Le monde est un système d’exploitation, dont on doit corriger les erreurs, dit Bill Gates. Et un des problèmes du « système d’exploitation » européen est que d’ici 2020 le Vieux continent aura besoin de 900 mille spécialistes IT. Selon des données de la CE les personnes travaillant dans le domaine des technologies de l’information et des communications sont à peine 3,4% de la force de travail dans l’Union Européenne. L’intérêt envers une carrière IT baisse, alors que le nombre des personnes terminant des études en sciences informatiques recule constamment depuis 2006 jusqu’à nos jours. L’Europe, tout comme la Bulgarie ressent une pénurie de spécialistes  dans le secteur. Comment peut être résolu le problème ?

Avec cette tâche s’est chargée la CE et l’initiative Grand Coalition for Digital Jobs, qui vise à adresser le problème avec le manque de suffisamment spécialistes de qualité en Europe. La Coalition digitale nationale, avec le nom de code ADN, fondée en Bulgarie, fait désormais aussi partie de cette initiative. « Parce que nous considérons qu’effectivement c’est une question d’ADN, et plus précisément, comment on introduit ce code partout dans l’État, de sorte à obtenir une économie compétitive et des gens compétitifs », dit Gergana Passy, fondatrice de la coalition. Mais la vérité est que le monde digital recèle de nombreuses inconnues et une crainte dans chacun de nous, que des modèles de vie et d’affaires établis changent. Mais l’avenir est déjà là et il est digital.

Nous vivons dans une économie digitale, alors que la Bulgarie est célèbre pour avoir uns des meilleurs et des plus jeunes spécialistes IT.

« Pour moi c’est extrêmement important, parce que cela place notre pays parmi les nations les plus avancées – a dit dans une interview pour Radio Bulgarie Gergana Passy. – Non pas que l’agriculture et le tourisme ne soient pas importants, parce que toutes les choses sont liées les unes aux autres. Mais le plus important c’est l’éducation. L’important c’est qu’est-ce que chacun de nous peut faire. Ce n’est pas seulement un phénomène en Bulgarie, l’Europe aussi est préoccupée. Quand en Europe il y a six millions de jeunes chômeurs, au même moment les institutions évaluent que vers 2020 il y aura près de 900 mille emplois non pourvus avec des salaires élevés, pour lesquels nous n’aurons pas de spécialistes qualifiés. En effet, l’économie digitale exige de chacun de nous d’avoir certaines compétences digitales, pour entamer un parcours professionnel, quel qu’il soit. Et en Bulgarie, selon la dernière étude, plus de 40 pourcents de la population n’a pas de compétences digitales de base. En 2020, que tu sois enseignant, médecin, journaliste, tu devras savoir comment utiliser les réseaux sociaux, savoir de quelle manière tu dois utiliser des logiciels professionnels, savoir comment enseigner une matière de manière interactive aux enfants, de sorte à ce que tu donnes vraiment le maximum et le meilleur de toi-même. C’est l’objectif de cette coalition. »

Est-ce que la Bulgarie a une chance de retrouver sa renommée d’antan de « nation technique », parce que du potentiel et des talents il y en a.

« Je crois en cela. Je cite l’exemple de la Finlande. Parce que nous ne devons pas penser qu’il faut qu’on soit un État riche pour faire de grandes choses. La Finlande avait été un des États les plus pauvres, avec la pire éducation et avec des conditions économiques très difficiles à cause du climat rude, avec une agriculture très difficile. Aujourd’hui elle est un des États les plus développés au monde, parce qu’elle a bâti sa planification étatique sur des innovations et de l’éducation. Voilà ce qui est important – pouvons-nous penser de manière innovante, pouvons-nous élever les enfants pour qu’ils soient entreprenants dans leur esprit, pouvons-nous leur donner l’éducation appropriée, est-ce qu’on peut ensuite les convaincre de rester ici. Parce qu’en ce moment aussi en Bulgarie il y a des entrepreneurs uniques qui sont en train de lancer leurs projets. Uniques, parce qu’ils ont un âge entre 15 et 25 ans. Et il y a aussi des hommes d’affaires expérimentés, qui sont prêts à prendre des risques. Mais nous sommes élevés avec la terrible peur innée de l’échec. Alors que la vérité c’est que tous ces gens ont échoué à de nombreuses reprises, avant d’atteindre le succès. »

Version française : Tsvetan Nikolov