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Aleko Konstantinov – la conscience de tout un peuple

Photo: archives
Né il y a 150 ans à Svichtov – une petite commune située sur les rives du Danube, l’écrivain Aleko Konstantinov laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de la littérature bulgare. Grâce à son style inimitable, caractérisé par la touche d’humour qui accompagne une grande partie de ses œuvres, il se forge la réputation de pourfendeur de tous les maux qui gangrènent la société bulgare à la fin du XIXème siècle. Baï Ganio ( compère Ganio) – son personnage le plus célèbre, reste aujourd’hui encore le symbole de tous les travers de la société qu’Aleko Konstantinov condamnait ouvertement. Mais outre ses ouvrages au vitriol, il fut également le précurseur d’un loisir jusqu’alors inconnu sur nos terres, à savoir – le tourisme.

Ivélina Ivanova – directrice du musée dédié à la mémoire de cet auteur prolifique, nous raconte les débuts d’une personnalité que rien ne prédestinait à la pratique de l’art littéraire :

« Le père d’Aleko Konstantinov – Ivanitsa Konstantinov, né en 1818, fait fortune dans le commerce en Roumanie avant de rentrer au pays en 1861 pour y fonder une famille. De son union avec Tinka Hadjiivanova, il aura 4 enfants, dont Aleko est l’aîné. »

Depuis l’école de Hristaki Pavlovitch à Svichtov, jusqu'au lycée Aprilov de Gabrovo, du nom de son fondateur Vassil Aprilov, la plus célèbre école de l'époque – à l’adolescence, Aleko Konstantinov fait ses classes dans les meilleurs établissements d’enseignement de son temps.

« Peu après la Libération de la Bulgarie de la domination ottomane (en 1878), il part en Russie – à Odessa, où il fait des études de droit. » – poursuit Mme Ivanova. « Son diplôme universitaire en poche, il retourne en Bulgarie pour y travailler à la Cour régionale de Sofia. A ce moment-là, il est appelé sous les drapeaux pour défendre la Réunification du pays dans la Guerre serbo-bulgare. Sur le plan professionnel, Aleko Konstantinov gravit très vite les échelons et en 1886 il se voit proposer le poste de Procureur général près la Cour régionale de Sofia, avant de devenir Substitut du Procureur à la Cour d’appel de la capitale. Mais son bonheur n’est que de courte durée – en l’espace de quelques années, il doit affronter la mort de ses parents et de ses sœurs. »

Les épreuves s’accumulent pour lui quand il se retrouve sans emploi, après avoir refusé d’ouvrir une enquête contre un journal satirique – très critique à l’égard du Premier ministre bulgare de l’époque. Réintégré au Parquet et remercié de nouveau au gré des alternances politiques, Aleko Konstantinov finit par se consacrer exclusivement à l’écriture. En 1893, il se rend aux Etats-Unis à l’occasion de l’Exposition universelle. Ce voyage immortalisé dans un livre, marque un véritable tournant dans sa vie. Dans Chicago et retour, paru en 1894, il ose établir un parallèle entre l’Amérique flamboyante telle qu’il l’a vue lors de ses déplacements à Washington, à New York et à Boston, et la région des Balkans.

« Candidat malheureux aux législatives de 1894, Aleko Konstantinov figure parmi les fondateurs du Parti démocrate. » – précise Ivélina Ivanova.

Il trouve la mort en 1897 lors d’une embuscade qui avait pour cible son collègue du Barreau de Plovdiv Mikhaïl Takev.


Tsvetan Nikolov
nikolov.ts@bnr.bg

По публикацията работи: Milka Dimitrova


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