La Bulgarie est-elle en mesure de devenir la Silicon Valley de l' Europe et de révolutionner la formation des cadres dans le domaine du génie informatique ? C’est l’ambition de Svetline Nakov, l’idéologue de la première « académie » de génie informatique en Bulgarie « SoftUni » qui va ouvrir ses portes le 16 février. « Ce sera le premier centre de formation dans notre pays qui va répondre à la demande du marché car la meilleure façon d’apprendre, c’est par la pratique », en est persuadé Svetline Nakov. Mais qui est Svetline Nakov ? L’un des plus grands ingénieurs en informatique chez nous avec une expérience solide en tant que formateur.

Quelle est la situation actuelle sur ce marché en Europe ? Il y a une pénurie d’informaticiens qui, d’ici 2015, devrait atteindre 900 000 personnes et quant à la Bulgarie le secteur sera en manque de 27 000 spécialistes. Pour cela et afin de combler le trou, « SoftUni » va organiser des sessions d’inscription trois fois par an. Les tout premiers candidats vont franchir les portes de l’établissement le 7 mai. Et des candidats, il y en a beaucoup, 500 inscriptions rien qu’en deux jours !

« La Bulgarie doit avancer et j’ai envie de travailler dans cette direction, confie Svetline Nakov. – Au début nous allons organiser des sessions de formation à Sofia avec quelques milliers de personnes et au fur et à mesure nous allons élargir le réseau dans d’autres villes en province. Pour ce faire, nous allons nous adresser à des bénévoles qualifiés et des organisations locales, l’objectif étant de révolutionner la formation d’informaticiens en Bulgarie et par conséquent leur donner la chance de bien gagner leur vie ici. »

Svetline Nakov a l’ambition d’organiser des cours préparatoires pour quelque 5000 personnes par an. Seulement 15-20 % des candidats vont gagner la finale mais les plus doués. Car c’est une profession difficile et il faut s’y appliquer pour réussir. L’académie « SoftUni » va proposer des formations sur place ou à distance avec un focus sur les travaux dirigés et l’élaboration de projets. Autre différence par rapport aux écoles traditionnelles, c’est le système d’évaluation :

« Nous utilisons un barème de notation où l’examen ne représente que 60 % de la note finale – explique Svetline Nakov. – Le reste est formé par la participation des étudiants à des activités supplémentaires, le travail

en équipe ou dans des discussions ou même en tant qu’assistant au centre. Tous ces critères rapportent des points. Plus on a des points, plus on a droit à des facilités comme par exemple suivre une formation gratuite ou commencer un stage dans une compagnie avant la fin du cursus. »

L’académie « SoftUni » n’a pas encore démarré officiellement mais elle fait déjà du bruit. Beaucoup de sociétés du secteur informatique cherchent un partenariat et une vingtaine vont même accorder des bources pour attirer par la suite les meilleurs candidats.

« Nous avons prévu des stages à la Silicon Valley dans des multinationales comme Facebook et Google. Toujours est-il que dans un premier temps nous allons nous concentrer sur le marché national avant « d’exporter » nos spécialistes », dit Svetlin Nakov.

La formation à l’académie « SoftUni » sera sanctionnée par un certificat. Mais si un candidat souhaite obtenir un diplôme d’études supérieures, il devra s’inscrire dans une des universités partenaires du centre.

« Pour le moment nous avons un accord de partenariat avec un collège de marketing, de management et d’entrepreneuriat, explique Svetlin Nakov. Nous voulons former les futurs chefs d’entreprises technologiques qui à terme vont jeter les bases d’un nouvel écosystème high-tech en Bulgarie, capable d’innover, d’exporter et de devenir la Silicon Valley…version bulgare ! »

Version bulgare : Krassimir Koprivenski