkans. Ayant retrouvé leur indépendance en 1878, 34 ans plus tard les Bulgares songent à poser à l’ordre du jour des grandes puissances d’Europe la question des droits des populations chrétiennes vivant dans l’Est de l’Empire ottoman. Les insurrections organisées localement dans les territoires en question, pas plus que les efforts de médiation diplomatique n’apportent guère de solution à ce problème. Toutes les options d’un règlement pacifique du différend ayant échoué, au début de 1912 la Bulgarie, la Serbie, la Grèce et le Monténégro concluent un pacte militaire dirigé contre l’Empire ottoman. A la mi-septembre, la tension commence à monter dans la région des Balkans, avec la mobilisation générale décrétée dans la plupart des pays et des injonctions de plus en plus insistantes, lancées par la Russie et l’Empire austro-hongrois à l’égard de la Sublime Porte.

En direction d'Edirne

Le 5 octobre, le tsar Ferdinand Ier de Bulgarie publie un manifeste solennel, par lequel il entend porter à la connaissance des Bulgares sa décision de déclarer la guerre à l’Empire ottoman :

« Mes chers compatriotes, durant les 25 années de mon règne, j’ai toujours cherché à atteindre le progrès, le bonheur et la gloire de la Bulgarie par des moyens pacifiques ... Mais, aujourd’hui, hélas, le destin en a décidé autrement ... Depuis notre Libération, voilà 35 ans, là-bas de l’autre côté des massifs du Rila et des Rhodopes, nos frères et sœurs souffrent et peinent à trouver une existence paisible ... Avec l’aide de Dieu Tout-Puissant, je déclare la guerre pour les droits des chrétiens de Turquie. »

C’est avec ce discours enflammé que le souverain bulgare sonne le début d’un conflit armé complexe, loin d’être gagné d’avance pour son armée. Pourvue de frontières très longues et difficiles à défendre, la Turquie décide de frapper la première pour neutraliser au plus vite ses voisins bulgares. Placée en infériorité numérique, l’armée bulgare doit, elle aussi, jouer la carte de la guerre-éclair. Les premières escarmouches ont lieu le 9 octobre 1912 en Thrace orientale – principal théâtre des affrontements. Les forces armées bulgares appliquent la stratégie de l’encerclement pour repousser l’armée turque et prendre le contrôle de la commune de Kırklareli. Il s’ensuit une marche victorieuse des Bulgares, qui s’emparent de la ville d’Edirne au cours d’une bataille d’anthologie. La Bulgarie engrange les succès militaires sur tous les fronts – à l’Est, mais aussi dans les Rhodopes et en Macédoine.

Pour les autorités bulgares, cette Première guerre balkanique commence avec des victoires incontestables. Mais la météo automnale, qui rend les routes impraticables, associée à l’épidémie de choléra qui sévit dans les rangs de l’armée, ne manqueront pas de mettre à rude épreuve la détermination des Bulgares dans leur aventure militaire.

Tsvetan Nikolov
nikolov.ts@bnr.bg

По публикацията работи: Vénéta Pavlova

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