La Bulgarie rejoint la famille des 20 pays spatiaux européens. Jusqu’à présent tous les pays membres de l’UE à l’exception de la Bulgarie et de la Croatie adhéraient à l’Agence Spatiale Européenne. Le gouvernement bulgare a donné le feu vert à un vieux rêve de la communauté spatiale bulgare. Cette adhésion nous permettra de participer aux programmes spatiaux européens.

Même si la Bulgarie est la sixième puissance spatiale au monde et possède des traditions solides dans les technologies spatiales, nous sommes parmi les derniers à passer par la porte de l’Agence. Les raisons : cotisation trop élevée pour le budget bulgare et en plus le concept de « recherche spatiale » est trop abstrait surtout sur fond de crise en Europe. En effet, il est question de choses extrêmement importantes telles que les technologies de communication et GPS, les réseaux de communication mobile, les satellites et l’Internet.

La Bulgarie a le potentiel de participer au système européen de navigation par satellites « Galileo » et c’est un horizon qui offre des opportunités commerciales plus grandes même que le pétrole et le gaz naturel, dit Pétar Getsov, directeur de l’Institut de recherche spatiale auprès de l’Académie bulgare des sciences. Car à terme, chaque voiture et chaque téléphone portable seront équipés d’un système de positionnement par satellites.

Quels seront les avantages pour la Bulgarie de l’adhésion à l’ASE ?

« Nous sommes en passe de devenir membre de l’espace européen spatial et de l’aviation ce qui nous donnera l’occasion de participer à tous les projets de l’ASE – dit Pétar Getsov dans un entretien accordé à Radio Bulgarie – Et c’est non seulement la science mais aussi le business bulgare qui vont en tirer parti. Une grande partie des projets initiés par l’Agence s’adressent au business car ils ont trait aux communications, à la navigation etc. Les projets bénéficient d’un soutien financier solide de la Commission européenne ce qui contribue directement à notre volonté d’intégrer la société des pays technologiques. »

Chaque année l’Agence Spatiale Européenne annonce des programmes pour plus de 3 milliards d’euros et jusqu’à il y a pas longtemps les compagnies et les scientifiques bulgares n’y avaient pas accès. La cotisation bulgare s’élève à 1,2 millions d’euros. Qu’est-ce que nous allons recevoir en revanche ?

« 85 % de cette somme nous sera en quelque sorte remboursée grâce aux projets que nous allons réaliser seuls ou en partenariat avec l’ASE, avec des compagnies bulgares et avec des organisations scientifiques bulgares. Donc dans un premier temps, près d’un million d’euros seront versés dans la science bulgare, le business, la production et dans les PME. Aucune perte financière ne sera générée car la Bulgarie est très active et a des traditions dans ces domaines. Nous pourrions par conséquent gagner beaucoup plus que ce qu’on paye une fois le partenariat en route. »

La Bulgarie entretient depuis longtemps des liens dans ce domaine avec des pays européens.

« C’est vrai mais l’adhésion au club des pays spatiaux européens crée des nouvelles opportunités. Jusqu’à présent nombre de projets étaient inaccessibles pour nous car nous n’étions pas membres de l’ASE. Et maintenant cela va changer. Bien sûr tout dépend aussi de notre initiative et de nos capacités. Une des conditions consiste à mettre en place un Programme spatial national qui va dresser les domaines principaux où nous pourrions participer. Pareil pour les compagnies bulgares qui doivent préciser leur profil. En clair, il s’agit tout d’abord d’avoir un plan avant de passer à l’étape suivante – présenter à l’attention des administrateurs européens le potentiel bulgare en vue d’une action conjointe. »

Et dans quels domaines sont les points forts de la Bulgarie ?

« Nous avons un savoir-faire surtout dans le domaine de la télédétection spatiale, la physique spatiale et le transfert de technologies aérospatiales. Pendant les quelques dernières années, nous avons réalisé plus de 100 projets et une trentaine d’engins et de systèmes qui sont opérationnels à bord de la Station Spatiale Internationale. »

Version française : Krassimir Koprivenski