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La magie du site Roupité

Photo: imagesfrombulgaria.com
Le site Roupité est situé en Bulgarie du sud-ouest, à proximité du village éponyme, au pied d’une petite colline. Les gens du pays ont donné le nom de Kojouh planina à cette colline car sa silhouette rappelle un manteau sur les épaules. Le nouveau temple mémorial Sainte Petka se dresse sur le territoire du site Roupité où on dénombre également plusieurs sources d’eau minérale bouillante d’une température de 75 degrés. L’air ici est pur, la nature est belle pendant toutes les saisons.

Les sources thermales d’eau chaude, la beauté et le calme attirent sur ce pittoresque site des visiteurs pendant toute l’année. Mais le motif principal pour faire le voyage c’est le fait que le site est identifié à la prophétesse aveugle Vanga. De son vivant, elle affirmait que Roupité et la Kojouh planina recèlent de grands secrets sur le lointain passé. Selon elle, ce site était doté d’une énergie spéciale en mesure d’aider et de profiter aux êtres humains. Grand-mère Vanga, comme l’appelaient avec amour et respect les gens, y avait une modeste maison. C’est là qu’elle recevait les innombrables visiteurs bulgares et étrangers. Elle avait des milliers d’adeptes qui croyaient en ses dons de prévoir le futur, de donner des solutions à des problèmes de la vie, de donner des conseils contre les maladies, etc.

© Photo: imagesfrombulgaria.com

Le fleuve Strouma

Grand-mère Vanga avait financé l’édification de la chapelle Sainte Petka au début des années 90 du siècle passé sur le projet des architectes Bogdan Tomalevski et Lozan Lozanov. Les icônes de l’iconostase sont l’œuvre du grand peintre bulgare Svetlin Roussev qui fut un ami proche de Vanga. Les tableaux qu’il a peints se distinguent sensiblement des icônes canoniques et cela a provoqué de nombreux débats au sein des croyants et la désapprobation du Saint Synode. Les prêtres ont d’ailleurs longtemps refusé de consacrer la chapelle. Vanga elle-même a fait de grands efforts pour calmer les esprits avec l’argument que le site donne de l’énergie et inspire la foi à beaucoup de gens et que c’était ce qui comptait le plus pour elle.

© Photo: BGNES

En 1994, la chapelle a été consacrée et depuis le nombre des gens qui franchissent son seuil augmente sans cesse. Nombreux sont ceux qui font de petits dons pour le temple et fleurissent la tombe de Vanga qui est dans la cour. Le 15 août, date à laquelle l’Eglise orthodoxe bulgare célèbre la Dormition de la Vierge, à Roupité se tient une kermesse traditionnelle, on peut écouter de la musique folklorique interprétée par des chanteurs et des instrumentistes du pays.

© Photo: bg.wikipedia.org

Le site de Roupité a été formé après l’éruption d’un volcan qui s’est éteint il y a des millions d’années. C’est de cette manière qu’est apparue la Kojouh planina. Les vestiges qu’on trouve ici appartiennent à une des plus grandes villes de l’Antiquité sur le cours de la Strouma. Selon les inscriptions découvertes ici, il s’agit de la ville de Heraclea Syntica, mentionnée dans plusieurs sources de cette époque. La ville a existé du IVe siècle avant J.C jusqu’au VIe siècle de n.è. Sur ce même site plus tard a été fondée une agglomération qui est mentionnée dans les registres des impôts de l’empire Ottoman, empire qui a dominé la Bulgarie pendant cinq siècles. Les premiers documents de ce genre datent du XVe siècle. L’historien et juriste bulgare Guéorgui Strésov parle du village en 1891. Dans ses études géographiques et ethnographiques il décrit son emplacement exact. Selon lui, la population locale appelait la montagne voisine la montagne du roi Marco. Les gens racontaient des légendes sur le héros mythique le Roi Marco qui utilisait les grottes pour se cacher.

© Photo: imagesfrombulgaria.com

En 1962, la Kojouh planina est classée site naturel. En effet, les alentours de la montagne sont très intéressants pour les amateurs du tourisme écologique car ils peuvent observer des arbres et des animaux d’espèces rares, quelques unes desquelles figurent dans le Livre rouge de la Bulgarie. Le climat sur le site est méditerranéen transitoire ce qui permet à des espèces végétales et animales friandes de chaleur de se sentir à l’aise. Sur le site il y a également une station d’études ornithologiques qui observe les migrations des oiseaux.

© Photo: imagesfrombulgaria.com


Dans cette région de la Bulgarie il existe encore quelques sites historiques et naturels qui méritent d’être visités et qui font normalement partie d’un seul parcours touristique. Ceux qui apprécient les émotions ésotériques peuvent poursuivre leur périple vers le sud où se trouve le petit village de Zlatolist, où autrefois a vécu la bienheureuse Stoyna. Elle aussi était une prophétesse qui, toute petite avait perdu la vue. Elle aurait vécu toute seule dans l’église Saint Georges et elle aidait les gens avec sa conduite empreinte d’humilité et de dévouement aux autres. Tout près il y a Melnik, la plus petite ville de Bulgarie, connue pour son architecture de la renaissance et ses phénomènes naturels. Tout comme le monastère de Rojen et la ville balnéaire de Sandanski, le massif du Pirin et quelques autres montagnes. Les paysages naturels d’une grande beauté sont typiques pour toute cette région. 

Version française : Vladimir Sabev
sabev@bnr.bg


По публикацията работи: Albéna Bézovska


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