Du jamais vu ou plutôt du jamais bu ! La Bulgarie n’avait jamais produit de vins d’une si bonne qualité !

Cette constatation a été formulée par Radoslav Radev, président de la Chambre nationale de vitiviniculture. Selon lui, le secteur du vin en Bulgarie a été révolutionné pendant les deux dernières décennies surtout grâce aux subventions accordées au titre de la Politique agricole commune. Cet argent a contribué à renouveler les vignobles et à moderniser les équipements vétustes :

« Nous avons accompli des avancées considérables en matière de vitiviniculture et de vinification, dit Radoslav Radev. Nous avons investi des fonds importants pour introduire des technologies modernes dans la production. Et voilà que grâce à toutes ces mesures, la Bulgarie produit aujourd’hui un vin de qualité. Il ne faut pas non plus passer à la trappe le rapport qualité-prix que nous proposons sur le marché. »

Reste à faire parler du vin bulgare dans le monde entier !

Les personnes engagées dans le secteur viticole bulgare sont conscientes du fait que la Bulgarie n’a pas aujourd’hui la capacité d’être dans le top 5 des principaux pays exportateurs de vins comme cela était le cas dans les années 70 et 80 du siècle dernier, en est persuadé l’expert. La concurrence des nouveaux venus comme l’Argentine, le Chili, l’Australie et la Nouvelle-Zélande a bouleversé l’hégémonie du Vieux continent. En cette même période la Bulgarie traversait une lourde crise politique et économique après la chute du communisme en 1989. Et bien sûr cela a donné des conséquences structurelles néfastes dans tout le secteur. Notre pays a perdu de grands marchés traditionnels dans le camp communiste et en a remporté d’autres.

"L’exportation de vins bulgares au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves a atteint son pic dans les années 90. Cette période florissante a été suivie par une forte chute due à l’apparition des vins du Nouveau monde, une tendance qui a touché non seulement la Bulgarie mais aussi des producteurs traditionnels comme la France et l’Italie."

Toujours est-il que la Bulgarie est porteuse des traditions des pays du « Vieux monde » auxquelles elle ajoute son savoir-faire et le sens de l’innovation, propres aux nouvelles stars du millésime, ce qui est tout à son honneur :

" La Bulgarie fait justement partie des pays du Vieux monde. Le désir d’innover, nous l’avons acquis des pays émergents, explique le président de la Chambre nationale du vitiviniculture."

Aux dires de Radoslav Radev, l’engouement pour les vins modernes est arrivé à son point culminant peu après 2000. Puis on a observé un retour progressif aux goûts traditionnels.

Heureusement la vitiviniculture bulgare vit une renaissance et commence à regagner ses positions perdues.

"Notre plus grand client reste la Russie, dit Radoslav Radev. Pendant les quelques dernières années, la Bulgarie commence à se positionner dans le segment haut de gamme. C’est pareil pour la Pologne et la Tchéquie qui redécouvrent les vins bulgares."

Les quantités à destination de l’Europe occidentale sont plus modestes. Des marchés énormes comme la Chine et l’Inde s’annoncent très prometteurs. Grâce au financement de l’Union européenne, la Bulgarie tente de faire une promotion de ses vins aux Etats-Unis, en Suisse, à Singapour, au Japon et au Vietnam.

L’année 2013 était particulièrement juteuse pour le secteur vinicole bulgare. Nous avons récolté une très bonne cuvée qui, selon les estimations, devrait donner 200 millions de litres de vin contre 127 millions de litres en 2012. Gardez donc toujours à l’esprit la locution latine qui dit que la vérité est dans le vin et que les Bulgares en savent plus que vous ne le croyez !

Version française : Krassimir Koprivenski