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Le Mystère des danseurs sur la braise

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Photo: BTA

"Fais confiance et ne pose pas de questions !" Les chercheurs et ethnographes bulgares ont plus d’une fois reçu cette réponse, chaque fois qu’ils essayaient de remonter aux origines de cette ferveur qui transcende les limites du réel et qui se mue en fascination aux portes de l’univers du mysticisme… La danse sur la braise, appelée « nestinarstvo » qui constitue une passerelle hautement symbolique entre le passé et le futur et qui est jalousement conservée /et pratiquée/ dans quelques rares villages de la montagne Strandja, dans le Sud-est de la Bulgarie. Il semblerait que dans le passé, la communauté des nestinari ait été constituée par une dizaine de familles qui se mariaient entre elles et qui vivaient confinées dans leurs us et coutumes. Quant à la danse sur la braise, elle serait pratiquée deux fois par an, et pendant trois jours d’affilée. En hiver, les 18, 19 et 20 janvier et  au printemps, à l’occasion de la fête de Saint Constantin et Sainte Hélène, le 21 mai.







La danse sur la braise est un des plus anciens rites des Balkans. Elle a survécu les poursuites des fanatiques chrétiens, musulmans et communistes. Son histoire, stigmatisée par l’Eglise orthodoxe et prohibée par le gouvernement communiste bulgare nous fait remonter à l’époque des Thraces. Les Thraces, qui célébraient le soleil, le reconnaissaient comme un de leurs dieux principaux et qui croyaient en l’immortalité.

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Pour en revenir à la Strandja, dès le 1er mai, les participants au rituel se rendent chez leur « chef-nestinar », comme le nomme dans ses chroniques l’illustre ethnographe bulgare Dimitar Marinov, qui accueille ses visiteurs avec tous les honneurs et autour d’une table richement garnie. Après le repas, tout le monde se rend à l’église pour une répétition du rituel. Le chef nestinar, qui peut-être un homme ou une femme, fait brûler de l’encens et bénit toutes les icônes, devant les danseurs qui brûlent un cierge et se recueillent pour une prière qui leur donnera la force spirituelle insufflée par Saint Constantin qui est leur patron.

Les aléas du temps font que les rites des nestinari ne soit de nos jours conservé en l’état qu’au petit village de Bulgari, anciennement Urgari qui signifie bulgares. Un village devenu célèbre à l’occasion du 21 mai, fête votive des Saints Constantin et Hélène qui donnent lieu aux danses sur la braise…Et justement, parlons-en de cette danse mystique qui entraîne dans une véritable transe, les habitants du petit village de Bulgari qui dansent toujours pieds nus sur la braise brulante comme le faisaient leurs anciens, il y a des millénaires. On n’apprend pas à danser sur la braise, on nait nestinare. Il faut croire que Dieu protège les « élus », qui doivent être des êtres intègres ne voulant aucun mal à personne. C'est seulement dans ces conditions qu'on ne sentira pas la chaleur des braises incandescentes. Les nestinari croient que la préparation spirituelle, les pieds froids, la musique monotone et le rythme de la grosse-caisse sont la clé du succès.

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Ils commencent après le coucher du soleil. Au-dessus des collines on n'entend que des coups résonnants de la grosse-caisse. Les nestinari dansent autour du rond de braise, les icônes à la main et soudain ils entrent dans la braise. Leurs pieds écrasent les charbons ardents. Leurs visages sont pâles, les yeux sont à moitié fermés. Les nestinari disent qu'ils atteignent un état de transe extatique, un véritable « décrochage » de la réalité, qui débouche sur des prédictions d’avenir.

Les ethnologues pensent que le rituel de la danse sur la braise est lié à la religion extatique des Thraces qui tient ses origines des rites de Dyonisos.

Version française : Sonia Vasséva

Photos: BTA



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