Ivo Ivanchev au sujet du centre de sauvetage des tortues terrestres

Publié le 03/04/13 à 11:13

Photo: www.geachelonia.org

Ivo Ivanchev est Sofiote, il a une formation musicale et il gagne sa vie comme musicien. Poussé cependant par son grand amour et intérêt de longue date vers les tortues, il réalise en 2002 son ancien rêve – d’ouvrir un centre de sauvetage des tortues terrestres. C’est le premier centre de ce genre en Bulgarie et dans les Balkans et il se situe dans le village de Bania dans la commune de Nessebar. Le centre a été mis en place grâce aux finances personnelles d’Ivo qui a également mis à sa disposition ses biens immobiliers dans le village. En 2007 il fonde la fondation Gea Celonia, la première organisation non gouvernementale dédiée à la protection des tortues. La fondation est reconnue par le ministère de l’Environnement et des eaux comme étant la seule possédant un permis de procéder à des recherches scientifiques sur le terrain en Bulgarie avec pour objectif la protection des deux espèces terrestres – la tortue grecque et la tortue d’Hermann.

« Le fait que les tortues sont une des espèces les plus menacées est peu connu. Près de la moitié des espèces sont menacées d’extinction. Dans le même temps ce fait n’attire pas suffisamment l’attention du large public et les problèmes à ce niveau ne sont pas très bien connus. La tortue est un animal très spécifique qui n’a pas de pareil dans la nature. On peut s’imaginer son évolution du moment où son squelette est à l’extérieur de son corps. Des centres semblables au notre fonctionnent dans plusieurs pays. En ce qui concerne l’Europe, je sais qu’il y en a en Grèce, en France, en Angleterre, en Italie ».

Le centre de sauvetage dirigé par Ivo Ivanchev n’est pas un zoo ou un site habité en permanence par les tortues, ce que beaucoup croient. Ici on héberge des tortues de tout le pays. « Pour commencer elles passent des examens, on les mesure et on les pèse, on les marque en incrustant un certain nombre de rayures sur leur carapace à l’aide d’une technologie spéciale. De cette manière, chaque tortue se dote d’un numéro d’identification individuel et elle est inscrite sur les registres. A son retour dans la nature, si elle est captée une seconde fois, on pourra immédiatement la reconnaître », détaille Ivo Ivanchev:

« Les problèmes viennent avant tout de la destruction des sites où les tortues habitent. C’est un problème qui ne concerne pas uniquement les tortues, mais en général la nature vivante. Mais en principe, vu que les tortues sont une espèce peu mobile, en cas de grands travaux elles sont les premières à être détruites. Depuis longtemps, des traditions et des croyances stupides font qu’on ramasse des tortues et qu’on les tue pour les manger ou pour préparer de prétendus médicaments. En réalité, tout cela est faux, mais les mythes sont un fait. Il ne faudrait pas non plus oublier le trafic de tortues dans le but de les élever à la maison. Nombreux sont ceux qui ont des tortues à la maison mais rares sont ceux qui savent que ceci est illégal et que c’est une espèce protégée. La tortue est un animal bien intentionné, très gentil mais qui tient beaucoup à sa liberté et c’est pour cela que quand il est enfermé à la maison il souffre beaucoup. Une grande partie des tortues que nous accueillons dans le centre ont subit des souffrances ou ont été blessées sur les routes, au cours de travaux de construction. Il y a également des tortues qui ont été saisies par les autorités ».

Les efforts du jeune enthousiaste ne se bornent pas uniquement au sauvetage d’exemplaires trouvés et blessés. Il a également pour objectif de porter à la connaissance des gens des informations sur les tortues, de leur mode de vie et de leur population en Bulgarie. Au terme d’une correspondance internationale avec plusieurs organisations étrangères, en 2009 Ivo Ivanchev obtient le droit de réaliser un petit projet de centre de visites financé par le Fonds mondial écologique de New York. Le centre est doté d’équipements pour des présentations, il accueille des écoliers, on y donne des conférences. Ivo Ivanchev a réalisé un second projet au niveau d’une étude comparative des tortues. Le financement est assuré par le fonds anglais People’s Trust for Endangered Species sur la protection de deux espèces de tortues terrestres du littoral méridional de la mer Noire.

Version française : Vladimir Sabev
sabev@bnr.bg

По публикацията работи: Diana Hristakiéva

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