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1er novembre : Journée des Lumières...

Liturgie sur le parvis de la cathédrale Saint Alexandre Nesvki le 1er novembre 1927 en présence des écoliers et des étudiants de toutes les écoles de la capitale, des cadets de l'Ecole militaire et des Sofiotes.
Photo: stara-sofia.com
En ce 1er novembre, les Bulgares rendent hommage à tous les esprits éclairés et érudits de la nation, désignés par le terme générique des Lumières. Mais qui sont ces élus que nul ne conteste ? Des fonctionnaires d’Etat ou de gouvernement, certainement pas ! Même si le moteur de recherche Google dans sa version allemande les désigne en tant que tels, ce qui est compréhensible, les Lumières faisant sans aucun doute partie de l’ordre et de l’ensemble des normes qui font qu’un pays soit réglé comme une horloge.

Et pourtant, il nous est difficile à nous Bulgares de revêtir notre patriarche de la littérature Ivan Vazov, par exemple, du costume du fonctionnaire. Alors contentons-nous de dire que les Lumières d’une nation, ce sont ses leaders, tels qu’ils sont considérés en Grande-Bretagne. Des hommes et des femmes dont la mission première consiste à donner une priorité au savoir et à l’apprentissage de l’histoire nationale, formulés dans la langue maternelle correcte et précise et qui nous inculquent le respect de l’esprit et de la culture nationales.

© Photo: stara-sofia.com

Le défilé des écoliers et des étudiants à l'occasion du 1er novembre: Sofia 1935 

A l’époque d’après la libération de la Bulgarie du joug ottoman de 5 siècles, aussi bien les intellectuels que les Bulgares lambda étaient conscients de l’exploit des écrivains et révolutionnaires, mobilisés corps et âme dans la lutte de libération du pays de l’oppression étrangère. Il suffit de citer Saint Jean de Rila, patron céleste de la Bulgarie, symbole de dévouement, d’amour du prochain et de patriotisme que les Bulgares vénèrent à juste raison.

Mentionnons au passage les fonctionnaires du ministère de l’Education nationale qui le 28 juillet 1922, publient le décret qui officialise et proclame le 1e novembre journée des esprits vifs et éclairés du pays, une occasion de rendre hommage aux grands Bulgares bâtisseurs de la Bulgarie contemporaine. C’est le 3 février 1923 que le Tsar Boris III appose sa signature au bas du décret qui institutionnalise la Journée des Lumières.

Après 1945, des fonctionnaires rigides et obéissants entrent de nouveau dans le feu de l’action et suppriment cette journée et ce vide dure jusqu’en octobre 1992, lorsque de nouveaux des fonctionnaires publics votent des amendements au Code du Travail, adoptés par la 36e Assemblée nationale qui dépoussière la Journée des Lumières et lui redonne ses lettres de noblesse. Depuis lors, le 1er novembre est un jour férié pour les établissements d’études en Bulgarie. Bien plus, depuis 2002, une cérémonie solennelle de levée du drapeau tricolore est organisée tous les 1er novembre au siège de la Présidence de la République, là où patrouille la garde nationale.

De nos jours, les choses ont changé et la vie a métamorphosé les humains et leurs valeurs. Si bien que la société bulgare semble ne pas trop se préoccuper de l’héritage spirituel des Sages de la nation. Le matérialisme et le consumérisme rognent sur la culture et remettent en question les fondamentaux que nous ont légués nos anciens. Les Lumières d’aujourd’hui brillent aux yeux des autres par leur richesse ostentatoire, leurs 4x4 rutilants et rugissants, leurs immenses résidences et la suite obséquieuse de pédagogues particuliers qui officient auprès de leur progéniture. Ils font partie des people qui ne ratent pas la moindre réception ou soirée mondaine…

Les lumières d’aujourd’hui ne sont pas en mesure d'allumer notre lanterne et leur éclat n’est qu’un artifice au destin nébuleux …

Version française : Sonia VASSEVA
По публикацията работи: Anton Mitov


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