« En 15 ans on peut dire que le marché de musique non commerciale en Bulgarie est restreint mais il est quand même amusant de voir que nous occupons une place centrale sur ce marché. Bien que dans notre pays le marché de musique étrangère et spéciale reste très petit, c’est valable aussi pour le monde entier et nous permet de porter une attention particulière à tous nos clients. »
Quels sont les artistes que vous avez invités en Bulgarie pendant les 15 dernières années et qui vous ont le plus impressionné du point de vue professionnel ?
« Ce sont logiquement des artistes indépendants qui viennent de l’Europe et surtout j’ai un faible pour les artistes espagnols, portugais et scandinaves avec qui nous avons noué de très bons contacts. – nous confie Yavor Gantchev. – Depuis ces interprètes montent régulièrement sur les scènes bulgares. Je peux citer le nom d’Antonio Forcione qui vit à Londres, Susana Baca etc. »
Ces derniers temps il n’y a pas dans la musique bulgare de grands noms connus sur la scène mondiale. Est-ce vrai ? Et si oui, quelle en est la raison ?
« Oui et non, répond Yavor Gantchev. Il y a toujours des musiciens bulgares qui ont une belle carrière à l’étranger et qui s’inscrivent très bien dans un environnement international. J’ai des exemples à l’appui : Theodossii Spassov et le tromboniste Gueorgui Kornazov. »
Et qu’en est-il de la jeune génération ?
« On peut dire que la jeune génération et celle d’avant manquent de visibilité mais c’est peut-être dû à une particularité de la culture et de l’industrie culturelle bulgare. La Bulgarie est toujours à la traîne des tendances européennes et mondiales et non seulement dans la musique. À mon avis cela s’explique en partie par l’intérêt minime que les artistes bulgares accordent au développement de l’art à l’échelle mondiale. Et cependant, j’ai l’impression que cela est en train de changer car le marché bulgare est déjà ouvert et de ce fait influencé par les tendances sur la scène européenne. Si l’on veut être en accord avec son temps, il faut être au courant de ce qui se passe chez les autres et essayer d’imposer sa touche individuelle dans une concurrence non plus nationale ni même régionale mais globale. »
Version française : Krassimir Koprivenski
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