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Agenda de la saison archéologique 2013

La saline - vestige de la cité préhistorique datée de plus de 6500 années, complexe d'archéologie de Provadia
Photo: archives
La Bulgarie est parmi les pays les plus riches en héritage archéologique sur le vieux continent. Cet été également, les chercheurs s’efforceront de découvrir la vérité sur le passé sur nos terres sur plusieurs sites. En fait, une partie des fouilles ne connaît pas de saison et elles durent pendant toute l’année. Il s’agit notamment des fouilles de sauvetage sur les grands chantiers des autoroutes, des lignes de chemin de fer, des gazoducs et autres.

« Ces fouilles durent normalement pendant toute l’année malgré notre volonté de voir les investisseurs tenir compte du fait que l’archéologie est quelque chose de très difficile en hiver, explique au micro de RBI le prof, Boni Petrounova, vice-directeur de l’Institut national d’archéologie avec un musée de l’Académie des sciences bulgare. Mais nous devons nous plier à leurs exigences et nous nous efforçons en grandes lignes de faire les prospections nécessaires et les fouilles préliminaires dans les délais qui leur conviennent. L’autre grand groupe de fouilles est constitué par les fouilles planifiées. Elles sont conduites conformément à des projets scientifiques concernant des sites de la préhistoire jusqu'à la fin du Moyen âge. Il s’agit notamment de localités, de nécropoles, de forteresses, de villes. Une grande partie de ces sites est bien connue par le grand public ».

© Photo: BGNES

Perperikon


On pourrait à ce titre mentionner les salines de Provadia qui sont depuis longtemps étudiées par le prof Vassil Nikolov. La saison dernière il y a trouvé une localité vieille de plus de 6500 ans qui est considérée comme la plus ancienne ville en Europe. Et ce n’est pas dû au hasard car à cette époque on considérait le sel comme l’or des hommes. Récemment, l’équipe du prof. Nikolov a prospecté la région de la ville de Svilengrad par où passera l’autoroute Maritsa et il a révélé une grande localité du culte. On y a découvert des nombreux équipements pour le culte. Il est important de noter que sur ce site des rituels ont eu lieu à partir du 6e millénaire avant J.-C. jusqu’au Moyen âge. La ville rocheuse de Perpérikon dans le massif des Rhodopes peut également se vanter d’une histoire millénaire. Les fouilles là-bas continuent cette saison également.
« Notre travail n’est pas de la science pure et abstraite pour le plaisir esthétique et spirituel, souligne Boni Petrounova. Notre travail concerne directement les opportunités de redonner vie à plusieurs régions du pays. Je mentionnerais la région de la ville de Kardjali où les fouilles sont l’œuvre de Nikolay Ovtcharov. Au fil des années il a révélé la ville de Perpérikon ce qui lui a valu une telle notoriété qu’il a été reconnu par National Geographic et que la Bulgarie est devenue une destination archéologique connue par de nombreux étrangers qui la visitent avec plaisir. Mais ce chemin est long et il n’est pas uniquement le fruit de l’archéologie. Il dépend également de la publicité, de l’aménagement des sites, du financement et de la socialisation des fouilles. En fait, telle devrait être la politique par rapport à tous les monuments en Bulgarie ».
« Nous avons fait le nécessaire pour ne pas interrompre les fouilles dans les anciennes capitales bulgares: Pliska, Preslav et Véliko Tarnovo, ajoute la prof. Petrounova. Au cours de cette saison les fouilles des villes romaines se poursuivront. L’année dernière notre pays a accueilli le 22e Congrès Limes – pendant des centenaires le Danube a été un limes, c’est-à-dire une frontière de l’Empire romain. Les rapports présentés à ce congrès par les chercheurs bulgares ont été hautement appréciés.

Kaliakra...

Au cours de l’actuelle saison archéologique Boni Petrounova reprendra ses fouilles près du pittoresque cap Kaliakra en mer Noire. Autrefois, il y avait ici une ville thrace antique, au 14e siècle la localité devient la capitale de la principauté de Dobroudja. Ces dernières années les archéologues ont fouillé la partie la plus large du cap, ensuite – la ville elle-même. Ils ont étudié l’église de la Sainte Mère Divine où ils ont trouvé une riche nécropole avec plus de 30 objets d’or. « A cet endroit visiblement étaient enterrés les nobles, l’aristocratie de Kaliakra », explique Mme Petrounova.

« Nous avons l’idée cette année de poursuivre les fouilles du terrain autour de l’église de la Sainte Mère Divine et une autre église, poursuit Boni Petrounova. A cet endroit nous sommes tombés sur un édifice très intéressant, habité peut-être pendant un certain temps par des Tatars. Pourquoi cet édifice est-il intéressant ? Peu nombreux sont ceux qui savent qu’entre le prince Dobrotitsa, qui donne le nom à la Dobroudja, et son fils Ivanko il existe un grand conflit familial. Le fils n’a cependant pas le courage de se dresser contre son père qui est, pour sa part, une des personnalités médiévales les plus intéressantes. Son petit Etat est soit l’allié, soit l’ennemi des plus grandes puissances de cette époque. Or, cela n’a été possible que grâce au soutien des Tatars. C’est un fait peu connu en dehors de nos milieux ».
Les sites archéologiques mentionnés jusque-là ne font qu’une partie des nombreuses fouilles en Bulgarie. En effet, rien que l’année dernière 350 sites archéologiques ont été prospectés. Au début de l’année prochaine on fera le bilan au cours de l’actuelle saison archéologique.

Version française : Vladimir Sabev
photos: archives

По публикацията работи: Vénéta Pavlova


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