17% des Bulgares avouent s’être permis, plus ou moins souvent, de prendre le volant après avoir consommé de l'alcool, ne serait-ce qu’un petit verre, selon un sondage réalisé dans la période août-octobre 2013 par l’Institut de recherche, éducation et développement “Jeunesse ouverte” dans le cadre du projet européen “La sécurité routière dans les régions de l’Europe du Sud-Est”.

Même si l’étude n’est pas représentative à l’échelle nationale, les données sont suffisamment alarmantes. La majorité de nos compatriotes (84%) considèrent que les routes dans notre pays ne sont pas sûres et sont un préalable aux accidents sur la voie publique, et 76% estiment que le gouvernement n’est pas suffisamment engagé avec le problème. Plus de 80% affirment qu’au cours des 12 derniers mois ils se sont presque quotidiennement déplacés à pied. Plus de 40% ont préféré conduire, et près de 37% ont bénéficié des services du transport public.

L’enquête démontre aussi que chez nous le vélo n’est pas suffisamment reconnu comme un moyen de transport commode. A peine 10% l’ont utilisé pour se déplacer. Encore moins populaires sont les motos ou autres deux-roues motorisées (moins de 1%). Plus de 60% des Bulgares disent respecter toujours les limites de vitesse. Selon des données de la Commission européenne, l’année dernière dans notre pays le nombre de décès suite aux accidents de la route sur un million d’habitants était 82, sachant que la moyenne dans l’UE est 52.

Le commissaire Anton Antonov, chef du département Police routière du Ministère de l’Intérieur, a annoncé que cette année on observe une augmentation du nombre des victimes de la route. Dans le cadre du projet, à la fin de mai, des bénévoles de l’institut “Jeunesse ouverte” ont organisé la campagne “Conduis de façon responsable et tolérante 2014”. En commun avec la police routière, ils ont participé à 28 opérations policières spéciales dans 28 régions du pays, lors desquelles ils ont contrôlé 3800 voitures. Le résultat: dans 11% des cas ils ont constaté des dérogations au code de la route, dont les plus fréquentes étaient les papiers irréguliers, les lumières non allumées et le non-port de la ceinture de sécurité. Où est la Bulgarie par rapport aux autres pays de l’Europe du Sud-Est en matière de sécurité routière?

“En Europe du Sud-Est, nous sommes tous logés à la même enseigne, c’est à dire que quand la situation s’améliore, elle s’améliore presque partout et quand elle se dégrade, c’est pareil dans la plupart des pays de la région - dit Daniel Vankov de la “Jeunesse ouverte”. – Du début del’année, on observe une dégradation de la situation sur les routes bulgares: il y a plus de victimes, plus d’accidents. Mais on observe la même tendance en Pologne, en Slovaquie aussi. En discutant des raisons des problèmes sur la route, nous sommes arrivés à la conclusion qu’à part la culture de la conduite et les campagnes qu’on mène partout, la situation économique a aussi un effet considérable. Quand les gens sont dans une situation financière difficile, ils font des économies d’abord de leurs budgets voiture, ils restent plus souvent à la maison, ce qui signifie que les risques sur les routes diminuent. Et quand l’économie se réveille, les gens voyagent plus, ils se permettent plus d’extras et, respectivement, les risques montent et le nombre d’incidents aussi.“

Version française: Sia Karaguiozova
Photos: Institut de recherche, éducation et développement “Jeunesse ouverte”