« J’ai fait mes études supérieures à l’étranger, mais malgré ces 6 ans d’éloignement, j’ai toujours eu une pensée pour la Bulgarie – je savais que j’y reviendrais un jour pour mener à bien un projet d’intérêt général. » Ces propos confiés au micro de Radio Bulgarie Internationale, appartiennent à Darine Madjarov, 25 ans, créateur de la plate-forme éducative http://ucha.se/ (en bulgare« j’apprends »). Diplômé en électronique et informatique d’une université allemande, en 2011 ce jeune Bulgare déménage en Belgique où il entame une thèse consacrée aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques – un projet qu’il abandonne au bout de trois mois seulement, pour rentrer en Bulgarie afin de donner corps à son idée basée sur le site web ucha.se. « Ce qui me motive, c’est l’effet positif de cette initiative qui s’avère bénéfique pour la société. En plus, cette plate-forme me permet d’adresser un message aux élèves bulgares, de les aider dans leurs travaux à l’école et surtout de leurs faire découvrir toutes les possibilités de développement offertes par notre pays. » – Darine Madjarov ne manque pas d’arguments pour défendre un projet qui pourrait susciter la méfiance de certains. Fin 2012, ses efforts sont couronnés de succès – ucha.se est élu meilleur site éducatif de l’année. Son idée est simple – aider les élèves à assimiler les matières scolaires d’une manière ludique. Le slogan du site – « Rapide, Facile, Intéressant » – illustre bien cette volonté de présenter le savoir-faire sous une forme plus abordable et plus compréhensible. Il évoque la genèse du projet ucha.se :
© Photo: archives personnelles
L'équipe est composée de jeunes gens à l'esprit créatif.
Quand j’étais étudiant, j’ai reçu une proposition de la part d’une entreprise allemande qui souhaitait réaliser des vidéos éducatives dans le domaine de la physique. Ce support pédagogique était semblable à celui utilisé sur mon site actuellement, mais fonctionnait de manière beaucoup moins efficace – rien que la mise au point d’une simple vidéo, demandait plus de 20 heures de travail. J’ai tiré les leçons de cette première expérience et j’ai essayé d’appliquer mes connaissances en pratique pour aider ma sœur qui, en dépit de ses excellentes notes à l’école, avait beaucoup de questions sur les matières étudiées. Ses interrogations sur tel ou tel point, m’ont inspiré pour créer la plate-forme scolaire. Alors, j’ai conçu quelques vidéos instructives qu’elle a montrées à ses copains de classe et à ses enseignants du lycée Aprilov à Gabrovo. Le succès a été immédiat et j’ai été sollicité pour en produire d’autres – j’ai commencé à publier toutes ces vidéos sur une page web dédiée. Le bouche à oreille a fait le reste – les premiers utilisateurs du site attiraient de nouveaux adeptes de cette méthode éducative et, au final, les médias ont découvert ce projet en contribuant à sa diffusion. »
En moins d’un an d’existence, le site ucha.se totalise 790 leçons interactives qui ont été visionnées plus de 1,1 millions de fois. Mathématiques, chimie, physique, biologie, histoire, géographie, bulgare et langues étrangères – la plate-forme propose un socle de connaissances, présentées de manière accessible et amusante. A l’heure actuelle, on peut y trouver l’essentiel des matières enseignées au collège et au lycée, mais Darine Madjarov ambitionne d’englober, à terme, l’ensemble du cursus primaire et secondaire – de l’école élémentaire jusqu’en terminale. Pour accélérer le développement du site, le jeune homme parvient à rallier à sa cause d’autres enthousiastes, si bien que son équipe compte désormais 16 membres. Alors que l’utilisation des outils pédagogiques est totalement gratuite, la maintenance de la plate-forme et la création de nouvelles vidéos nécessitent des moyens financiers conséquents. Darine Madjarov décide de solliciter l’appui du fonds d’investissement LaunchHub – son dossier reçoit le feu vert et il obtient 30 000 euros pour son projet, tandis que son nouveau partenaire institutionnel acquiert une participation dans le site ucha.se. En plus d’apporter des capitaux, le fonds met à disposition un programme de gestion, censé booster la croissance de la jeune société. « Aujourd’hui, chaque personne disposant de connaissances dans le domaine des technologies, peut créer de la valeur, tout en contribuant au bien-être général. » Il lève le voile sur le processus de production d’une vidéo éducative :
« Tout commence par une rencontre entre le réalisateur et l’enseignant. Ce binôme aura la responsabilité de préparer la leçon en question. Ensuite, un comédien devra transmettre les informations devant la caméra, en prenant soin de présenter la leçon de manière drôle. Les professeurs de demain, ne seront probablement pas des encyclopédistes, mais ils n’auront du succès auprès de leurs disciples, qu’à condition de pouvoir capter et garder l’attention de ceux-ci – encore plus que la quantité des informations maîtrisées, ces enseignants devront apprendre à intéresser les enfants et les adolescents. Nous avons réuni une équipe composée de personnes créatives, qui ont des idées. Ils savent dessiner et communiquer avec les enfants. En plus, nous avons attiré des enseignants expérimentés, ce qui fait un groupe de spécialistes assez sympa et hétéroclite. »
Dans le choix des thèmes développés sur la plate-forme ucha.se, Darine Madjarov applique les programmes scolaires approuvés par le ministère de l’Education – il se sert de l’ensemble des supports, utilisés par les enseignants bulgares. « On commence par étudier le manuel scolaire, s’en inspirer pour créer ensuite des leçons compréhensibles et ludiques » raconte-t-il avant d’ajouter :
« Je prends un exemple avec les équations linéaires – une matière, de prime abord, difficile à assimiler par les enfants. J’ai fait le pari de démontrer l’application en pratique de ces équations au moyen d’un jeu – un match de foot entre les équipes de Levski et de CSKA. Les mathématiques devaient permettre aux enfants de calculer le score de cette rencontre. Quand on voit le résultat réel d’un exercice scientifique, on se rend compte que les connaissances acquises à l’école possèdent une dimension pratique, peuvent être transposées dans la « vraie » vie. De nos jours, les élèves peinent à comprendre certaines matières, parce qu’ils n’y voient pas d’application concrète. C’est pourquoi, nos vidéos commencent systématiquement par une brève présentation de la portée pratique des informations ainsi proposées – nous expliquons pourquoi c’est important d’apprendre telle ou telle leçon. »
Les supports éducatifs créés par Darine et son équipe, trouvent de plus en plus souvent une place à l’école. « Ceci permet aux enseignants d’attirer l’attention des élèves, de rendre le processus d’apprentissage plus intéressant en donnant la priorité à la discussion en classe. » – explique-t-il. Pour lui, le niveau des professeurs en Bulgarie n’est en aucun cas inférieur à celui des enseignants travaillant dans d’autres pays ; pour preuve il invoque son expérience en Allemagne où il a côtoyé des étudiants venus de 91 pays – c’est à ce moment-là qu’il se rend compte des bons résultats obtenus par les Bulgares et les Roumains dans le domaine des sciences appliquées. Concernant le site ucha.se, il met en avant le module de suivi personnalisé :
« Chaque élève disposera d’un profil individuel et pourra avancer à son rythme. Alors que certains visionneront une seule fois une vidéo, d’autres pourront se la repasser pour mieux retenir les informations qui y sont abordées. Vous pouvez imaginer facilement un enfant qui se lance sur le site dès l’école primaire et l’utilise tout au long de son parcours scolaire. A chaque moment, il pourra bénéficier d’un retour qui lui indiquera ses points forts et ses faiblesses, en lui suggérant les exercices les plus appropriés pour perfectionner la maîtrise de telle ou telle matière. L’objectif reste toujours le même – obtenir des résultats tangibles. La plate-forme ucha.se présente également un intérêt pour les parents qui pourront contrôler les progrès de leur enfant à tout moment. »
Quels sont les projets d’avenir de Darine Madjarov :
« Je veux rendre le site accessible à tous les jeunes Bulgares. Leurs parents doivent être conscients de l’importance primordiale de l’éducation – il y a 30 ans, les résultats à l’école n’étaient pas déterminants. Bon ou mauvais élève, on était assuré de trouver un job, une fois le diplôme en poche. Aujourd’hui, la réalité est toute autre – le système étant extrêmement sélectif, seuls les meilleurs parviennent à s’intégrer, à survivre. Alors on ne doit pas attendre des résultats ex nihilo, on doit apprendre tous les jours, travailler pour y arriver. Et tout commence à l’école – c’est là que chacun doit faire ses preuves. »
Version française : Tsvetan Nikolov
nikolov.ts@bnr.bg
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