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Januarius MacGahan, le fervent défenseur de la cause bulgare

Photo: wikipedia.org

Même si le journaliste Januarius MacGahan est peu connu dans l’histoire mondiale, le nom de l’Américain est gravé en lettres d’or dans les annales de l’histoire bulgare. Sa carrière professionnelle est digne d’un véritable aventurier. Il est dans l’œil de l’ouragan pendant la guerre franco-allemande de 1870, la Commune de Paris de 1871, l’expédition du général russe Mikhaïl Skobelev en Asie centrale et pendant l’expédition arctique britannique « Pandore ». L’historiographie bulgare a conservé ses correspondances de l’insurrection d’avril 1876 et de la guerre russo-turque de 1877-1878 qui a conduit à la libération de la Bulgarie du joug ottoman.

L’œuvre mémorable de MacGahan en Bulgarie commence en 1876 quand le journal londonien Daily News l’envoie dans notre pays pour faire des reportages sur l’insurrection d’avril 1876 qui a été baignée dans le sang. Les articles de MacGahan sur la terreur en Bulgarie sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase : la politique officielle de la Grande-Bretagne, jusqu’à là très favorable à l’intégrité de l’Empire ottoman qui tient la Russie loin des détroits de la mer Noire, est en train de changer. Dans la compagnie du consul général américain à Constantinople, Eugene Schuyler, et du diplomate russe, le prince Alexeï Tsereteli, le journaliste visite tous les centres de révolte populaire et dévoile les atrocités commises par l’Empire ottoman devant le monde entier.

Januarius MacGahandésapprouve la position du premier ministre britannique de l’époque Benjamin Disraeli pour qui les victimes de l’insurrection d’avril 1876 ne représentent qu’un chiffre statistique. La cause bulgare est également appuyée par le leader du parti britannique libéral William Gladstone. Grâce à son pamphlet « Les horreurs en Bulgarie et la question d’Orient », l’opinion publique en Grande-Bretagne connaît une évolution profonde en faveur du peuple bulgare.

La personnalité de MacGahan impressionne par son courage mais aussi par son discours brillant. Le correspondant décrit la terreur d’une part et la prospérité de la nation bulgare d’autre part. C’est le cas notamment du système éducatif qu’il admire et qui, selon lui, n’a rien à envier aux systèmes anglais et français.

MacGahan dresse un portrait très émouvant de la révolutionnaire bulgare Rayna Popguéorguiéva plus connue sous le nom de Rayna Knyaginiya qui a fabriqué le drapeau de guerre pendant l’insurrection d’avril 1876 et l’a brandi, montée sur un cheval. Comme un grand peintre, le journaliste décrit la jeune femme intelligente qui a réussi dans sa carrière mais qui a dû subir des tortures dans les prisons ottomanes.

Durant la guerre russo-turque de 1877-1878, l’Américain est de nouveau sur le champ de bataille. Il est témoin de la bataille décisive du col de Chipka, situé dans le massif du Grand Balkan. C’est un épisode mémorable de l’histoire bulgare où une poignée de soldats russes et bulgares fait face aux troupes du général Suleiman Pacha. MacGahan est présent à la signature du traité de San Stefano le 3 mars 1878 qui marque la fin de la guerre et par lequel la Bulgarie retrouve son indépendance après cinq siècles de domination ottomane.

Il est décédé le 9 juin 1878 à Istanbul à l’âge de 34 ans. Plus tard ses dépouilles mortelles sont transportées dans sa ville natale New Lexington aux États-Unis. De nos jours la mission et la personnalité de Januarius MacGahan restent omniprésentes à travers ses monuments en Bulgarie, les noms des rues et le souvenir qu’il était un fervent défenseur de la cause bulgare !

Version française : Krassimir Koprivenski




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