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A la charnière entre l’ancien et le nouvel an...

Photo: Photo:BGNES
Nous sommes déjà à quelques heures de la nouvelle année ! En ces moments, on est tous remplis d’espoirs et de nouvelles attentes. Cette nuit de fête, chacun s’adressera en secret aux forces invisibles auxquelles il croit pour formuler ses voeux, pour soi-même et pour ses proches. C’est ainsi depuis toujours. Nos ancêtres concentraient toute leur énergie spirituelle pour franchir, une fois de plus, la frontière vers l’inconnu. Ils répétaient des rituels magiques en respectant les moindres détails, dans l’espoir d’obtenir la bénédiction, de se protéger eux-mêmes et leur famille, la maison et toute la communauté. Et dans des moments pareils de transition, comme si une petite partie de cette mémoire de famille ancestrale se réveille en nous, mystérieusement.

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Chez nous, le premier jour de l’année est appelé aussi Sourvaki. Le nom vient d’une tradition d’antan, le sourvakané, qui perdure de nos jours et qui a lieu à la veille du Nouvel An quand des enfants et des jeunes (les sourvakari) vont de maison en maison et chantant, pour invoquer santé, prospérité et longue vie et en tapotant avec une branche de cornouiller décorée de pop corn, de fruits séchés, de fils de laine rouge (la sourvatchka) le dos de chaque membre de la famille. Le même jour, l’Eglise orthodoxe marque le Jour de Saint Basile le Grand ou Vassilyovden.

Selon les visions mythologiques de notre peuple, Noël et Sourvaki - les deux plus grandes fêtes à la charnière entre l’ancienne et la nouvelle année, font partie des jours dits “sales”. C’est la période des douleurs d’enfantement de la Vierge, qui commencent le Jour de Saint Ignace d’Antioche (le 20 décembre). Elle comprend aussi Noël (le 25 décembre), quand l’Enfant-Dieu vient au monde, et se termine le jour de la Théophanie ou Yordanovden (le 6 janvier), quand Jésus-Christ est baptisé. L’ensemble des rites accompagnant les fêtes tout au long de cette période de transition sont structurés par plusieurs processus de transformation - de l’ignorance vers le savoir, du chaos vers l’ordre, de l’obscurité vers la lumière. Les rituels traditionnels à la veille de Sourvaki sont quasiment les mêmes que ceux du Réveillon et de Noël. Une des principales différences, c’est qu’à la veille du 1er janvier, le repas est bien copieux et la viande en abondance.

Le 31 décembre, tôt le matin, les femmes pétrissaient d’abord la pâte pour les pains rituels. Juste après, sans se laver les mains, elles sortaient dans la cour pour toucher chaque arbre fruitier, chaque ruche, tout ce qui sert à nourrir et vêtir la nombreuse famille. Dans certaines régions de notre pays, on pratique toujours ce geste symbolique qui appelle l’abondance. En ce qui concerne les pains rituels, chaque région a ses traditions. Outre le pain rond traditionnel décoré d’éléments symbolisant la santé et la prospérité, les femmes préparaient encore quelques produits à base de pâte. Mais l’incontournable parmi eux, et elle le reste, aujourd’hui encore, est la banitsa, un feuilleté au fromage, avec des vœux.

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La banitsa avec les souhaits personnalisés....
Dedans, entre les feuilles filo, la maîtresse de la maison met des branchettes de cornouiller qui correspondent, selon le nombre des bourgeons, aux différents voeux qu’elle formule pour tous les membres de la famille. Puis chacun choisit sa part. Les voeux sont en général liés au travail et aux espoirs de la famille - santé, mariage, argent, beaucoup d’agneaux au printemps, des champs pleins de blé, etc.

« Joyeuse année ! Epis doré dans les champs, pomme rouge dans le jardin, maison pleine de soie ! ... Ce sont les mots incontournables que les Bulgares prononcent dans les premières heures de la nouvelle année, où qu’ils se trouvent. Et selon la coutume, ce sont les mots obligatoires que déclament avant tout autre voeu les sourvakari en tapotant avec la sourvatchka le dos de tous ceux qu’ils rencontrent en chemin. Quelques mots sur la sourvatchka, cette branche de cornouiller qui a su garder sa place dans la fête du Nouvel An et quasiment dans chaque maison, surtout là où il y a des enfants. En se tournant vers les traditions, on préfère la décorer soi-même, avec des fils de laine multicolores, des fruits secs, des guirlandes de pop-corn, et autres produits naturels qui symbolisent la santé et l’abondance. Le choix de l’arbre n’est pas par hasard. Dans les croyances populaires, le cornouiller est un symbole de force, de santé et de longévité. Et c’est ce que nous apporte le contact avec cet arbre, mais aussi des voeux de bonheur et de prospérité, de paix et d’amour aux hommes du monde entier!

Bonne et Heureuse Année!

Version française: Sia Karaguiozova
karaguiozova@bnr.bg
По публикацията работи: Albéna Bézovska


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