Euroscepticisme, crise, économies, déficits, chômage… Même le noyau dur de l’UE – l’Allemagne, la France, le Benelux, commence à ressentir les graves problèmes. Les risques devant l’Europe demeurent, parce que les politiques n’ont pas appris les leçons de la crise. Mais le parlement plus hétéroclite est une garantie, que cette fois-ci il sera difficile de faire passer des politiques erronées et de mauvaises réformes pour l’économie. Et au moins les initiatives inutiles de la CE seront bloquées. Les investisseurs, particulièrement dans les nouveaux pays membres de l’UE, sont désormais préparés pour un éventuel risque politique. Nous discutons de ce thème avec le macroéconomiste Guéorgui Stoëv d’« Industry Watch ».
Dans quelle direction se dirigera l’Europe après les élections, quelles seront les politiques économiques ?
« Comme maintenant, et également après que la crise de la dette ait commencé, il y a toujours deux chemins, qui peuvent être choisis. Le premier est d’apprendre les leçons de cette crise et d’apprendre les erreurs, qui sont liées à l’intégration européenne et à l’unification des 28 pays. Principalement ces erreurs sont liées à la trop lourde régulation du marché du travail, qui conduit à un chômage élevé, une progression des salaires minimums dans plusieurs pays, une augmentation des acquis sociaux, etc. Tout cela est lié à un blocage du développement économique et à un cantonnement d’une grande partie de la population, surtout dans les pays du Sud, dans le chômage. L’autre chemin de développement implique que les politiques reviennent à la raison un peu plus après ce vote catégorique et qu’ils initient des réformes vers une libéralisation du marché du travail, une embauche et un licenciement plus faciles de salariés, des impôts moins élevés dans certains pays. Généralement ce chemin est moins probable dans la politique économique. Les politiques ne seront pas capables d’apprendre cette leçon. »
Ce qui est préoccupant, c’est que désormais dans la partie Nord de l’Europe aussi on commence à éprouver des difficultés fiscales.
« Sur ce fond il m’est difficile d’établir une prévision optimiste pour une croissance de l’activité de crédit, des investissements, de la création de nouveaux emplois, une croissance des revenus et tout ce qui est, en règle générale lié à une amélioration de la vie des gens. La situation est tout simplement telle, que la crise de la dette paraît vraiment en ce moment être terminée, passée, mais en effet les risques demeurent. »
Regardons la Bulgarie. Quel sera l’impact de ce Parlement européen hétéroclite sur notre économie.
« Il ne sera pas facile de faire passer les politiques européennes, les règlements généraux et les règles générales pour l’union. Mais en fin de compte, en regardant en arrière, une grande partie des politiques ont en fait conduit à beaucoup de dépenses pour les entreprises et les citoyens. C.-à-d. des politiques, qui ont été plutôt préjudiciables que bénéfiques pour l’UE. Dans ce cas la démocratie fonctionne peut-être. C.-à-d. une grande partie des bêtises, que les députés européens ont concoctées, se réaliseront peut-être, mais beaucoup plus difficilement. Si l’on transpose cela aussi sur le parlement bulgare en tant que miroir du parlement européen, nous voyons, que le plus grand parti commence à se comporter de manière plus forte, plus courageuse en tant qu’opposition et probablement sera dans une meilleure position pour bloquer les politiques plus négatives dans l’économie. Réellement on ne devrait pas attendre un certain effet direct sur l’économie bulgare ».
Nous sommes fortement dépendants de l’Europe, sans parler que 65 pourcents de l’export est destiné à l’UE. Quand en Europe ils éternuent, nous tombons malades…
« Nous travaillons avec des prévisions pour une croissance économique d’environ 0,1 pourcent. C.-à-d. nous n’avons pas d’indications, qu’une forte reprise est à l’ordre du jour. Ce qu’il nous faut dans un horizon un peu plus long, ce sont de nouveaux investissements, la création de nouveaux emplois et une productivité plus élevée que la productivité actuelle. C’est ce qui manque à la Bulgarie depuis 2008 et jusqu’à maintenant. En ce moment il est très difficile de faire une prévision optimiste. »
D’où viendront les investissements ?
« La Bulgarie est un pays pauvre en épargne interne et en capital. Si nous voulons croître de nouveau avec les rythmes, avec lesquels nous croissions avant 2007, les investissements devront venir de l’extérieur. Si vous me demandez de quelle direction – Nord, Ouest, Sud ou Est, le mieux ce sera qu’ils viennent de partout. En fin de compte l’argent n’a pas d’odeur et de couleur. Quand ils viennent ici, surtout sous la forme de machines, d’équipements, de lignes de production, ils créent des emplois et du potentiel de croissance. »
Version française : Tsvetan Nikolov
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