Le Mystère des Voix bulgares passe de la scène à l’écran

Publié le 13/11/12 à 12:28

Photo: BGNES

Le Mystère des Voix bulgares passe de la scène à l’écran

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Qui ne connaît le « Mystère des Voix bulgares », ce cœur bulgare a capella formé en 1952 qui jouit d’une renommée mondiale, alliant répertoire folklorique traditionnel et arrangements modernes ? Et cette année, à l’occasion du Festival international du film, CINEMANIA, le public a de nouveau été émerveillé par ses interprétations grâce à un court-métrage titré « la Mélodie des Balkans », une rétrospective sur les débuts de ce chœur dont la Bulgarie est fière et sur les chemins de gloire, récoltée dans le monde entier au fil des années…

Le documetaire « la Mélodie des Balkans » est une coproduction entre la Suisse, l’Allemagne et la Bulgarie, orchestrée par le réalisateur Stephan Schwitert, un des grands noms des documents musicaux en Europe. Il y a 4 ans, ce dernier arrive à Sofia et présente devant les studios « AgitProp » la maquette du futur documentaire, consacré à Marcel Cellier, découvreur et parrain du « Mystère des Voix bulgares » et à son épouse, Catherine. Les explications de Martichka Bojilova, producteur côté bulgare du court-métrage :

« Je suis heureuse de pouvoir côtoyer toutes ces personnes qui ont beaucoup contribué à la diffusion de la musique de Bulgarie, Roumanie et de l’Europe de l’Est en général. C’est grâce à eux que mos mélodies et nos chansons « débarquent » et font la conquête du monde, allant droit au cœur de leur public qui s’arrache les albums. Quant au film, il ne relate pas chronologiquement l’histoire du chœur, il lève plutôt le voile sur certaines facettes peu connues du « Mystère des Voix bulgares », en accordant une grande place aux souvenirs de Marcel Cellier. Bref, c’est une tentative de décrypter le phénomène des voix bulgares. »

Un peu d’histoire quand même – le chœur est créé en 1952 comme le chœur de la Télévision et Radio nationale bulgare par Philippe Koutev. Les chanteuses sont sélectionnées dans les villages pour la clarté de leur voix. Elles reçoivent ensuite une formation intensive à la musique bulgare dont les racines remontent au temps des Thraces et du dieu thraces de la musique, Orphée qui vivait en terres bulgares. Le style est caractérisé par la diaphonie, et la dissonance (nombreux intervalles de seconde, septième et neuvième), l'échelle modale, le rythme syncopé, etc. et qui est totalement différent de la musique grecque ou ottomane.

Le film de Stephan Schwitert focalise l’attention des spectateurs sur un autre phénomène, que Marcel Cellier a aussi découvert, il s’agit du virtuose de la flûte de Pan, le Roumain Gheorghe Zamfir, que le public connaît de la bande originale de nombreux films « Il était une fois en Amérique » de Sergio Léone, le « Grand blond avec une chaussure noire » d’Yves Robert ou encore « Kill Bill » de Quentin Tarantino.
Pour en revenir à « la Mélodie des Balkans », la trame de l’histoire suit les traces de Marcel Cellier qui sillonne en long et en large la Bulgarie dans les années 70 et 80 du siècle dernier. D’ailleurs, depuis cette époque, il a visité notre pays plus de 50 fois. Et c’est en 1975 qu’il édite le premier album du « Mystère des Voix bulgares » et pour le deuxième en 1990, il se voit récompensé du prix Grammy. Les enregistrements sont entièrement réalisés à la radio et télévision bulgare, et il inclut dans ses albums d’autres chanteurs et musiciens bulgares, à savoir les ensembles « Philippe Koutev », « Pirin » et « Trakia », les chœurs des ensembles « Dobroudja » et « Rodopa ».

Mais le réalisateur du film essaye d’aller encore plus loin cherchant à connaître le sort de cette musique authentique après la chute du mur de Berlin et la disparition du rideau de fer. En clair, quelles sont les chances de survie de ce patrimoine immatériel que le monde entier nous envie…

« C’est sûr que la conjoncture y est pour beaucoup, poursuit Martichka Bojilova. - Même moi qui suis la productrice du film je sens les difficultés dans la communication de nos personnages. En Bulgarie par exemple, les chorales féminines se renouvellent très difficilement, elles intéressent très peu les jeunes générations de chanteurs obsédés par l’argent et les dimensions purement commerciales de l’art contemporain. Un art qui n’en est pas un, puisque tellement éphémère, vite oublié…Et je pense que nous devons tout faire pour préserver ce trésor du folklore bulgare dont le « Mystère des Voix bulgares » est le dépositaire. »

Disons pour conclure que le documentaire « la Mélodie des Balkans » a déjà été diffusé en Allemagne et en Suisse, avant d’être présenté dans quelques semaines à Amsterdam à l’occasion du Festival international du film documentaire.

Version française : Sonia Vasséva

По публикацията работи: Vesséla Krastéva

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