Le fait que la partie nord-ouest de la Bulgarie est la région la plus pauvre de l’UE peut s’avérer un atout pour le tourisme. C’est un territoire où la nature est d’une beauté exceptionnelle et le manque de grands sites industriels et de villes surpeuplées fait de lui un endroit idéal pour les randonnées à travers les replis du Grand Balkan. D’autant plus qu’il y a plein de choses à voir dans la contrée.

Dans la région près de la frontière serbe, il existe des espaces naturels épargnés du tourisme de masse qui vous réservent de nombreuses surprises. Cette partie de Stara planina (La Vieille Montagne) est particulièrement pittoresque avec ses vieux monastères nichés dans les recoins et les hameaux complètement oubliés par le temps. Contrairement à d’autres zones touristiques du pays, ici on ne trouve pas des hôtels et des maisons d’hôtes à chaque pas. Bien sûr, il y a des maisons d’hôtes formidables, mais il vaut mieux faire ses recherches sur Internet et réserver avant de partir explorer la région.

Sinon, grâce à quelques projets européens, les gens locaux ont tracés plusieurs sentiers écologiques traversant des endroits d’une beauté à couper le souffle. L’un d’entre eux est appelé Razkrast. Il est situé au pied du mont Védernik (1124 m), où sont éparpillés les vestiges d’une forteresse romaine. Là vous vous retrouvez devant une vue imprenable sur la Serbie, les roches de Belogradtchik, la réserve Tchoupréné, et par temps clair la visibilité s’étend jusqu’aux Carpates. En flânant à travers le Grand Balkan on peut se retrouver au bord d’un précipice ou d’une grotte impénétrable. Comme par exemple les grottes Desni et Lévi Souhi Pecht près du village de Dolni Lom qui abritent trois espèces de chauves-souris.

Dans la région se trouve également la grotte de Kozarnika. Il y a un certain temps elle s’est fait connaître à travers le monde par une découverte archéologique unique d’il y a 1 400 000 années. Il s’agit d’une molaire humaine découverte dans les couches profondes de la caverne, considérée comme la plus ancienne trace de la présence d’Homo erectus en Europe. Une autre grotte dans la région à ne pas manquer est la grotte de Magoura près du village de Rabicha qui est aménagée pour les touristes. Ses murs sont couverts de peintures datant du Paléolithique tardif, et pour les plus récentes - de l’âge du Bronze. Dans l’une de ses galeries vieillit un vin pétillant ressemblant au vin de Champagne. Rien de surprenant étant donné que cette partie de la Bulgarie est connue comme région viticole. Les cépages cultivés ici - gumza, mavroud, cabernet, pinot noir, etc., sont très bien accueillis sur les marchés internationaux. Dans une des caves près des roches de Belogradtchik on organise des dégustations, qui sont très populaires parmi les étrangers. Le tourisme religieux est aussi en train de se développer dans la région. Les monastères les plus visités sont ceux de Klissoura, de Tchiprovtsi et le Lopouchanski.

Mais si on demande Radoslav Mladénov, propriétaire de deux hôtels au pied des rochers, la région est le meilleur endroit au monde pour les traversées en vélo. L’entrepreneur a créé avec quelques enthousiastes locaux un club de cyclisme et a acheté des vélos de montagne qu’il loue à ses clients. Les 360 km de circuits de cyclotourisme dans la région conduisent à des endroits emblématiques de la montagne. Ici Allemands, Français, Espagnols, Belges et Néerlandais restent éblouis par la beauté de la nature.

Après avoir savouré les produits du terroir et repris des forces, on est prêt à partir, à pied ou en vélo, pour de nouvelles aventures à travers les versants magnétiques du Grand Balkan.

Version française : Sia Karaguiozova

Photos: Vénéta Nikolova