Le Club du khoro : le folklore bulgare enchante la capitale de l’Europe

Le Club du khoro à Bruxelles réunit des amateurs de la danse traditionnelle bulgare, de différents horizons et de différentes nationalités. Cette initiative est l’œuvre de Maria Ivanova – traductrice dans les institutions européennes qui, à ses heures perdues, initie petits et grands à la chorégraphie du khoro – la farandole bulgare. Les adeptes de ce passe-temps assez original, se retrouvent deux fois pas semaine pour danser et apprendre de nouveaux pas. Tous ces danseurs amateurs participent aussi à des compétitions, organisées depuis deux ans sous forme de concours de danse.

« Ces événements sont la suite logique de nos efforts depuis près de cinq ans, de promouvoir le khoro. » – explique Maria Ivanova. « L’institution, dans laquelle je travaille, a mis à disposition une salle au profit de notre club. Nous sommes ouverts à tous ceux, qui s’intéressent aux danses traditionnelles bulgares. Au départ, on était peu nombreux mais, petit à petit, l’idée a pris de l’ampleur et aujourd’hui on compte une centaine de participants, dont quatre enfants de plus de 11 ans. Malheureusement, il ne nous est pas possible de prendre en charge les plus petits, malgré le grand nombre de demandes en ce sens. Notre répertoire s’enrichit de jour en jour au point de commencer à chercher un local plus grand, dans lequel nous pourrons interpréter davantage de danses différentes. Nous avons tenté d’utiliser à cet effet l’un des restos bulgares à Bruxelles, mais l’endroit s’est révélé inapproprié pour cet exercice ludique. C’est à ce moment-là qu’un de nos meilleurs danseurs – un Belge amoureux du folklore bulgare, nous a suggéré de louer une salle. L’idée a suscité beaucoup d’enthousiasme chez nos amis des réseaux sociaux. A chaque fois, je précise qu’il ne s’agit absolument pas d’un rendez-vous bulgaro-bulgare, mais d’un événement consacré au khoro et ouvert à tous. »

Ces soirées dansantes, inspirées par le folklore de la Bulgarie, gagnent très vite en popularité et attirent plus de 200 participants :

« En février 2012, nous avons organisé la toute première édition de notre rencontre folklorique. » – poursuit Mme Ivanova. « Le succès de cette initiative a dépassé toutes nos attentes. Nous avons dû refuser du monde, parce que la nouvelle salle ne pouvait pas accueillir tous les gens venus danser le khoro. Quelques mois plus tard, on s’est retrouvé de nouveau pour un concours de danse et, là encore, la salle était bondée. A chaque fois, nous essayons d’apporter quelque chose de nouveau à notre programme – c’est ainsi, que nous avons décidé de créer une chorale, qui interprète des chants folkloriques bulgares. En décembre 2012, on a organisé un concert avec la chanteuse Milena Karadjova, accompagnée sur scène par deux musiciens professionnels. Inutile de vous dire, qu’à la fin de ce spectacle, nous avons improvisé un grand khoro ! »

Le 13 avril dernier, les danseurs du Club du khoro de Bruxelles, ont pu réaliser un des leurs plus grands rêves, en prenant part à un concert, sous les sons d’un orchestre professionnel. Nédialko Nédialkov (kaval), Anguel Dimitrov (guitare), Stoyan Yankoulov (percussions) et Stoïmenka Outchikova – chanteuse folklorique, arrivent spécialement de Sofia pour participer à un spectacle, mis en place par les organisateurs du Festival de la culture bulgare à Bruxelles, intitulé « Des sources du folklore bulgare au jazz ». La première partie du concert faisait la part belle au folklore musical de différents pays européens, alors que la deuxième partie a été consacrée à la danse, avec l’accompagnement de l’orchestre bulgare.

« En août 2012, je me suis produit en concert à Tournai, en Belgique, avec un projet de Jordi Savall. » – raconte Nédialko Nédialkov. « J’ai été agréablement surpris de voir dans le public Zlatina Rousséva – la directrice du Festival de la culture bulgare à Bruxelles. »

C’est d’ailleurs Mme Rousséva, qui lance l’idée d’organiser un concert avec de la musique folklorique bulgare dans toute sa diversité :

« J’ai été vraiment impressionné par la liste des khoros, dansés par les membres de ce club folklorique. » – précise Nédialko Nédialkov. « Ils ont un répertoire diversifié avec des danses traditionnelles, représentatives des différentes régions bulgares. Tcha Limberger – un musicien touche-à-tout, très doué pour la guitare et le violon, s’est joint aussi à cette initiative. Par la suite, j’eu l’occasion de travailler avec lui sur plusieurs projets de Jordi Savall. C’est un artiste exceptionnel et un très sympa. Les danses bulgares suscitent l’intérêt partout – aux Etats-Unis, en Allemagne, au Japon. »

Ce concert avec orchestre, organisé par le Club du khoro à Bruxelles, a été relayé à souhait par les internautes sur les réseaux sociaux. Ils ont été subjugués par la fusion entre la danse et le son dans un tourbillon de musique folklorique qui a réunit environ 450 personnes, dont de nombreux Belges. Une Portugaise confie pour sa part, vouloir apprendre à danser le khoro pour se préparer pour son mariage à un Bulgare, les danses traditionnelles étant un élément important de la cérémonie matrimoniale.

Version française : Tsvetan Nikolov
nikolov.ts@bnr.bg

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