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Un triptyque de saints auréolés…

Le 6 décembre, c'est la saint Nicolas et au menu la carpe farcie est de rigueur...
Photo: archives

Le dernier mois de l’année est placé sous le signe des festivités et célébrations qui culminent le 25 décembre avec la naissance de Jésus-Christ et le jour de Noël. Un vrai chapelet de coutumes et de réjouissances qui chaque jour mettent à l’honneur un saint et ses pouvoirs protecteurs sur les uns et les autres… Et en ce premier week-end de décembre, nous rendons hommage par la chanson à Sainte Varvara /ou Barbara/, suivie de Saint Spas, patron des boulangers pour arriver enfin le 6 décembre à la jolie fête de saint Nicolas que le monde chrétien honore partout dans le monde.

D’après un dicton populaire, Sainte Barbara fait bouillir la marmite, Saint Spas met au four le pain et Saint Nicolas accueille avec tous les honneurs les invités et autres convives. Une chose est sûre, ce trio de saints marque le début de l’hiver, le vrai, avec toute sa froidure et son lot de journées pluvieuses, voire neigeuses…Justement, le 4 décembre, l’Eglise orthodoxe célèbre le martyre de Sainte Barbara qui aurait vécu au milieu du 3e siècle sous le règne de l’empereur Maximien. Pour protéger sa virginité ou lui éviter le prosélytisme chrétien, son père l’enferma dans une tour à deux fenêtres. Mais un prêtre chrétien, déguisé en médecin, s’introduisit dans la tour et la baptisa. Au retour du voyage de son père, Sainte Barbara lui apprit qu’elle avait adopté la foi chrétienne et que pour célébrer cet acte elle avait percé une troisième fenêtre dans le mur de sa tour, représentant la Sainte Trinité.
Furieux, le père mit le feu à la tour. Barbe réussit à s’enfuir, mais un berger découvrit sa cachette et avertit son père. Ce dernier la traîna devant le gouverneur romain de la province, qui la condamna au supplice. Comme la jeune fille refusait d’abjurer sa foi, le gouverneur ordonna au père de trancher lui-même la tête de sa fille. Mais à peine avait-il décapité sa fille qu’il fut aussitôt châtié par le Ciel et mourut frappé par la foudre.
Dans le calendrier populaire des Bulgares, Sainte Barbara est considérée comme la protectrice des enfants à qui elle évite de contracter la rougeole. Pour apitoyer la sainte, le 4 décembre, les mamans font bouillir du blé qu’elles parfument au miel avant d’en offrir un bol à la famille et au voisinage. Elles confectionnent aussi des pains rituels à base de pâte pochée qu’on fait tremper dans de l’eau bouillante avant de la faire cuire au four. La galette de pain est encore une fois napée de miel et tout le monde a droit à son morceau bien croustillant.
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D’après les croyances populaires, le lendemain de la Sainte Barbara, les chrétiens orthodoxes rendent hommage à son frère, Saint Sava qui a vécu au 5e siècle. Né dans la région de Cappadoce, issu d’une famille de notables, son père était militaire et la famille voyageait beaucoup. A 17 ans, il décide d’endosser la soutane au grand dam de sa famille. Après la mort de sa famille il légua tout son héritage aux bonnes œuvres et fit construire des monastères et des hôpitaux. Saint Sava est considéré comme le patron des boulangers et la tradition veut que l’on confectionne du pain maison le 5 décembre. Un rituel est également pratiqué contre la stérilité des femmes. Dans certaines régions montagneuses, Saint Sava est censé protéger les habitants contre les loups.
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Et si Sainte Barbara et Saint Spas sont des fêtes plutôt intimes et moins suivies, personne ne reste indifférent et se joint à la fête générale le 6 décembre, jour de Saint Nicolas. Le maître absolu des mers et des océans, des tempêtes et des naufrages…Dans la mythologie des chrétiens, il est représenté comme un homme jeune et grand, dote d’une force exceptionnelle qui tire les rênes du monde marin. L’église célèbre sa mémoire, et comme nous sommes en plein carême de Noël, elle tolère quand même la dérogation de servir à table du poisson.

La Saint-Nicolas est une fête inspirée d'une personne ayant réellement vécu, Nicolas de Myre. Né à Patara au Sud-ouest de l'actuelle Turquie (à l'époque Asie mineure) entre 250 et 270, il fut le successeur de son oncle, l'évêque de Myre. De son vivant, Nicolas de Myre fut le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles. Il fut bienveillant et généreux.
En Bulgarie, en plus d’être le patron des marins, Saint Nicolas est aussi considéré depuis quelques années comme le saint protecteur des banquiers et de la finance. Une chose est sûre, sa fête donne lieu à de nombreuses réjouissances et marque le début du cycle des jolies fêtes de Noël et du Jour de l’An…

Présenté par Sonia Vasséva




По публикацията работи: Albéna Bézovska


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