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Extrait de la collection de Radio Bulgarie

Ivan Denkoglu – quand le mécénat faisait ses premiers pas en Bulgarie

| Modifié le 15/05/20 à 20:27
Nichée au beau milieu des immeubles chics de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, une ruelle du centre-ville de Sofia évoque dans l’esprit des passants et des touristes arpentant les coins plus ou moins connus de la capitale, le nom d’une personnalité qui a marqué l’histoire du pays par la portée extraordinaire de ses œuvres caritatives. Il s’agit d’Ivan Denkoglu – entrepreneur et mécène, ayant légué la majeure partie de son patrimoine aux initiatives éducatives, dont il était le porte-drapeau à l’époque de la Renaissance. Rossitsa Stoyanova de l’Institut d’histoire auprès de l’Académie bulgare des Sciences, brosse le portrait de ce personnage au destin atypique et émouvant :

« Ivan Denkoglu ou Ivan Denkov, de son vrai nom, est né en 1781 au village de Balsha, situé aux abords de Sofia. Resté orphelin de père à un âge précoce, Ivan Denkoglu prend le chemin de l’exil en débarquant à Istanbul, avant de s’établir à Nizhyn, en Russie, où il se lance dans le commerce de marchandises avec l’Empire ottoman. Ces activités s’avèrent très lucratives et en l’espace de quelques années le jeune Bulgare se retrouve à la tête d’une impressionnante fortune. »

Au cours des années 1830, Ivan Denkoglu décide de déplacer le centre de ses intérêts à Moscou, d’où il dirige des opérations aussi diverses que le commerce de fourrures et les activités bancaires. Le fait de passer le plus clair de son temps loin de la patrie, ne l’empêche pas pour autant de mener à bien des initiatives caritatives au profit de l’éducation en Bulgarie :

« En 1834, il décide de créer une bourse d’études auprès de l’Université de Moscou, qui doit faciliter l’accès à l’enseignement supérieur en Russie pour les lycéens bulgares méritants. » – poursuit Mme Stoyanova. « Il est important de souligner que cette démarche contribue à recréer une élite culturelle et éducative au sein de la société bulgare – des personnalités historiques telles que Nikola Mihaïlovski, Sava Filarétov et Konstantine Guérov ayant décroché leurs diplômes universitaires justement grâce à l’appui financier d’Ivan Denkoglu. Cette bourse est complétée par un fonds semblable, mis en place un peu plus tard au lycée Richelieu à Odessa, pour subventionner les études secondaires d’élèves venus de Bulgarie. »

A ces œuvres de bienfaisance, s’ajoute la création d’une école à proximité de l’église Sainte-Nédélya, à Sofia – un autre projet financé et porté à bout de bras par Ivan Denkoglu. Il s’éteint en 1861 en laissant derrière lui l’image d’un authentique philanthrope et patriote :

« Les moyens financiers, mis à disposition de la Mairie de Sofia après la mort de Denkoglu, servent à financer de nombreuses œuvres caritatives. » – précisé Rossitsa Stoyanova.

Il serait sans doute difficile de citer toutes les institutions publiques qui ont pu profiter de la générosité de ce mécène, tant elles sont nombreuses. A commencer par les églises de la capitale, les écoles, les établissements pénitentiaires et les bibliothèques. Le lycée qui aujourd’hui porte le nom d’Ivan Denkoglu, témoigne de la reconnaissance des Sofiotes à l’égard de ce généreux donateur, dont le rôle au moment de la Renaissance n’a quasiment pas d’équivalent dans l’histoire de Bulgarie.

Tsvetan Nikolov
photos: archives

По публикацията работи: Milka Dimitrova

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